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mercredi 12 octobre 2022

Mensonge : il faut savoir s'arrêter à temps

Mentir pour décrocher un boulot, c'est presque vital si vous êtes un zappé. C'est éthiquement discutable, mais c'est un outil pour réussir un entretien. Pour autant, l'idée, c'est que ça doit rester une solution provisoire. Personnellement, m'inventer une bonne expérience, ça m'a permis d'obtenir un bon boulot. Et par la suite, je n'ai plus eu besoin d'utiliser cette expérience inventée.

D'ailleurs, une fois que vous êtes en poste, on reviendra rarement sur vos expériences passées. Sauf si, lors de votre formation, on vous demande si vous avez déjà utilisé tel outil, si vous avez connu telle situation, etc.
Aussi, évitez de trop comparer votre entreprise avec vos expériences passées. Surtout si la comparaison est défavorable à votre entreprise actuelle.

La grosse erreur du mythomane, c'est de revenir en permanence sur son parcours merveilleux. Il a envie d'être le centre d'attention. Chez lui, le mensonge, c'est un art de vivre. Sauf qu'à force, il commet des erreurs grossières. Lorsque vous commencez à avoir des doutes sur quelqu'un, vous faites attention à tous les détails qui clochent. Et très vite, la personne a perdu toute crédibilité à vos yeux. A partir de là, lorsque vous n'avez plus confiance dans un manager, un collègue ou un subordonné, la relation est rompue. Cela peut aller jusqu'au licenciement du mythomane.

lundi 3 mai 2021

"Témoignage"

France Culture a une émission intitulée Les Pieds sur Terre.

C'est ridicule de bien-pensance. Mais ils parlent aussi de l'entreprise, avec de vrais gens... Comme dans Petits chefs, les victimes. Se moquer des micromanagers, l'idée est louable. Hélas, les exemples donnent envie de froncer les sourcils.
Pascal a un chef et elle est... Incompétente. A l'entendre, c'est le drame des baobabs.
Anne passe cadre, à 26 ans et elle ne s'entend pas avec sa N+1. Un an et demi plus tard, elle craque. Pourquoi a-t-elle attendu un an et demi ?
Et puis, il y a Charlotte. A 22 ans, sa boite d'intérim lui trouve un poste d'assistante d'un patron du CAC 40. On est censé croire qu'un patron du CAC 40 va prendre pour assistante une intérimaire de 22 ans... Et le salaud, il cherche à connaitre ses heures de travail ! Mais elle ne s'est pas laissée faire, elle a démissionné et a trouvé un poste à l'étranger ! Voilà un bel exemple de mythomanie. Ce qui semble plus probable, c'est qu'elle a été assistante d'un patron de PME. Et comme elle n'acceptait pas les critiques t qu'elle n'était pas ponctuelle, sa mission n'a pas été prolongée. Mais France Culture prend pour argent comptant ses salades. De quoi douter de la véracité de tous les autres témoignages, de toutes les émissions...

lundi 6 avril 2015

Le menteur grillé

Beaucoup de chômeurs mentent à leurs proches. Ce n'est jamais facile d'annoncer qu'on est au chômage. Surtout qu'en retour, on obtient de la pitié ou de la condescendance. Les plus radicaux et les plus mythomanes ne le disent même pas à leurs conjoints, quitte à s'enfermer dans des situations inextricables. Mais beaucoup se contentent de cacher leur chômage aux gens qu'ils fréquentent peu. Si on les questionne, ils répondent avec des banalités sur leur dernier job. 
Là où le chômeur se trahie, c'est sur les jours fériés. Pour le chômeur, les semaines, les mois et même les saisons existent à peine. Rien ne ressemble plus à un jour de semaine qu'un autre jour de semaine. Les jours à date fixe (1er mai, 14 juillet...), c'est facile. Mais sur le lundi de Pacques ou le jeudi de l'Ascension, le chômeur bute. "Mon boulot, ça va. Lundi, je vais avoir une grosse réunion et... - Le lundi de Pacques ? - Euh..." Voilà, la couverture vole en éclat.

mardi 21 octobre 2014

Question idiote, réponse idiote...

Les recruteurs adorent poser des questions bateau. Non pas celles ayant trait à votre CV, mais les banalités. Parfois, l'entretien est plié au bout de 40 minutes, mais le recruteur tient à aller au bout d'une heure, quitte à meubler. D'autres fois, ils cherchent à se rassurer. Pour leur défense, il n'y a pas vraiment de formation en recrutement. Si vous n'êtes pas RH ou chasseur de têtes, vous ne savez pas forcément comment vous y prendre. Vous avez peur de miser sur le mauvais cheval.

Règle N°1 : oui, il y a des bonnes réponses.
Règle N°2 : répondez vite. Toute hésitation, toute réflexion sera prise pour un (mauvais) mensonge.
Règle N°3 : on ne vous demande pas d'être franc ou honnête ; vous devez avant tout dire ce que le recruteur veut entendre. Bienvenue dans le monde du travail !
Règle N°4 : ce sont des questions qu'on va vous poser 1000 fois... Mais il faut faire comme si c'était la première fois. Toute marque d'ennui (du style : encoooore ?) ou les blagounettes sont à proscrire.

