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jeudi 5 décembre 2024

La boite Linkedin


Dans les lieux communs de l'entretien, il y a le "ici, tu sais, c'est un peu une start-up..." Au mieux, c'est un terme creux. Au pire, ça se retournera contre vous. Dans les années 2000, on avait vu fleurir les babyfoot, dans les salles de pause. Puis il y a eu le temps des corbeilles de fruits bio. Maintenant, ce sont plutôt les poubelles multicolores avec bac de compostage... Mais certaines entreprises décident d'aller plus loin. Avec des objectifs très ambitieux. Cela fait souvent le bonheur du fil Linkedin. Mais il faut éviter de regarder l'après...


Welcome to the Jungle est un site assez inégal. En 2022, il s'intéressait aux entreprises offrant un salaire identique à tous leurs employés, avec les exemples de Spill et de Gravity Payments.


En janvier 2021, Calvin Benton, PDG de Spill déclarait qu'il arrêterait le salaire unique. Mais ce patron Britannique a dû arrêter, face aux réalités du marché du travail.

Là, où je suis dubitatif, c'est que son entreprise de conseil en bien-être au travail n'a vraiment démarré qu'en 2019. Calvin Benton reconnait que les premiers vrais contrat sont tombés à la fin du premier confinement, donc mi-2020. Donc, a priori, sa politique du salaire unique n'aura duré que quelques mois.
Surtout, Calvin Benton adore faire le buzz. Il a souvent quelque chose à dire... Mais on ne l'a jamais entendu dire qu'il mettait en place un salaire unique. Par contre, on l'a beaucoup entendu sur la fin du salaire unique. De là à y voir un pipeautage, afin de faire parler de lui...

Puis il y a David Price, de Gravity Payment. En 2015, cet Américain instaura un salaire unique (au détriment de son propre salaire.) Cette fois-ci, on trouve des déclarations contemporaines. Les gros salaires quittèrent l'entreprise, trouvant qu'elle ne récompensait pas le mérite. Puis il y eu des difficultés de croissance, car tous les nouveaux employés débutaient à un salaire confortable. De quoi faire exploser les coûts fixes.

Mais David Price a tenu bon. Cinq années plus tard, il pouvait bomber le torse sur son entreprise égalitaire. Grâce à cela, c'est devenu une star des réseaux sociaux.

Cheveux longs, barbe bien taillée, ancien bassiste d'un groupe de rock chrétien, David Price fut un talent précoce de la finance, ayant rencontré Barak Obama. Bernie Sanders, leader de l'aile gauche des Démocrates, l'adorait. Bref, c'était le gendre idéal.
Mais David Price a souvent été devant les tribunaux. En 2013, il s'est bagarré avec un patron de bar. A l'origine, Gravity Payment s'appelait Price & Price. L'autre "Price" étant son grand frère, Lucas. Ce dernier accusa David Price de tirer la couverture vers lui et d'agir comme s'il était l'unique propriétaire. Le tribunal donna raison au benjamin. Peu après, alors que le PDG faisait la promotion du gros salaire unique, son ex-femme l'accusait de violence domestique. Suite à ces accusations, le PDG perdit un contrat pour un livre. En 2021, il fut accusé d'avoir conduit en état d'ivresse et d'avoir tenté d'embrasser une femme. Il est actuellement mis en examen pour tentative de viol et il a préféré s'éloigner de Gravity Payment. Surtout, le dossier de l'accusation dépeint un patron abusif durant ses heures de travail. Et qui se sert de son image de "patron cool" pour attirer des femmes à lui.

A la sortie du confinement, Julien Le Corre proposait un changement radical : la semaine de quatre jours. Concrètement, tous les salariés de cette agence de pub partaient en week-end le jeudi soir. Et à salaire égal. Avec une incitation au télétravail.

Là encore, le PDG était une coqueluche des sites professionnels.

Les salariés de YZ Agency, l'agence de Julien Le Corre, étaient heureux. Plus de temps libre, à iso salaire !

