mercredi 23 avril 2014

Oh le mytho !

Mentir, c'est parfois la seule issue pour passer le barrage des entretiens.

Mais il faut se tenir à plusieurs principes :
  1. Que le mensonge soit crédible. Il faut quel que chose qui corresponde à vos compétences théorique. Et si vous vous attribuez un diplôme ou une expérience exceptionnelle, ça risque d'éveiller les soupçons.
  2. Une fois que vous avez décroché un poste, faites profil-bas. Evitez de faire référence toutes les 5 minutes à ce que vous prétendez avoir fait.
C'est vrai que c'est tentant. Plus votre CV est garni, plus vous aurez de chances de trouver un bon travail. Un recruteur n'osera pas poser trop de questions à un senior. Il se doute que ses diplômes sont dans un carton, au fond de la cave et que ses anciens N+1 sont probablement à la retraite. Alors pourquoi se fixer des limites ?

Le problème, c'est qu'une fois en poste, le mythomane risque d'exploser en vol. Le monde est petit : vous finirez par trouver quelqu'un issu de l'entreprise ou l'université où vous êtes censé être passé. Surtout, si vous a recruté pour un savoir spécifique (par exemple, une langue) et que vous ne l'avez pas, ça la fout mal. Les chefs de service se sentiront trahi. Une fois démasqué, on vous forcera à démissionner.
Un chef de service mythomane passera plus facilement entre les mailles du filet. Si vous êtes malin, vous déléguerez les tâches que vous ne savez pas faire. En plus, les hauts responsables "fliquent" rarement leurs subordonnés. Par contre, les employés de l'imposteur vont probablement découvrir le pot-aux-roses. Vous perdez alors toute crédibilité.

mardi 22 avril 2014

Auto-entreprise, auto-arnaque

Dans le monde de l'entreprise, il y a beaucoup de patrons filous. Pas tous, mais ils sont nombreux. S'ils le pouvaient, ils auraient 0 CDI dans leur entreprise !

L'une des solutions, c'est l'auto-entreprise. Ce statut a été créé à l'origine pour les personnes ayant un revenu complémentaire. Mais il est très usité dans le tertiaire et les services (VRP, informaticien, community manager, RP...) Il s'agit essentiellement de cas où la personne peut travailler à domicile et où elle a peu de contacts avec le reste du personnel (un auto-entrepreneur in situ, ça serait trop "visible".)
La procédure est toujours la même. Vous avez eu un entretien et il s'est bien passé. Le patron vous veut. Seulement voilà, il n'a pas le budget ou la place pour embaucher quelqu'un. Donc, il vous propose de travailler en indépendant. Comme d'habitude, si vous êtes un junior en mal d'expérience ou un chômeur de longue durée, vous êtes forcé d'accepter. De la manière dont votre patron vous en parle, c'est idyllique. Vous serez libre de vos horaires ! S'inscrire ne prend que quelques jours ; vous pouvez remplir le formulaire sur internet. Supposons, par exemple que vous ayez un salaire de 20K€ annuel net; vous couteriez environ 40K€ à votre employeur. Si vous êtes auto-entrepreneur et que vous facturez 28K€ par an ; ça vous fait 21K€ une fois payé les charges patronales. Plus d'argent dans la poche et moins de coût pour votre "patron". A priori, c'est du gagnant-gagnant !

Là, si vous commencez à connaitre ce blog, vous doutez bien qu'il y a une différence entre la théorie et la pratique. En pratique, un auto-entrepreneur n'est pas un employé. Vous n'avez pas de congé, pas de mutuelle, pas de retraite. Si vous êtes malade ou que vous partez en vacances, vous n'êtes pas payé. Comme vous êtes une entreprise, votre "patron" peut vous virer sans préavis et bien sûr, comme vous n'êtes pas salarié, vous n'avez pas d'assurance-chômage. Bref, c'est ultra-précaire. Accessoirement, l'auto-entreprise est un statut ambigu : votre structure n'a pas de nom, vous ne pouvez pas embaucher de personnel (même en stage) et vous ne pouvez pas récupérer de la TVA. En conséquence, impossible de s'approvisionner dans les magasins réservés aux professionnels. Enfin, il faut savoir que les gouvernements successifs ont tendance à considérer les auto-entrepreneurs comme des vache-à-lait. D'où des prélèvements régulièrement revus à la hausse...
Si vous êtes auto-entrepreneur, vous pouvez avoir autant de "clients" que vous voulez. Si vous n'avez qu'un seul client, c'est de l'emploi déguisé (ce qui est souvent le cas.) Donc, en théorie, en cas de rupture abusive, vous pouvez saisir l'inspection du travail. Au moins, ça les fera bien rire...

