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mercredi 18 novembre 2020

Entretien par hologramme

Lorsque j'ai commencé ce blog, les entretiens à Pole Emploi, suite à une inscription, étaient individuels. Ce qui donnait lieu à des anecdotes savoureuses. L'entretien collectif, c'était un peu la révision des 6 mois...

Heureuse époque ! Désormais, on a l'entretien collectif par hologramme. Ou presque. Peu après votre inscription, on vous convoque donc à une réunion avec une quinzaine de personnes récemment inscrite. Généralement, c'est à 9h, parce qu'un chômeur ne doit pas faire de grasse matinée ! Dans le lot, il y a la femme qui note tout, l'homme qui n'ouvre même pas son blouson, ceux qui pianotent discrètement sur leur smartphone, celui qui pianote sur son smartphone sans se cacher, l'homme ivre-mort qui gobe les mouche, le petit groupe qui arrive avec 5 minutes de retard (et se fait escorter par une conseillère jusqu'à la salle) et celui qui arrivent avec 15 minutes de retard, sans complexe.

Pendant ce temps, le conseiller fait sa présentation, impassible. J'ai été convoquée à 3 réunions avec le même conseiller. Il a fait le même speech, avec les mêmes blaguounettes, les mêmes apartés, etc. Pôle Emploi nous explique qu'en gros, en tant que cadres, on sait se débrouiller tout seul. Donc on nous embêtera plus. Pour les questions, il faut voir avec l'assistance téléphonique ou par internet.
Parfois, j'ai l'impression que cela fait longtemps qu'il ne croit plus à ce qu'il dit. D'autre fois, j'ai l'impression qu'il est dans sa bulle, qu'il a l'impression d'avoir remotivé 15 personnes. A la fin, invariablement, un doigt se lève : quelqu'un à 3 mois de la retraite et qui compte rester chez lui d'ici là. Il a donc un cas de conscience à cocher "je suis toujours à la recherche d'un emploi". Ne vous inquiétez pas, Pôle Emploi fermera les yeux. Une autre question ? Là, invariablement, il répondra : "Voyez avec le centre d'appel..."

Fin de la classe. Les gens rentrent chez eux silencieusement. Et une fois sur deux, Pôle Emploi va vous menacer, parce que votre présence à la réunion n'a pas été prise en compte et que vous êtes un sale délinquant...

jeudi 18 septembre 2014

Incitation à la triche, incitation à la paresse

Pole Emploi est assez binaire. Soit vous êtes au chômage, soit vous ne l'êtes pas. Et surtout, ce statut ne peut pas bouger au cours du mois. Or, dans le monde réel, il n'est pas rare de trouver un contrat (intérim, petit boulot...) pour quelques jours, voir quelques semaines. Sans oublier les CDD ou CDI qui commencent en fin de mois... Depuis peu, les rémunérations comme auto-entrepreneur sont également comptées comme "salaire".

Si vous êtes honnête, le mois suivant, vous allez dire que vous avez travaillé. Le paiement de vos indemnités est bloqué. Vous devez montrer des justificatifs de salaires (ou des factures d'auto-entrepreneur) et on vous en déduira le montant de vos indemnités. Bien sûr, tout cela prend du temps, avec une forte probabilité que suite à une erreur, vous soyez radié ou que vos indemnités soient réduites à 0. Or, c'est bien connu, le chômeur roule sur l'or ! Il peut se permettre d'attendre des semaines, voir des mois, qu'il soit payé ! Essayez de dire à votre propriétaire : "Désolé, je n'ai pas encore reçu le chômage. Je te paye le mois prochain, ok ?"
La seule solution, c'est de tricher. Dans le temps, c'était simple : si vous travailliez hors de votre département de résidence, vous quittiez les écrans de radar. Aujourd'hui, je vous conseille de régulariser a posteriori. Vous jurez que "non, je n'ai pas travaillé", vous touchez vos indemnités et une fois pincé, vous remboursez le trop-perçu. Evidemment, cela implique de vous rendre à Pole Emploi, de faire au moins un courrier, puis d'y retourner parce qu'on vous a radié "par erreur".
Dans un monde idéal, les déclarations mensuelles ressembleraient à des feuilles d'intérim. Sous chaque jour, vous précisez si vous avez travaillé, si vous étiez en congé, etc. Le système actuel est plutôt une incitation à la paresse. Le chômeur veut reprendre un travail. Trouver un CDI ou un long CDD est une gageure. Parfois, le simple fait de travailler quelques jours permet de reprendre confiance et de remettre le pied à l'étrier. Surtout pour un chômeur de longue durée. Mais au lieu d'encourager cela, Pole Emploi sort le bâton. Ne reprenez pas le travail, sinon, on vous coupe les vivres ! A quoi bon travaillez un jour pour devoir ensuite s'en justifier trois jours ? Autant inciter les gens à rester chez eux...

