Parfois, au milieu de votre désert professionnel, vous tombez sur des oasis. Ils se nomment CDD ou intérim. En général, ce ne sont pas des missions très excitantes, mais c'est ça ou attendre un très hypothétique CDI.
Avantage : ça vous remet le pied à l'étrier. Pendant quelques semaines, voir quelques mois, vous quittez votre statut de chômeur. Psychologiquement et financièrement, c'est important. Avec un peu de chance, la mission durera suffisamment longtemps pour vous ouvrir de nouveaux droits de chômage...
Inconvénient : c'est du précaire. De plus, à force, vous risquez de devenir "intérimaire à temps plein". Les recruteurs se méfient des candidats qui ont enchainé les missions. Ils sont catalogués "instables".
Parce que dans la tête d'un DRH, quelqu'un qui ne fait que des missions à court-terme, c'est que a) c'est une tête brûlée qui refuse les CDI ou b) un employé tellement nul que ses chefs n'en veulent pas à temps plein. Certes, il y a effectivement des gens qui veulent "rester libre" et d'autres tellement maladroits ou niais qu'on est bien content de les voir partir. Néanmoins, il y a surtout des entreprises qui emploient des intérimaires à la chaine. L'intérêt étant de disposer d'une main d’œuvre dont on peut facilement se séparer (et qui n'entre pas comptablement dans les charges de personnel.) Les ateliers de production sont traditionnellement de gros consommateurs d'intérimaires. Mais on en trouve aussi à des postes d'encadrement.
Pour motiver un intérimaire sur une mission longue, l'entreprise pense posséder une carotte : la promesse d'un CDI. On fait croire à l'infortuné qu'il est dans un genre de période d'essai. Donc, il doit faire des efforts pour prouver qu'il mérite le poste ! Le salaire ? On l'abaisse par rapport à ses prétentions, mais promis, on le remontera à la signature du CDI. Les horaires ? Ca serait bien s'il faisait des heures supplémentaires (sans les noter), ça améliorerait ses chances de CDI... Et puis pour le job, ça serait bien s'il faisait un peu plus que ce qu'on lui demande, car ça améliorera ses chances de CDI... Et à la fin, si on a encore besoin de lui, on lui prolonge son intérim. Une fois, j'ai ainsi effectué 20 intérims successifs dans une entreprise ! Au bout du 20ème, on m'a dit que non, il n'y avait pas de CDI... Mais 2 jours avant mon départ, mon chef m'a demandé de traiter un dossier urgent (avec des heures supplémentaires) en me jurant qu’éventuellement, derrière, on pourrait me prolonger mon intérim... Quelques années plus tard, une autre boite m'a demandé des sacrifices en me faisant miroiter un CDI (alors que mon prédécesseur, était un intérimaire dont le contrat a couru sur un an.) Moi, je lui ai fait miroiter mon majeur...
Les galères de la recherche d'emploi et du monde du travail. Un petit blog sans prétention...
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lundi 3 février 2014
jeudi 30 janvier 2014
Choix cornélien
Amis DRH, bonjour ! Pour votre prochain poste, vous cherchez un cadre compétent, loyal et pas cher. Mais attention, il ne peut remplir que deux des trois caractéristiques !
Beaucoup de DRH et de chef de service cherchent la perle rare. L'employé surqualifié, fidèle comme un toutou et qui accepte d'être payé au lance-pierre. Après tout, en ces temps de disette, ça se trouve facilement, non ? Non ?
A la limite, l'idéal, ce serait la "tête". Le petit génie ultra-productif et dévoué, avec ça. Il se donne à 100%, pendant des années... Sauf que voilà, tout travail mérite salaire.
Pour qu'il s'épanouisse, il lui faut une rémunération descente et un environnement favorable. Et là, ça coince. Car c'est bien connu, les entreprises n'ont pas les moyens de bien payer leurs salariés ! Et puis, un cadre trop intelligent, c'est dangereux. Il peut finir par devenir calife à la place du calife...