mercredi 16 avril 2014

Les différents types d'entreprises

Supposons que vous ayez le choix entre des emplois dans plusieurs entreprises. Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler dans telle ou telle entreprises ? Classons-les par taille.

En-dessous de 10 personnes, c'est une structure quasiment horizontale. Le chef est presque un employé comme les autres. Vous avez de grandes responsabilités et vous occupez plusieurs rôles à la fois. L'inconvénient, c'est que c'est un fétu de paille : un client perdu, un chef qui tombe malade, etc. Et l'entreprise coule, presque du jour au lendemain. Vous ne pouvez pas savoir de quoi sera fait l'avenir.

Une PME a davantage de stabilité. Vous gardez de grandes responsabilités et le patron reste accessible. A contrario, il y a peu d'évolutions. Pour obtenir une promotion, il faut attendre qu'un employé parte en retraite... Et espérer que le chef n'ait pas un beau-frère à caser. Il y a une forte probabilité que vous fassiez le même job pendant des années. Et si vous souhaitez partir, vous risquez d'avoir une étiquette "PME".

Les grosses PME offrent des possibilités d'évolutions et souvent, de meilleurs salaires. La hiérarchie est plus pyramidale et vous voyez à peine le PDG. Donc davantage d'anonymat.

Les très grandes entreprises sont quasiment des administrations publiques, pour le meilleur et pour le pire. Le "meilleur", c'est que ce sont souvent de bonnes "planques", où même des éléments moyens arrivent à progresser et avec une certaine sécurité de l'emploi. Sans oublier les avantages du CE, souvent généreux. Le "pire", c'est une certaine pesanteur. Les décisions sont prises très lentement et il y a énormément de niveaux hiérarchique. Pour avancer, il faut savoir intriguer et se créer un réseau. Mais si vous voulez partir, votre CV vaudra de l'or. Car il vaut mieux avoir fait pas grand chose dans une grande entreprise, qu'avoir eu des responsabilités dans une PME.

En conclusion, le choix dépend de vos ambitions et de ce que vous souhaitez pour "l'après".

mardi 15 avril 2014

Profil privé, profil public...

Avant les questions de droits de réserve ne concernaient que les communicants des entreprises ou les statuts particuliers (comme l'armée.) Avec le développement du web, puis des réseaux sociaux, tout le monde peut communiquer avec tout le monde. Corollaire : tout le monde peut être vu par tout le monde. La frontière entre vie privée et vie professionnelle disparait.

Barack Obama a déclaré qu'au moment de taper un e-mail, il se dit toujours que son contenu risque de se retrouver sur CNN. Sans aller jusque là, il est clair que tout à chacun doit faire attention à ce qu'il écrit et à qui peut le lire. Aux Etats-Unis, les recruteurs ont pris l'habitude de taper le nom d'un candidat sur Google. En France, on aura demain une génération de RH plus à l'aise avec l'informatique. Mais dés à présent, mieux vaut faire le ménage. L'album Facebook, de la soirée au Macumba, où vous avez terminé avec votre slip sur la tête, mieux vaut le mettre en "privé". Et surtout, il faut impérativement éliminer les éléments qui contredisent votre CV mytho...

Une fois en poste, il faut vous rappeler que vous êtes tenu à un devoir de réserve. Il y a quelques années, avec l'émergence des blogs, il y a eu des cas de licenciements de salariés un peu trop "bavards". Puis il y a eu le cas de Twitter. Vous n'êtes pas censé dénigrer votre entreprise. Si vous y tenez vraiment, ne la citez pas nommément. 99% des salariés passent entre les mailles du filet. Mais il suffit que vous ayez un(e) collègue jaloux(se) ou que votre patron cherche un motif de licenciement pour faute et hop !