mardi 2 septembre 2014

Radiez-moi tout ça !

Début septembre, Pole Emploi est en ébullition. Les gouvernements, quel qu'ils soient, aiment bien se faire mousser avec les chiffres du chômage en septembre. Il faut donc faire baisser le chiffre, coute que coute. Les conseillers ont des démangeaisons sur le bouton "supprimer".

Pourquoi septembre ? Car c'est un moment propice. Il y a les chômeurs qui ont eu un petit boulot ou un stage et qui ont "oublié" de le déclarer. D'autres sont partis en vacances (en théorie, c'est autorisé à condition de prévenir au préalable.) Certains chômeurs n'ont pas rempli leur déclaration mensuelle d'activité. Et enfin, il y a ceux qui ne se sont pas présentés à un entretien à Pole Emploi. Tout ce petit monde est ra-dié ! Comme ça, l'agence locale peut indiquer que le nombre de chômeur de son périmètre baisse. On lui offrira une médaille en chocolat! Quant au ministre, il pourra se vanter de son bilan.
A la limite, tout ces chômeurs-là sont en tort et c'est normal qu'ils soient sanctionnés. Sauf que très souvent, la machine bug ; des gens honnêtes sont radiés. Notamment ceux qui ont travaillé et l'ont bien déclaré. Ou ceux qui se sont rendus à des entretiens, mais où leur conseiller était absent. Ceux qui ont mal rempli leur déclaration (ou trop tard.) La règle N°1, c'est de garder TOUS les papiers que Pole Emploi vous envoi ou vous imprime (et il y en a beaucoup.) Et si on vous menace de sanction, allez SUR-LE-CHAMP à Pole-emploi.
Malgré tout, l'agence avouera difficilement ses torts. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de bouton "annuler". Quand vous êtes radié, vous avez dépassé le point de non-retour. Le processus est long. Il y a un embouteillage dans les agences. Cyniquement, Pole emploi admet que beaucoup de radiés ne feront pas appel de leur décision et ils disparaitront de la fameuse "catégorie A". Et les autres ? Au mieux, ils recevront leurs allocations avec quelques semaines de retard. Au pire, ce sera le mois suivant, voir le mois d'après. Mais de toute façons, un chômeur peut faire reporter le paiement de son loyer ou de ses crédits, non ?

lundi 16 juin 2014

Les annonces de l'APEC

Récemment, sur France Info, une conseillère de Pole Emploi vantait le partenariat de l'agence avec divers sites web. Spécialiste de la langue de bois, elle faisait semblant de ne pas entendre les questions sur le travail au noir ou les fausses annonces. A contrario, elle mettait en avant la "qualité" de ses offres et un fin travail pour "éviter les doublons".

Beaucoup de conseillers n'ont qu'une vague notion du secteur privé et avec une certaine naïveté, ils sont persuadés d'aider les chômeurs. En "off", ils sont plus bavards : jobs sous-payés, intitulés erronés, descriptifs flous, manque de mise à jour du fichier (d'où des offres déjà pourvues.) De toutes façons, si vous êtes employeur et que vous déposez une offre, on ne va pas vous ré-aiguiller vers des candidats. Pole Emploi va juste publier l'annonce. En espérant qu'un candidat la remarque parmi une tonne d'offres bidons. Les conseillers plus lucides savent bien que ce service est au mieux inutile.
L'APEC n'est pas mieux pourvue, loin s'en faut. On y retrouve les jobs sous-payés et les contrats ultra-précaires. Une mission d'intérim à 24K€ proposée à des bac+5 senior, c'est fréquent. Des cabinets de consultants profitent du réservoir de chômeurs pour recruter à la chaine, pour des missions spécifiques. Et bien sûr, beaucoup d'annonces sont là uniquement pour que les cabinets se constituent des "CVthèques". Sans oublier les arnaques (vente pyramidale, travail à domicile, formations non-reconnues par l'état, etc.) Parfois, une adresse web renvoie vers un autre site d'emploi plus ou moins louche.
Les spécialistes de l'abus sont facile à identifier, donc à éliminer. Donc soit ils ne sont pas assez compétent pour trier. Soit ils publient sciemment des annonces bidons afin de grossir leurs chiffres.

