mardi 25 juillet 2023

Les collègues les plus toxiques

C'est bien connu : l'enfer, c'est les autres. Voici quelques types de collègues qui vous pourrissent la vie. C'est un peu redondant avec le poste The Office en vrai.

Et rappelez-vous : si ça se trouve, c'est vous, le collègue toxique d'un autre !

1. Le boomer

C'est un ancien cadre supérieur. Pour sa dernière affectation, on l'a rétrogradé et mis sur une voie de garage. Il bulle en attendant d'avoir ses trimestres.

Il tutoie le conseil d'administration de la boite. Pour les procédures d'escalade, c'est un allié utile.

Pour le reste, il apporte surtout du négatif. En roues libres, il refusera souvent le moindre travail. Peu au fait de l'informatique, il va vous demander pour la 45e fois de l'aider à rechercher une commande. Et généralement, il est en permanence à côté de la plaque. Souvent aussi, ses opinions sur les femmes, les gays, les immigrés, etc. ne sont guère politiquement correct (euphémismes.)

La Social Justice Warrior

Très souvent, c'est une femme. Parfois, c'est un homme. En tout cas, très, très souvent, le SJW est issu des beaux quartiers, où il ne croise ni immigré, ni LGBT.

Le SJW a une mission. Il va "conscientiser" ses collègues. Se montrer plus tolérants et plus respectueux de l'environnement, où est le problème ?

Déjà, sa tolérance s'arrête à ceux qui pensent différemment. 

On pourrait parler longuement des ravages du wokisme en entreprise. Mais en fait, les SJW rappelent les syndicalistes de naguère : ils se sont autoproclamés représentants, sont reconnus comme tels par la direction, mais ils ne représentent qu'eux-mêmes et leurs collègues ne les écoutent pas.
On pouvait reprocher aux entreprises de placer les permanences syndicales au fin fond des usines, afin que les syndicalistes soient isolés. Ce qui expliquerait la déconnexion de ces derniers avec les réalités. Les "responsables de la diversité", eux, possèdent souvent un beau bureau au milieu de l'entreprise, mais ils ne sont pas davantage connectés.
On accusait volontiers les syndicats d'user et d'abuser des grèves et autres blocages, afin d'exister. Mais l'ADN du SJW, c'est le conflit. Par définition, le SJW n'est jamais satisfait des "progrès". Il a besoin du conflit pour pouvoir se poser en victime et lancer un "combat". Donc, au quotidien, il recherche en permanence cet ennemi. Mettant ses collègues sous pression, avec la complaisance de la hiérarchie. Si elle vous a dans le nez, vous êtes fini. Bien sûr, pas question de s'attaquer aux autres collègues toxiques : ils sont trop bien installés. 

La caillera

Oh que j'ai eu du mal à la trouver, l'illustration. On sent que c'est un sujet polémique...

Bien sûr, tous les noirs et Maghrébins ne sont pas des racailles et vice versa.

Votre N+1 l'adore. Ça y est, il a rempli son quota de diversité ! Pour le jeune des banlieues, ce qui compte, c'est le rapport de force. Il DOIT avoir le dernier mot. Aussi, il n'hésite pas à monter en épingle la moindre contrariété. Très vite, les insultes fusent, ramenant tous, sur le terrain personnel (sa mère, le coran, etc.)

Au quotidien, c'est usant. Il a le comportement et l'expression (écrite et orale) d'un CM2. Il s'affranchit du règlement de l'entreprise et il agit comme bon lui semble. Il désigne le gars un peu efféminé de la compta par "p'tit pédé", mais il trinque avec lui, au repas de fin d'année.

La hiérarchie est volontiers complaisante. Dans un monde du consensus mou, cette culture de la confrontation permanente est une bonne chose. Et puis, il y a de la condescendance : vu sa couleur de peau et sa culture, c'est normal d'agir comme cela, non ?

Le courant d'air

Il est toujours jamais là ! A la limite, que ses absences soient justifiées ou non, c'est secondaire. Vous le haïssez, point.

Cela fait trois mois qu'il enchaine les arrêts-maladie. A chaque fois, le médecin lui prescrit deux semaines de repos. Au bout des deux semaines, vous pensez qu'il va revenir, mais le vendredi précédent, lors de la réunion de service, le N+1 déclare : "Machin ne sera pas là. Il vient de prolonger de deux semaines."
On ne va quand même pas prendre quelqu'un pour deux semaines, non ? Donc, provisoirement, vous reprenez ses dossiers. Cela fait ainsi trois mois de "provisoire". Trois mois que vous bâclez votre boulot et celui de l'absent. Trois mois de frustration. Et ce n'est pas fini...

Le faux-ami

Dans les entreprises, vous avez parfois la grande gueule. C'est parfois le boomer ou la caillera. Le mec blagueur, qui dit ce qu'il pense et pense ce qu'il dit. Ça change !

Lorsque vous démarrez, vous finissez par l'imiter. Vous manquez de recul sur les réalités de l'entreprise. Vous ne remarquez pas que le faux-ami est surtout acide lorsque les personnes concernées ne sont pas présente...

Le faux-ami vous conseille de foncer dans le lard de la hiérarchie. Avant d'avoir signé un CDI/terminé votre essai. Au mieux, le faux-ami oublie que s'il peut s'offrir le luxe de la franchise, c'est parce qu'il est lui-même intouchable. Au pire, c'est lui qui tuyaute votre N+1 sur vos agissements...