Tout cela, ça semble être du bon sens. Mais beaucoup de gens ne réalisent pas à quel point ils exposent leurs vies. Et les conséquences que ça peut avoir...

lundi 14 avril 2014

Candidat-zone

La recherche d'emploi et la drague ont pas mal de points communs. Dans les deux cas, il s'agit de séduire, de convaincre l'autre qu'on est la bonne personne, de mentir un peu sur soi, tout cela face à une entreprise/personne dont on ne connait généralement pas grand chose.

En matière de transports amoureux, le pire, ce n'est pas le rejet, mais la "friend zone". C'est lorsqu'une fille dit : "Tu es très gentil et je t'aime bien... Mais en tant qu'ami."  Parfois suivi d'un "je suis sur qu'un jour, tu trouveras une fille pour toi."
De la même façon, en entretien, il y a une "candidat zone". En général, si ça s'est mal passé, vous n'avez plus aucune nouvelle de l'entreprise. Mais certains se croient obligé de débriefer votre échec. "Vous avez beaucoup de qualités. Vous devriez faire ceci et cela. Je suis sur qu'un jour, vous allez trouver un emploi ailleurs." Et c'est parti pour une séance de retournage de couteau dans la plaie ! On est quelque part entre la condescendance et l'hypocrisie : votre recruteur, dans son infinie miséricorde vous donne des leçons pour trouver un emploi... Ailleurs."
1) Vous êtes là parce que vous cherchez un emploi. On n'est pas chez un coach ou à Pole Emploi. 2) En tant que chômeur, tout le monde vous donne déjà des conseils, tout le temps. Alors vous vous fichez bien de son opinion. 3) De toutes façons, c'est compliqué de préparer "l'entretien parfait". Tous les recruteurs n'ont pas les mêmes attentes (en fonction de sa personnalité, du type de jobs recherchés, etc.) 4) En général, ceux qui vous font le coup, ce sont les pires. Ceux qui arrivent en retard, qui répondent au téléphone au milieu de l'entretien, etc. Est-ce que eux, ils voudraient qu'on débriefe leur entretien ? Non, car la règle d'or des donneurs de leçons, c'est qu'ils ne veulent pas en recevoir...

dimanche 13 avril 2014

Et s'ils étaient juste idiots ?


La semaine dernière, on a évoqué la théorie du complot, très en vogue chez les diplômés au chômage. Elle a un fond de vérité. Il existe un certain nombre d'acteurs filous (notamment les proviseurs d'écoles privés non-reconnues par l'état.) Il "vendent" des cursus en sachant pertinemment qu'ils ne mènent à rien.

Mais au corps défendant des autres, il y a plutôt l'incompétence (ce qui n'est pas forcément mieux.) La plupart des enseignants et du personnel d'encadrement sont des fonctionnaires. Les intervenants issus du monde de l'entreprise sont des exceptions (y compris dans les formations dites pratiques.) Certains profs ont toujours été prof et ils ne fréquentent que des collègues (il n'est pas rare de voir des enseignants en couple avec d'autres enseignants.) Ils vivent dans une bulle avec un emploi garanti à vie. Du monde professionnel, ils n'ont que des notions très floues. Au mieux, le secteur privé ne les intéresse pas et au pire, il y sont carrément hostile. Ce n'est donc pas à eux qu'il faut poser des questions sur les CDI, les salaires, le chômage, etc. Ce serait comme parler du code de la route à quelqu'un qui n'a pas le permis !
La majorité des profs sont bons concernant les aspects théoriques.Mais ce manque de pratique est un vrai handicap pour préparer les étudiants aux réalités du monde professionnel. A fortiori dans les cursus où il n'y a pas de stages.