mercredi 2 avril 2014

Salon de l'emploi

En France, chaque année, plusieurs centaines de milliers de postes ne sont pas pourvus. Il y aura pourtant de quoi éponger grandement les chiffres du chômage. Voilà pourquoi Pole Emploi organise régulièrement des salons de l'emploi. Il s'agit d'essayer de mettre en contact ceux qui proposent des emplois et ceux qui en cherchent.

Donc, vous, chômeur, vous mettez votre plus beau costume, imprimez votre pile de CV et vous rendez au salon. Vous ne croyez pas aux miracles, mais au pire, ça vous fera des entretiens. Or, tout entretien est toujours bon à prendre...
Sur place, c'est la cohue. Les agences Pole-emploi d'Ile-de-France y ont déversé presque tout leur stock de chômeurs. Première déconvenue : les emplois à pourvoir requièrent des savoir-faire trop spécifiques (aéronautique, énergie...), sont dans des secteurs aux conditions de travail difficiles (bâtiment, hôtellerie...) ou sont situés au milieu de nul part.
Reste la solution des candidatures spontanées. Souvent de grands groupes sont présents dans les salons. Bien sur, ils sont pris d'assaut. Les 2 ou 3 RH doivent enchainer les entretiens de 5 minutes (10 minutes, si le candidat est intéressant.) Malgré cela, la file d'attente approche l'heure. Vous crevez de chaud, à cause des spots. Lorsque enfin, c'est votre tour, le recruteur est lessivé. Sur le petit stand, on se bouscule en permanence. Il y a peut-être un poste dans votre branche, mais pas tout de suite. Il prend votre CV en jurant qu'il vous recontactera le jour venu. Les plus nerveux se lâchent carrément, se moquant de vous et votre CV. De toutes façons, l'un dans l'autre, votre CV ira aux oubliettes. Et vous en êtes bien conscient, tandis qu'un autre prend déjà votre place. C'est la deuxième déconvenue.
Après une poignée d'entretiens, vous êtes vidé. Vous n'avez aucune piste sérieuse. Vous n'avez rien appris. C'est une de ces journées foireuses qui vous mineront le moral. A côté de la sortie, il y a toujours un buffet. De l'eau, vite ! Une personne portant un badge "Pole-Emploi" fonce sur vous : le buffet, ce n'est pas pour les chômeurs. En insistant bien sur le mot "chômeur" afin que vous compreniez bien que vous êtes une sous-merde. Et que votre restant d'amour-propre soit anéanti.

dimanche 30 mars 2014

Retour à la case départ

La reprise d'activité, c'est un moment excitant pour un chômeur.

A contrario, le retour à la case chômage est une douche froide. C'est un peu comme un point de sauvegarde dans un jeu vidéo : vous aviez passé un certain nombre d'étapes et vous êtes obligé de tout recommencer. Celui qui est déjà passé par plusieurs périodes de chômage le ressent d'autant plus comme un échec. Au moins, il sait à quoi s'attendre.
A priori, il est content de quitter son job naze. Les semaines entre le préavis et le départ effectif étaient les plus éprouvantes : les vautours rôdaient déjà. En plus, vous avez bénéficié d'une indemnité de départ. Le mauvais rêve est derrière vous.
Concrètement, il va surtout falloir se réinscrire à Pole Emploi, mettre à jour son CV, passer des entretiens, faire des points à Pole Emploi... Terminée, la sécurité de l'emploi ; rebonjour à la vie au jour le jour. Avec son cortège de doutes et d'angoisses. Enfin, en bonus, il y a une éventuelle insécurité financière. On sait quand on commence une période de chômage, mais on ne sait pas quand on retrouvera un emploi. Rien que de penser à tout cela, ça mine le néo-chômeur.

jeudi 27 mars 2014

Les Américains ont (eu) Steve Jobs, nous, on a Paul Emploi

Se rendre à Pole Emploi, c'est un torture. Il y a bien sur les enquiquineurs devant vous, qui prendront un malin plaisir à rendre plus pénible l'attente. Mais souvent, vous tombez sur des conseillers énervants.