Le Schtroumpf-grognon

Il est en permanence négatif. Lors des réunions de service, il mine le moral de l'équipe, à se plaindre longuement de tout. A l'écouter, il est cerné de problèmes insurmontables. Surtout, il est hostile à toute nouvelle idée, toute modification. Qu'il s'agisse d'un nouvel ERP, de redisposer les bureaux ou de changer de stratégie. Son mot d'ordre pourrait être "il est urgent de ne rien faire."
S'il est écouté par le manager, il torpillera méticuleusement votre projet. Vous avez passé des semaines dessus et en cinq minutes, il finit à la poubelle !

Le petit chef

Entre les managers "copain" et les managers "féminin", les employés se retrouvent souvent face à un vide. Qui peut arbitrer les conflits du quotidien ? Qui prend les décisions urgentes ? Or, la nature a horreur du vide. C'est donc là que le petit chef arrive !

Personne ne l'a désigné. Il s'est lui-même élu chef. En général, cela se cumule avec l'un des autres profils sus-cités (sauf le courant d'air, bien sûr.)

Au quotidien, le petit chef n'hésite pas à donner des ordres. Si c'est une racaille, il peut aller jusqu'à la violence verbale avec un collègue qui contesterait son ascendant. Si c'est un boomer, il s’appuiera sur ses responsabilités passées. Quitte à donner des conseils au PDG ! Si c'est un faux-ami, il se positionnera en intermédiaire incontournable pour "en parler au chef" (quitte à voler votre idée.) Etc.

Souvent, ce n'est que du vent. Le petit chef n'a ni l'envergure, ni l'intelligence d'un vrai chef. D'ailleurs, lorsque le vrai chef s'absente longtemps, le petit chef est vite à court de carburant. Mais en attendant, le N+1 s'accommode souvent de ce "N+0.5". Allant jusqu'à en faire son chouchou.

mercredi 12 juillet 2023

Handover

C'est un cas typique du consultant senior. Votre N+1 côté client vous annonce la fin de votre mission (qui ressemble peu ou proue à un entretien de licenciement.) Mais il y a un deuxième coup de couteau dans le dos : quelqu'un d'autre va prendre le relais. Et c'est à vous de former votre remplaçant.

Au début, vos collègues viennent vous réconforter : "Le salaud !", "il aurait dû te garder !" Puis votre remplaçant débarque. Généralement, c'est une femme ou quelqu'un "issue de l'immigration". Surtout, quelqu'un de plus jeune (donc moins cher) que vous. Et ils ont le statut d'interne. Votre N+1 vous disait que les embauches étaient gelées. En fait, elles sont surtout gelées pour les vieux blancs...

Il vous reste trois ou quatre semaines, avant votre départ définitif. Et au fil de ce "handover", votre motivation ira descendo...

Tout d'abord, il y a la phase d'installation. C'est sûr que lorsque vous êtes interne, tout est plus facile ! Vous aviez du attendre des semaines pour avoir accès à tel bâtiment ou à tel logiciel. Le nouveau, lui, il reçoit tout. Le client interne un peu chiant, avec qu'il faut planifier un call trois semaines à l'avance ? Il se montre d'un seul coup affable et disponible. Vous aviez découvert la société avec trois pdf de présentation ? Le remplaçant a droit à un séminaire de formation de plusieurs jours.

Au bout de deux ou trois jours, vous commencez à transmettre les dossiers. Forcément, vous êtes un peu jaloux et vous scrutez ce qu'il fait. "Pourquoi lui et pas moi ?" Votre N+1 vous disait que c'était un petit génie. Si c'est un quota, vous vous rendez vite compte qu'il est sous-dimensionné pour le poste. Lorsque j'ai dû assurer des handovers, je suis tombé sur des gens ayant des connaissances théoriques très limitées. Au mieux, le handover se transforme en cours niveau première année. Au pire, le remplaçant, démasqué dans sa médiocrité, devient franchement agressif, voire hostile.
Et votre N+1 refuse d'entendre les alertes que vous lui remontez. Pourtant, un employé qui n'est pas au niveau aura plus de chances de faire un burn out, voire de démissionner.

Puis il y a la bascule. Désormais, c'est lui qui est informé de l'avancé des sujets. Vous n'êtes plus en copie des mails et vous n'êtes pas invité aux nouvelles réunions. Il est impératif de se tenir informés de ce qui est encore dans votre scope, sous peine de travailler sur des choses déjà traitées par votre remplaçant... Voire annulée, lors d'une réunion où vous n'étiez pas. Car votre remplaçant est désormais très demandé et il considère qu'il n'a pas de comptes à vous rendre !
Vous êtes de plus en plus isolé. Vos collègues ont déjà tourné la page et ils ont intégré le remplaçant. Si c'est un "double-licenciement", personne n'est là pour écouter vos pleurnicheries. Si vous enchainez une autre mission derrière, vous avez vous aussi tourné la page. Ça vous fait bizarre, d'aller encore dans cet entreprise. En tout cas, vous en êtes réduit à faire du présentiel. Seul. Vous avez un sentiment d'inutilité. Vivement la quille !