mercredi 9 avril 2014

Les personnalités recalées en entretien : 3. hommes et femmes

On a vu les hommes recalés, on a vu les femmes recalées. Il y a aussi des comportements qui sont rejetés, quel que soit le sexe du candidat.
  • Le "oui, mais..." A chaque description, il pinaille. " Mon titre était ceci, mais j'ai aussi fait cela." Au début, le recruteur va annoter son CV. Néanmoins, il va très vite en avoir marre. D'autant plus que quelqu'un qui est censé avoir tout fait, c'est suspect.
  • Le mauvais acteur. A chaque question, il lève les yeux au ciel, se répète la question, refléchit et enfin, répond. Pour lui, surtout si c'est un senior, ça lui semble logique : on lui demande des détails sur de lointains postes ; il ne se souvient pas de tout, tout de suite. Mais dans l'esprit du recruteur, ce sont les symptômes d'un menteur. Et même, d'un mauvais menteur.
  • Le négatif. Il se plaint de tout ces anciens postes. A chaque fois, il était sous-utilisé, avec des responsables incompétents. D'une part, un recruteur se dira que s'il atterrit à chaque fois dans des ambiances explosives, c'est que c'est lui, le fauteur de troubles ! D'autre part, même en 2014, en entretien, ça doit être le monde des Bisounours. On doit quitter un poste en restant en bons termes avec son chef. Et il n'y a pas de cas de personnes qui se retrouvent enfermées dans des jobs bidons...
  • Le démotivé. Les personnes en poste qui passent des entretiens, doivent en passer après une journée de travail. Mais ils n'ont pas le droit d'être fatigué ! Il y a aussi le chômeur qui essuie des réponses négatives depuis des mois et part d'emblée perdant. Plus généralement, c'est un peu le fourre-tout des recruteurs. Lorsqu'il ne "sent" pas le candidat (d'après des critères subjectifs), Il aura tendance à se réfugier derrière l'excuse de la motivation.

mardi 8 avril 2014

Les personnalités recalées en entretien : 2. les hommes

Hier, nous avons évoqué les comportements féminins éliminatoires en entretien. Voici leur pendant masculin.
  • Le casse-cou. A 30 ans passés, il est célibataire. Il arrive au guidon d'une grosse cylindrée. A la case "activité", il a mis base jump, canyoning et saut à l'élastique. L'expression "bon père de famille" a été rayée des administrations ; elle n'en reste pas moins en vigueur dans les entreprises. Mis à part Red Bull et Quicksilver, on veut des cadres seniors masculins qui soient posés. Donc c'est vie en couple et monospace. Paradoxalement, pour une femme, ce côté tête brûlée serait un plus : on la considérerait comme "dynamique".
  • Le bout-en-train. Il connait l'intégralité des blagues Carambar sur le bout des doigts. A chaque occasion, il glisse un trait d'humour. Et il met un point d'honneur à tutoyer son interlocuteur. Dans certains secteurs (notamment la vente aux particuliers), on apprécie ce genre de personne, qui mettent de l'ambiance. Néanmoins, dans la plupart des cas, il est vite catalogué "lourdingue". Un recruteur peut même écourter l'entretien.
  • Le touriste. Son costard est deux fois trop grand. Il n'a pas mis le premier bouton de sa chemise. Ni le deuxième. Il est affalé sur sa chaise et ponctue ses phrases de "ouais". Ce qui l'intéresse le plus dans le poste ? "Les voyages." Autre chose ? "Ouais, l'ambiance dans l'entreprise avec les fêtes, tout ça." Merci, on vous rappellera. (NDLA : j'en ai vu un comme ça de mes propres yeux.)
  • L'intello. Il part dans de grandes tirades à chaque question. Il veut montrer qu'il sait plein de choses. Pour autant, ça a tendance à sortir en pagaille. Au mieux, le recruteur sera vite perdu. Au pire, si son niveau de connaissance est bien inférieur au candidat, il se sentira écrasé. Donc il va le saquer.
Globalement, les hommes sont tout de même mieux armés pour les entretiens. Mis à part pour les célibataires, on juge rarement leur vie privée et leurs activités extraprofessionnelle.

Les personnalités recalées en entretien : 1. les femmes

Un entretien, ce n'est pas juste un CV et éventuellement, un test de personnalité. Sinon, on pourrait les passer à distance, avec son ordinateur. Les recruteurs s'intéressent aussi au profil et à la personnalité des candidats. Ce dernier doit s'intéresser au job et être prêt à s'y investir à fond. Ou à défaut, à donner l'illusion d'être motivé. C'est a priori évident : vous êtes au chômage ; vous avez envie de travailler (ne serait-ce que pour payer les factures.) Sauf que certains types de personnes s'autodétruisent en entretien et ils sont donc d'emblée exclus. Honneur aux dames.