Le novice : "Salut, je viens d'être embauché, alors j'y hyper-foi dans mon boulot ! Je fais des grands sourires en permanence et je m’émerveille d'un rien ! Allez, je sais que ça fait 6 mois que tu cherches un boulot, mais tu vas vite en trouver un !"
Le psy : " Donc, vous "cherchez un emploi"... Hum... Je vais répéter chacune de vos phrases et les méditer. Et je vais même en noter quelques unes sur mon carnet..."
Le promeneur : "Quel jour on est ? Euh... Je vais aller demander... Je reviens dans 15 minutes. Je sais que je suis l'unique guichet d'ouvert et que j'arrête pas de disparaitre. Mais c'est comme ça, pour la moindre question, je vais me renseigner à l'autre bout du bâtiment."
Le timide, passant sa tête hors du couloir de bureaux : "Eh, Thierry, est-ce que... Oh mon dieu, des chômeurs ! Vite, je retourne à mon bureau !"
Le blablateur, proche cousin du précédent : " Mon job consiste à arpenter les couloirs avec un collègue et de passer devant les gens qui font la queue, tout en riant !"
Le fonctionnaire : " Donc, madame, pour votre courrier, vous dev... Oh, 11h58 ! L'heure, c'est l'heure ! Au revoir tout le monde."
Le mal-luné : " Vous voulez des informations ? Vous avez des questions ? Oh, y'a pas marqué "conseiller" là !"

jeudi 20 mars 2014

L'enfer c'est les autres, surtout à Pole Emploi

Les agences Pole Emploi disposent d'un accueil et même d'un pré-accueil. Parfois, il y a un premier filtrage à la porte d'entrée. Malgré tout cela, certains énergumènes arrivent à arriver jusqu'au comptoir.

Le beau-parleur : "Salut, je n'ai pas rempli ma feuille d'actualisation ce mois-ci. C'est une longue histoire, avec de l'aventure, de la romance et de l'action. Je vais te la raconter bien en détail. Avec pas mal de changements en cours d'action, parce que je fini par me perdre moi-même dans mon pipeautage."

Le cas social : "Salut, je viens pour un truc mineur. Mais comme ça fait une semaine que j'ai parlé à personne, je vais en profiter..."

Le gars occupé : " ALLO ? OUI, JE SUIS A POLE EMPLOI ! JE PARLE HYPER-FORT PARCE QUE JE VEUX QUE TOUT LE MONDE M'ENTENDE ! Quoi? Qu'est-ce qu'il y a ? Je suis au téléphone et c'est hyper-important ! OUI ? ALLO ? ALORS, JE RAMENE LE PAIN ?"

Le courtois : " Enculé, vas-y nique sa race de Pole Emploi ! Ici, tout ces fils de putes sont agressifs avec moi ! Et à chaque fois, le vigile veut me calmer ! Et c'est juste pour ma gueule ! Qu'est-ce qu'ils ont après moi ces connards !"

La mère au foyer : "Salut, je suis venu avec mes 3 enfants en bas âge. J'ai défoncé les tibias de tout le monde, dans la file d'attente, avec ma poussette et maintenant, je squatte l'accueil. Pendant ce temps, mes enfants courent à droite et à gauche. Le but finale étant que toute l'agence me haïsse."

L'angoissé : "Bonjour, j'ai reçu 10 courriers sur le paiement, mais je veux quand même vérifier avec vous. Je serai payé quand ? Le courrier de confirmation du virement sera dans quel type d'enveloppe ? Vous êtes sûr que vous avez bien noté mon nom ? Et si le postier se trompe de boite aux lettres ?"