Certains secteurs préfèrent sacrifier le côté "dévoué". Elles veulent des salariés kleenex. On prend des gens mal payés, sur lesquels on met une pression permanente. Lorsqu'ils en ont marre, ils claquent la porte et on en prend d'autres. Au moins, on a toujours des cadres "frais". On n'est pas là pour distribuer des médailles du travail !
Sauf que dans un marché du travail atone, les salariés kleenex ne peuvent plus partir. Les plus accros, acculés par le stress, font des burn-out. Les autres tombent dans l'aquoibonisme. "A quoi bon faire des heures sup' pour une paye de misère ?", "à quoi bon se tuer à la tâche sur tel dossier ?" Et vous vous retrouvez avec des employés qui passent leurs journées à surfer sur le net ou à papoter à la machine à café.
Dans les PME, des recruteurs naïfs se disent qu'en recrutant un bac+5 pour un travail de bac+2 (avec un salaire de bac+2), ils auront un salarié hyper compétant... Et ils s'étonneront lorsqu'il s'en ira.
Hélas, trop souvent, les entreprises évacuent l'aspect "compétence". Les gens trop intelligents et trop autonomes finissent par avoir trop d'idées ! Les chefs de service qui ont des lacunes (anglais, informatique...) adorent les yesmen. Ils ne sont pas malin, mais ils font ce qu'on leur dit. Souvent, en plus, ils sont un peu fayot.
Lorsqu'une entreprise met la pression sur ses salariés, les yesmen sont les seuls à rester. Sur le long terme, c'est nuisible à l'entreprise, vu que tous les talents sont partis. Faute de savoir-faire et d'esprit d'initiative, les cadres font couler l'entreprise.
Beaucoup de DRH et de chef de service cherchent la perle rare. L'employé surqualifié, fidèle comme un toutou et qui accepte d'être payé au lance-pierre. Après tout, en ces temps de disette, ça se trouve facilement, non ? Non ?
A la limite, l'idéal, ce serait la "tête". Le petit génie ultra-productif et dévoué, avec ça. Il se donne à 100%, pendant des années... Sauf que voilà, tout travail mérite salaire.
Pour qu'il s'épanouisse, il lui faut une rémunération descente et un environnement favorable. Et là, ça coince. Car c'est bien connu, les entreprises n'ont pas les moyens de bien payer leurs salariés ! Et puis, un cadre trop intelligent, c'est dangereux. Il peut finir par devenir calife à la place du calife...
Certains secteurs préfèrent sacrifier le côté "dévoué". Elles veulent des salariés kleenex. On prend des gens mal payés, sur lesquels on met une pression permanente. Lorsqu'ils en ont marre, ils claquent la porte et on en prend d'autres. Au moins, on a toujours des cadres "frais". On n'est pas là pour distribuer des médailles du travail !
Sauf que dans un marché du travail atone, les salariés kleenex ne peuvent plus partir. Les plus accros, acculés par le stress, font des burn-out. Les autres tombent dans l'aquoibonisme. "A quoi bon faire des heures sup' pour une paye de misère ?", "à quoi bon se tuer à la tâche sur tel dossier ?" Et vous vous retrouvez avec des employés qui passent leurs journées à surfer sur le net ou à papoter à la machine à café.
Dans les PME, des recruteurs naïfs se disent qu'en recrutant un bac+5 pour un travail de bac+2 (avec un salaire de bac+2), ils auront un salarié hyper compétant... Et ils s'étonneront lorsqu'il s'en ira.
Hélas, trop souvent, les entreprises évacuent l'aspect "compétence". Les gens trop intelligents et trop autonomes finissent par avoir trop d'idées ! Les chefs de service qui ont des lacunes (anglais, informatique...) adorent les yesmen. Ils ne sont pas malin, mais ils font ce qu'on leur dit. Souvent, en plus, ils sont un peu fayot.
Lorsqu'une entreprise met la pression sur ses salariés, les yesmen sont les seuls à rester. Sur le long terme, c'est nuisible à l'entreprise, vu que tous les talents sont partis. Faute de savoir-faire et d'esprit d'initiative, les cadres font couler l'entreprise.
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