  • La mère de famille. Un entretien mardi ? Non, elle doit aller chercher le petit au judo. Le mercredi ? D'accord, mais elle doit partir avant 16h30, car la petite a poney. Au fil de l'entretien, elle n'arrête pas de mentionner sa progéniture. Elle souligne bien que la famille passe en premier. Elle veut tout de suite savoir si elle peut poser ses jeudi (les gamins vont chez l’orthodontiste) et elle précise qu'une fois par mois, il y a la réunion de parent-d'élèves. Donc, il ne faut pas compter sur elle pour les réunions tardives. Le recruteur risque de lui répondre que le mieux, c'est qu'elle reste au chômage. Comme ça, elle pourra aller sans problème au judo, au poney, à l'orthodontiste, aux réunions de parents d'élèves !
  • La future mère. C'est la première, quelques années plus tôt. Elle précise qu'elle vient de se marier. En plus, actuellement, ils recherchent un 3 pièces. Le recruteur la voit venir : dans 3 mois, elle est enceinte et dans 6 mois, elle sera en congé maternité. Avec un peu de chance, elle retombera enceinte peu après et elle s'offrira un congé parental. 
Plus sérieusement, les femmes sont en permanence suspectées d'être moins assidues. Être mariée, c'est presque éliminatoire chez une femme. Alors que c'est un gage de "stabilité" chez un homme. Conseil : mesdames, évitez d'évoquer votre situation familiale, jouez l'ambigüité et retirez votre alliance ! Au pire, le recruteur vous sortira son baratin de dragueur de supermarché.
  • L'artiste. Elle, c'est sur les "activités" qu'elle s'étend. Elle a une passion auxquels elle consacre ses week-ends. Lorsqu'elle évoque son futur, elle se voit organiser des expos à Paris ou à New York. Traduction : le boulot, c'est juste un "job alimentaire". Là, elle est handicapée par les préjugés sur les artistes (fainéantise, dilettantisme, saute d'humeur...) et surtout, le recruteur comprend qu'elle ne fera pas de vieux os. Or, c'est lui qui veut garder la main sur la carrière de ses employeurs !
Si vous tenez vraiment à évoquer vos passions, dites que c'est plutôt un hobbies, sans plus. 9 fois sur 10, il ne s'attardera pas dessus (sauf si ça peut apporter quelque chose au boulot.) La 10e fois, il dira que lui aussi, il fait de la photo. D'ailleurs, l'an dernier, quand il était avec sa femme aux Seychelles...

  • La surveillante d'hôpital psychiatrique en Bulgarie. Elle vient sans maquillage, ne sourit pas et communique uniquement par monosyllabes.
Autant un homme sérieux et mutique sera perçu comme sage, autant une femme sera perçue comme antipathique. Les femmes se retrouvent souvent à des postes en contact avec la clientèle. On leur demande donc d'être charmantes et de faire de grands sourires. Et une jolie femme aura davantage de chance de décrocher un emploi, y compris face à des femmes moins diplômées. Bien sur, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et débarquer maquillée comme un camion volé, avec décolleté vertigineux et micro-jupe !

dimanche 6 avril 2014

Théorie du complot

Un chômeur a beaucoup de temps pour gamberger. Tout y passe : parents, conjoint, ancien employeur... Tout le monde est responsable de son état ! Le système éducatif est bien sur dans la liste. Pourquoi lui a-t-on menti sur l'état réel du marché du travail ? Pourquoi lui a-t-on seriné que le chômage, c'était pour les autres ? Pourquoi lui a-t-on fait miroiter un statut et un salaire mirobolants ?

Pour certains, la réponse semble sortir du film Des hommes d'honneur : les étudiants ne peuvent pas encaisser la vérité.
La vérité, c'est que le diplôme n'est pas une garantie de trouver un emploi ; a fortiori un bon emploi. Y compris dans les Grandes Ecoles. Personne n'a entendu parler de votre formation. Certains recruteurs confondent IUT et IUP. D'autres prennent un DEA pour un DAEU ! De toutes façons, dés votre 2e emploi, on ne vous posera plus de questions sur votre parcours post-bac. Les plus bluffers s'inventent des diplômes prestigieux. Non seulement on les croit, mais ils obtiennent même des promotions !
S'ils savaient tout cela, les étudiants videraient les amphis sur-le-champ ! Plus personne ne voudrait payer les exorbitants frais d'inscriptions ! Plus personne n'irait s'inscrire dans les formations privées non-reconnues par l'état !
Et forcément, plus d'élèves, donc plus de profs, de recteurs, etc. Les profs ont donc tout intérêt à entretenir le mythe de la méritocratie.