Bien sûr, quand vous avez une question légitime à poser ou une remarque à faire, on vous met dans le même sac que les enquiquineurs ci-dessus.

lundi 10 mars 2014

Les petits papiers

On l'a déjà évoqué, le quotidien du chômeur, c'est l'attente. Donc l'ennui.

Heureusement, quand le chômeur va à sa boite aux lettres, il a de fortes chances d'avoir du courrier. Enfin un peu de lecture ! En effet, Pole Emploi adore le courrier postal : relevé d’indemnités, convocation à un entretien, suivi de votre dossier, réprimande... En prime, tout est envoyé en deux exemplaires ! Seule la déclaration mensuelle peut se faire sur internet. Après chaque entretien, le conseiller imprime un compte-rendu (avec emploi recherché, méthodes de recherches et conseils de recherche -le fameux marché caché de l'emploi-.) Bien sûr, ensuite, le chômeur recevra un courrier (ou plutôt "deux courriers") le remerciant d'avoir assisté à un entretien... Parfois accompagné d'une autre missive reprochant au chômeur de ne pas s'être présenté à cet entretien (on reviendra une autre fois sur les erreurs de Pole Emploi.)

Le voilà avec des kilos de papiers, dactylographiés, sans aucun nom apparent et souvent couvert de chiffres divers (référence de dossier, numéro de formulaire, matricule d'agent, etc.) Le chômeur comprend alors où il est tombé. Pole Emploi n'aide pas du tout les chômeurs à retrouver un emploi. C'est juste une bureaucratie déshumanisée, sans aucune coordination interne, chargée d'enregistrer et de payer les chômeurs et surtout, de les faire sortir de la "catégorie A".
Et le chômeur d'avoir davantage l'impression d'être seul au monde.

mardi 4 mars 2014

Les chiffres du chômage sont faux !

Là, c'est de l'enfonçage de porte ouverte. Tous les livres, les blogs, les rapports, etc. dénoncent une sous-estimation des chiffres du chômage. Donc, c'est juste une piqure de rappel.

Pole Emploi classe les chômeurs en catégories. Les seuls pris en compte dans le "chiffre du chômage", c'est la catégorie A. C'est à dire les personnes inscrites à Pole Emploi, qui cherchent un emploi à temps plein et qui n'ont eu aucune activité le mois précédent.
L'air de rien, c'est très restrictif. Les gouvernements successifs ont eu à cœur de rajouter des astérisques, afin de minimiser les chiffres. Dans les agences Pole Emploi, c'est aussi un travail de jonglage : il faut sortir un maximum d'inscrits de cette catégorie A. Vous êtes en fin de droits ? Vous n'allez plus toucher d’indemnités, alors ça ne sert à rien que vous soyez toujours inscrit ! Hop, et de un ! Vous étiez gérant d'entreprise, vous avez démissionné de votre précédent poste ou vous n'avez jamais travaillé ? Vous n'avez pas droit à une indemnisation, donc ça ne sert à rien de vous inscrire ! Et de deux ! Vous cherchez un emploi dans la propreté, la restauration ou la sécurité ? Ce sont des emplois à temps partiel. Donc vous n'êtes pas un "catégorie A" ! Et de trois ! Vous êtes chômeur de longue durée ? Ca vous dirait, une formation bidon de vendeur de téléphones portables ? Elle dure deux jours ; juste assez pour être considérée comme une "activité". Et de quatre ! Votre attestation mensuelle est mal remplie ? On vous radie le temps de rectifier l'erreur ! Et de cinq !

En comptant les différentes catégories de chômeurs, le chiffre double quasiment. Et encore, Pole Emploi ne prend pas en compte ceux qui ne sont pas ou plus inscrits. Quant à ceux qui ont un job bidon et sont en "recherche active" d'emploi, ils ne sont bien sûr dans aucune statistique.

lundi 17 février 2014

Pole emploi : entretien collectif

Parfois, il y a un peu de variation dans les entretiens de Pole Emploi. On vous convoque pour une "réunion d'information". Concrètement, vous vous retrouvez dans une salle avec une demi-douzaine de chômeurs. Bien sur, ça ne commence pas à l'heure (car les conseillers ont d'autres choses à faire.) Les profils sont très hétérogènes : pré-retraité, fin de droit, artiste, artisan... A croire que c'est fait exprès, afin d'avoir un échantillon des différents chômeurs.