Problème : le secteur de la pub est très compétitif. Sur certains gros contrats, les agences n'hésitent pas à travailler de nuit, voire le week-end. Donc l'YZ Agency prenait du retard. Dès 2021, Julien Le Corre imposait à certains salariés de travailler exceptionnellement davantage. Une "exception" qui devint la norme. Mi-2022, fin de la semaine de quatre jours. Mais le mal était fait et un an plus tard, YZ Agency était officiellement liquidée.
Début 2024, Gabriel Attal, alors premier ministre, vanta la semaine de quatre jours et il prit YZ Agency comme exemple... Sans savoir que l'entreprise avait été liquidée !

Julien Le Corr en a tiré un livre, Jour Off.

lundi 27 mai 2024

Déso, pas déso, Elsa


Un jour, il faudra que je parle de Linkedin. Les posts y sont souvent consternant. Les gens ont tendance à survendre leur boite. Et puis, vous avez cette directrice du pôle projet d'un créateur de sites web.

Elle a écrit un post intitulé "j'ai essayé d'embaucher des hommes, j'arrête". Elle explique donc que volontairement, pour le recrutement de chef de projet, elle écarte les CV masculins. Parce qu'elle a décrété que les hommes ne répondaient pas au profil du poste.
Déjà, là, cela tombe sous le coup de la discrimination à l'embauche.

Sur le podcast Une bonne fois pour toutes, elle se présente comme "humoriste". J'imagine qu'elle était morte de rire en écrivant le paragraphe retournant les stéréotypes sur les femmes au travail. Bien sûr, elle ne réalise pas que les femmes compétentes sont les premières victimes des entreprises qui ne réfléchissent qu'en terme de pourcentages d'hommes et de femmes.

Orthographe inclusive, anglicisme (déso, pas déso)... On se doute à peu près sur quel bord de l'échiquier politique elle se trouve... Si vous en doutiez, il suffit de lire sa réponse à un commentaire, ci-après.
Mais à qui a-t-on vraiment affaire ? Son parcours est édifiant. Sur le scolaire, rien à dire : prépa, une année en Chine et une ESC. Mais après, elle a toujours été "cheffe" ! Même en stage, elle dirigeait une équipe. Puis, elle se lança dans la gestion de projet informatique. Au bout de quatre ans, elle s'est dit qu'elle était un peu short, techniquement. Donc elle passa trois modules d'informatique. Des formations en ligne de dix-huit heures. Et plus récemment, elle a effectué une formation de quatorze heures (à 1 500€ !) Et ça lui a permis de passer responsable des chefs de projet.

Si on veut faire des raccourcis, comme elle, on comprend qu'elle est avant tout commerciale. Elle est d'autant plus virulente qu'elle manque de légitimité. Elle vend de la création/refonte de sites web, sans y connaitre grand chose. Donc forcément, sous ses ordres, elle veut des yesmen (il y a deux mecs parmi les dix-huit chef de projet, donc déso pas déso.) Parmi les profils de chef de projet, on trouve une architecte d'intérieur, un journaliste, une assistante sociale, d'anciens dir' com', des pubards et seulement deux diplômées dans le numérique ! Forcément, ils ne vont pas la reprendre sur les termes techniques...
Je serais prêt à parier que tous ces gens-là ne sont pas hyper-compétents sur les estimations de temps, de budget et de ressources nécessaires pour un projet. Ils ont vendu la lune au client et derrière, l'informaticien doit faire avec. Mais presque tous ces informaticiens sont des mâles cis-het, donc on s'en fout, non ? On dirait Le meme de Sanglier Sympa.

Et bien sûr, aucune conséquence. Des captures d'écran ont circulé et l'auteur (auteure ? autrice ?) a fini par supprimer le post. Alors que si un homme avait écrit "j'ai essayé d'embaucher des femmes...", là, cela ferait les gros titres. La personne serait au mieux forcée de s'excuser, voire de démissionner.