jeudi 3 avril 2014

Tanguy, le remake involontaire

Normalement, la fin des études est synonyme d'indépendance. Cette indépendance est d'autant plus attendue, à l'heure où de plus en plus fréquemment, on termine ses études à 25 ans. " J'en ai bavé, mais ça y est, je vais avoir un boulot et mon appart' ! "

Sauf que si vous débutez par un contrat précaire, votre situation financière sera forcément précaire. Aucun loueur ne signera un bail avec un intérimaire. Quant à demander un crédit, si vous débutez un emploi, même en CDI... Au moins, vous ferez bien rire votre conseiller bancaire !

Donc, vous restez chez vos parents. Et si vous enchainez les jobs bidons, ce sera du "provisoire qui dure". Dans d'autres cas, suite à un licenciement ou un divorce, l'infortuné doit retourner chez ses parents. Pour moi, ça a toujours été une ligne à ne pas franchir. Mais souvent, on n'a pas le choix. Et c'est le paroxysme du renoncement.
Les pseudo-documentaires de la TNT adorent les images de trentenaires bloqués chez leurs parents. Ca rappelle le film Tanguy. Avec une nette préférence pour les otaku obèses, en pyjama jusqu'à midi et qui râle parce que môman a oublié les Flamby à Carrefour. Il y a des cas de mères seules (et plus rarement, de pères seuls), qui reviennent avec leurs propres enfants.
Consciemment ou pas, volontairement ou pas, l'adulte est infantilisé par ses parents. D'autant plus que généralement, il vit à leur frais. Au mieux, ils font preuve de condescendance permanente. Voilà l'adulte fliqué en permanence : "Pourquoi t'es pas en train de chercher un job/un appartement/un compagnon ?" Au pire, il est considéré comme quelqu'un incapable de vivre de façon autonome. Après tout, s'il en est là, c'est qu'il ne sait pas se débrouiller, non ?

Avec la raréfaction des CDI, les exigences toujours plus importantes des banques et des bailleurs, ainsi que l'inflation des prix de l'immobilier, ce genre de situation risque de se développer.

mercredi 2 avril 2014

Salon de l'emploi

En France, chaque année, plusieurs centaines de milliers de postes ne sont pas pourvus. Il y aura pourtant de quoi éponger grandement les chiffres du chômage. Voilà pourquoi Pole Emploi organise régulièrement des salons de l'emploi. Il s'agit d'essayer de mettre en contact ceux qui proposent des emplois et ceux qui en cherchent.

Donc, vous, chômeur, vous mettez votre plus beau costume, imprimez votre pile de CV et vous rendez au salon. Vous ne croyez pas aux miracles, mais au pire, ça vous fera des entretiens. Or, tout entretien est toujours bon à prendre...
Sur place, c'est la cohue. Les agences Pole-emploi d'Ile-de-France y ont déversé presque tout leur stock de chômeurs. Première déconvenue : les emplois à pourvoir requièrent des savoir-faire trop spécifiques (aéronautique, énergie...), sont dans des secteurs aux conditions de travail difficiles (bâtiment, hôtellerie...) ou sont situés au milieu de nul part.
Reste la solution des candidatures spontanées. Souvent de grands groupes sont présents dans les salons. Bien sur, ils sont pris d'assaut. Les 2 ou 3 RH doivent enchainer les entretiens de 5 minutes (10 minutes, si le candidat est intéressant.) Malgré cela, la file d'attente approche l'heure. Vous crevez de chaud, à cause des spots. Lorsque enfin, c'est votre tour, le recruteur est lessivé. Sur le petit stand, on se bouscule en permanence. Il y a peut-être un poste dans votre branche, mais pas tout de suite. Il prend votre CV en jurant qu'il vous recontactera le jour venu. Les plus nerveux se lâchent carrément, se moquant de vous et votre CV. De toutes façons, l'un dans l'autre, votre CV ira aux oubliettes. Et vous en êtes bien conscient, tandis qu'un autre prend déjà votre place. C'est la deuxième déconvenue.
Après une poignée d'entretiens, vous êtes vidé. Vous n'avez aucune piste sérieuse. Vous n'avez rien appris. C'est une de ces journées foireuses qui vous mineront le moral. A côté de la sortie, il y a toujours un buffet. De l'eau, vite ! Une personne portant un badge "Pole-Emploi" fonce sur vous : le buffet, ce n'est pas pour les chômeurs. En insistant bien sur le mot "chômeur" afin que vous compreniez bien que vous êtes une sous-merde. Et que votre restant d'amour-propre soit anéanti.