Un conseiller joue les animateurs. S'il est en mode "minimum syndical", il va se contenter de faire l'appel. Vous signez votre feuille de présence, puis Ciao !

Par contre, s'il doit former quelqu'un d'autre ou que c'est un idéaliste, l'entretien va durer. Chacun se présente, évoque le type d'emploi qu'il recherche et ce qui l'empêche de retrouver du travail... Au moins, il y a une constante : que vous soyez ouvrier ou cadre, les employeurs cherchent des personnes surqualifiées et sous-payées. Au moins, la parole est plus ou moins libre. Certains en profitent pour pousser un coup de gueule. Le fin de droit fond quasiment en larme. Dans le lot, il y en a toujours un de pressé, qui a "un truc important à faire".
Pendant ce temps, le conseiller prend des notes (soit sur un paper-board, soit sur des feuilles volantes.) La réalité, c'est qu'il ne peut pas grand chose pour nous.Le fin de droit, en voie de clochardisation ? Pas son problème (il s'occupe des chercheurs d'emplois, point) ; il ne lui filera même pas un numéro d'assistante sociale. Une fois que tout le monde a exposé ses griefs, il fait un débrief plein de lieux communs (sous oublier le fameux "réseau" et le "marché caché de l'emploi".) Et enfin, on peut rentrer chez nous.

mardi 11 février 2014

Pole emploi : l'entretien

Après l'inscription à Pole Emploi, vous avez droit à un entretien.

C'est assez basique : on vous demande votre dernier diplôme, vos langues parlées (2 maximum), vos précédents emplois, vos méthodes de recherche d'emplois... Pas besoin de justificatifs ; on vous croit sur parole.
C'est de la bureaucratie appliquée. Comme si vous parliez à un serveur vocal en chair et en os. Il serait tout à fait possible de remplir votre dossier de chez vous. Mais on est persuadé qu'il faut que vous vous déplaciez régulièrement à Pole Emploi. Ca sert à vous fliquer et accessoirement, ça justifie l'embauche de conseillers.
On vous pose des questions et le conseiller note vos réponses en les enrobant de formules toutes faites. Avec un peu de chance, il ne quittera pas son écran des yeux. Parfois, il refuse même de vous serrer la main. En matière de recherche d'emplois, on va vous demander si vous avez un "réseau" et si vous faites des "candidatures spontanées". Un conseil : pour éviter le laïus sur les "offres invisibles", dites que oui, vous faites du réseautage.

De toute façon, on ne peut rien faire pour vous. Les chômeurs prioritaire, ce sont les bac-10 en fin de droit. En tant que cadre, on aura vite fait de vous classer "autonome" ; autrement dit "démerdez-vous !"

Après chaque emploi, le "premier entretien" est obligatoire. La première fois, j'y allais en costume, avec des justificatifs sous le bras et des questions à poser. Maintenant, c'est jean-baskets et main dans les poches.

mardi 4 février 2014

Pole Emploi : l'inscription

Je me souviens bien ma première inscription à Pole Emploi. A l'époque, ça s'appelait l'ANPE.

J'étais très naïf. Je pensais que d'emblée, on allait me proposer des stages, des formations, voir des emplois. Le PARE (Plan d'Aide au Retour à l'Emploi) venait d'être voté. Désormais, les chômeurs allaient avoir des droits, mais aussi des devoirs. J'étais venu avec des courriers de refus (pas encore d'e-mail) pour prouver que j'étais un chômeur actif. Quelqu'un qui cherche bel et bien un emploi. Je m'attendais à un interrogatoire façon CIA, avec la lampe dans la figure...

La personne de l'accueil m'a à peine regardé. Alors que je commençais à justifier ma recherche d'emploi, il a coupé court aux discussions et il m'a tendu un dossier. Je l'ai remplis, on m'a dit qu'on me recontactera et voilà. C'était tout. En 15 minutes chronos (dont 10 minutes de file d'attente), ma première visite à l'ANPE/Pole Emploi était bouclée !