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dimanche 23 avril 2023

Window living

L'autre jour, j'avais quelques heures à tuer dans une ville de province. Ça m'a rappelé l'époque pas si lointaine où je postulais à des postes à la campagne...

J'ai déjà évoqué l'entretien dans une PME de province. Mais le fun ne s'arrête pas là !

Lorsque vous êtes jeune précaire, vous êtes rarement véhiculé. Sinon, vous possédez une vieille guimbarde bien incapable d'enquiller plusieurs centaines de kilomètres.
Donc, vous venez à l'entretien en train. Seulement voilà, dans de nombreuses villes, il n'y a qu'un train (à l'aller de Paris), le matin et un autre (pour le retour), le soir.

L'entretien, il est plié au bout d'une heure. Ensuite, vous avez n heures à tuer jusqu'au retour. En prime, parce que vous êtes au chômage et que le billet de train vous a coûté deux semaines d'allocations, vous n'avez plus un cent.
Vous voilà errant dans une ville industrielle, sans charme, où vous ne remettrez plus jamais les pieds. Les minutes sont des heures. Ce n'est pas juste du "window shopping". Non, vous faites du "window museuming", du "window mcdoing"... Vous êtes plus seul que jamais, dans cette ville qui vous a rejeté. Et puis, avec votre costume-cravate, ça se voit, qu vous êtes un étranger. Ça se voit, que vous êtes un raté. En théorie, cela fait toujours du bien de voyager. Mais là, c'est une souffrance interminable...

Puis, enfin, le train arrive et vous quittez cette ville pour de bon. L'anxiété ne redescend que sur le quai de la gare parisienne.

vendredi 31 janvier 2014

Allons à la campagne...

Au bout d'un certain temps, vous avez envie "d'élargir votre champs de recherche", comme on dit à Pole Emploi. Pourquoi ne pas répondre à des offres en province ? Les PME ont souvent des difficultés à trouver des cadres. Dans une petite structure, vous aurez d'avantage de responsabilités. Souvent, les cabinets de recrutements en rajoutent une couche : "Cela fait plusieurs mois qu'ils cherchent quelqu'un pour ce poste. Ils sont prêt à aller jusqu'à 80% du salaire que vous demandez."
Pour de nombreux Parisiens, le monde civilisé s'arrête au périphérique. Mais là, bien sûr par "province", j'évoque la France profonde. Les patelins si petit que l'adresse de l'entreprise se limite à un lieu-dit (sans nom de rue, ni rue.) Et si reculé que même en dézoomant le GPS, on ne voit pas apparaitre d'autres villages...

Comme d'habitude, il y a un gouffre entre théorie et pratique. Vous vous tapez des heures de transport (à vos frais.) Puis vous voilà face à une PME, au beau milieu de nul part. Ce n'est pas très engageant. Mais avez-vous le choix ? Vous imaginez tant bien que mal votre future vie là.
Bien sûr, la personne qui doit vous recevoir est en retard. Et au milieu de l'entretien, le DRH pose LA question qui tue : "Mais... Êtes vous prêt à travailler ici ?" Non, Ducon, je me suis tapé une journée de transport (qui me fera un trou dans mon budget mensuel) juste pour le fun ! En fait, ils ne veulent pas d'un Parisien. Soit parce qu'ils ont peur que vous vous ennuyiez, soit par simple haine des Parigos. C'est un de ces entretiens qui mènent nul part. Sauf qu'au lieu de juste perdre une heure, comme les autres fois, vous perdez une journée. En prime, ils ne vous enverront même pas de mail de refus.