mardi 1 avril 2014

Le CV (3) : mentir, c'est bien !

Comment se sortir de la "malédiction du premier job" ? Comment éviter de devenir un "intérimaire à temps plein" ? La solution est implicite, même si elle est taboue : il faut mentir sur son CV. On l'a dit, les recruteurs ne s’embarrassent pas avec les profils peu expérimentés ou les parcours tortueux. On n'accepte même pas qu'un salarié soit licencié ou qu'il dise du mal de son ancien employeur.
C'est une vraie hypocrisie. Quant à Pole Emploi, on parle de "remettre en forme son CV" ou de "rendre cohérent son parcours", on sous-entend qu'il faut prendre des libertés avec la réalité.

Dans les films comiques, c'est un ressort archi-usité. Un chômeur s'invente une compétence, trouve un emploi et bien sûr, tôt ou tard, il est face à quelqu'un qui possède cette compétence. Par exemple, un ancien de la grande école où le héros est censé être passé ou quelqu'un qui parle la langue exotique que le héros est censé maitriser, etc. Et comme le héros est un mauvais faussaire, il se fait démasquer en quelques secondes.

Dans la vraie vie, il s'agit d'être raisonnable. Évitez donc de rajouter des expériences ou des compétences incroyables. Qui plus est, si vous êtes censé avoir travailler comme directeur international d'une très grande entreprise, pourquoi postulez-vous aujourd'hui à un emploi subalterne ? N'oubliez pas que le recrutement n'est qu'une étape. Une fois en poste, les mythomanes compulsifs risquent d'être vite démasqués et ça sera nuisible pour votre crédibilité, surtout pour les chefs d'équipe.
  • Le mensonge doit avoir pour but de lisser les "accidents" de votre CV (licenciement, longue période de chômage, enchainement de contrats courts...) Rallongez vos expériences, regroupez les jobs similaires ; votre parcours doit être "fluide". Vous devez passer pour un employé "stable", qui a enchainé de longs CDI et qui a quitté un CDI pour trouver un autre CDI.
  • Pour obtenir un meilleur job, il faut convaincre votre recruteur que vous l'avez fait. Si vous expliquez que durant votre précédent poste, vous étiez juste chargé de la préparation du café, on vous considérera incompétent pour un poste à responsabilité. En plus, vous aurez l'air d'un Calimero. A vous de gonfler votre expérience. Vous avez suivi de très loin un gros projet ? Vous voilà "chef de projet" !
  • Si votre CV est vraiment minable, inventez-vous des expériences. Google est votre ami pour pécher des informations sur ce job pipeau. Choisissez plutôt une grande entreprise : le recruteur qui demandera une référence s'y fera bouter par la standardiste.
  • Ne mentez pas sur votre dernière expérience. C'est elle que le recruteur appellera en priorité. Préférez plutôt les expériences anciennes.
  • N'oubliez pas te mettre d'équerre les CV que vous avez distribué à droite et à gauche (réseaux sociaux, sites d'emploi, APEC...) Ca serait dommage que votre mensonge vole en éclat en 2 clics sur Google...
Avant l'entretien, répétez bien votre mensonge. Ca doit sortir tout seul, avec conviction. Si vous semblez chercher vos mots ou que vous regardez les yeux au ciel, on vous prendra pour un menteur. De toutes façons, le recruteur est souvent un généraliste. Il posera rarement des questions techniques. Vous glissez une phrase ou deux et c'est gagné !
Vous êtes la même personne, avec les même qualités, mais on vous regardera différemment. Votre profil devient "intéressant". Le téléphone sonnera davantage. Les portes s'ouvrent.