Quelques questions-types :
  • Quelles sont vos 3 qualités ? Evitez de dire "le dynamisme" (vu 1000 fois) ou "le charisme" (on s'en serait rendu compte.) A défaut, dites "le sérieux" ou "le calme" (dans le sens "pas de décision à l'emporte-pièce".)
  • Quels sont vos 3 défauts ? Là, il n'y a aucune bonne réponse ! Tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous ! Charge à vous de trouver la moins pire des solutions.
  • Quelle est votre meilleure expérience/votre pire expérience ? Soyez enthousiaste sur la "bonne" expérience. Sur la mauvaise, atténuez au maximum les choses. Et ne dites surtout pas de mal de votre ancien chef ! 
  • Quels sont vos hobbys ? Bien sûr, il faut éviter de rappeler qu'ils sont inscrits, noir sur blanc, à la fin de votre CV. Evitez aussi d'évoquer des sports extrêmes (on pensera que vous êtes une tête brûlée) ou des hobbys solitaires (qui donnent une image d'asocial.) 
  • Pourquoi est-ce que je VOUS prendrais ? Là, il faut tout donner ! Soyez combatif ! Variante : qu'est-ce qui vous plait, dans ce job ?
  • Vous avez une question ? C'est LE meublage. Au cours de l'entretien, notez bien un point que vous voudriez éclaircir. Au pire, posez une question sur l'entreprise. Tout cela soulignera votre intérêt. Bien sûr, il faut éviter de piéger le recruteur (cf. "vous m'avez dit que l'ambiance est bonne. Mais vous m'avez aussi dit que mon prédécesseur a fait un burn-out. Ce n'est pas contradictoire ?)
  • Vous vous voyez où, dans 5 ans ?  Une autre question-piège. Si vous postulez dans une PME où vous n'avez aucune possibilité d'évolution, c'est une voie sans issue ! Sinon, dites que vous voulez plus de responsabilités, plus d'autonomie, etc. Mesdames, évitez d'évoquer vos projets de bébés (c'est éliminatoire...)

En conclusion, la meilleure parade, c'est de préparer les questions cons. Et plus généralement de se préparer à toute question indiscrète/piégeuse/embarrassante.

jeudi 18 septembre 2014

Incitation à la triche, incitation à la paresse

Pole Emploi est assez binaire. Soit vous êtes au chômage, soit vous ne l'êtes pas. Et surtout, ce statut ne peut pas bouger au cours du mois. Or, dans le monde réel, il n'est pas rare de trouver un contrat (intérim, petit boulot...) pour quelques jours, voir quelques semaines. Sans oublier les CDD ou CDI qui commencent en fin de mois... Depuis peu, les rémunérations comme auto-entrepreneur sont également comptées comme "salaire".

Si vous êtes honnête, le mois suivant, vous allez dire que vous avez travaillé. Le paiement de vos indemnités est bloqué. Vous devez montrer des justificatifs de salaires (ou des factures d'auto-entrepreneur) et on vous en déduira le montant de vos indemnités. Bien sûr, tout cela prend du temps, avec une forte probabilité que suite à une erreur, vous soyez radié ou que vos indemnités soient réduites à 0. Or, c'est bien connu, le chômeur roule sur l'or ! Il peut se permettre d'attendre des semaines, voir des mois, qu'il soit payé ! Essayez de dire à votre propriétaire : "Désolé, je n'ai pas encore reçu le chômage. Je te paye le mois prochain, ok ?"
La seule solution, c'est de tricher. Dans le temps, c'était simple : si vous travailliez hors de votre département de résidence, vous quittiez les écrans de radar. Aujourd'hui, je vous conseille de régulariser a posteriori. Vous jurez que "non, je n'ai pas travaillé", vous touchez vos indemnités et une fois pincé, vous remboursez le trop-perçu. Evidemment, cela implique de vous rendre à Pole Emploi, de faire au moins un courrier, puis d'y retourner parce qu'on vous a radié "par erreur".
Dans un monde idéal, les déclarations mensuelles ressembleraient à des feuilles d'intérim. Sous chaque jour, vous précisez si vous avez travaillé, si vous étiez en congé, etc. Le système actuel est plutôt une incitation à la paresse. Le chômeur veut reprendre un travail. Trouver un CDI ou un long CDD est une gageure. Parfois, le simple fait de travailler quelques jours permet de reprendre confiance et de remettre le pied à l'étrier. Surtout pour un chômeur de longue durée. Mais au lieu d'encourager cela, Pole Emploi sort le bâton. Ne reprenez pas le travail, sinon, on vous coupe les vivres ! A quoi bon travaillez un jour pour devoir ensuite s'en justifier trois jours ? Autant inciter les gens à rester chez eux...

mardi 29 juillet 2014

Flexi-insécurité

Les derniers chiffres de l'UNEDIC sont éloquents. 38% des chômeurs de catégorie A sortait d'un CDD. 12% de chômeurs sortaient d'un contrat d'intérim. Soit la moitié des chômeurs. Et on ne parle même pas des stagiaires, des apprentis, des emploi-aidés, etc.

Cela confirme que lorsqu'on décroche un contrat précaire, on reste ensuite précaire. C'est un cycle de petits boulots et de chômage. Les histoires d'employeurs qui font signer un CDI à un intérimaire, parce qu'il est travailleur et excelle à son poste, c'est un mythe.
En général, lorsqu'une entreprise sent un "accroissement temporaire d'activité", elle "débloque une ressource". Le responsable de service le voit comme "quelqu'un de passage". C'est presque une fourniture jetable, comme un stylo. Au mieux, il va le prolonger. Mais lorsque le problème est considéré comme résolu, ciao !
Si l'activité se maintient, mais que le contrat a déjà été prolongé une fois, l'employeur prendra un nouveau précaire. Les plus cyniques font cela pour avoir en permanence du personnel motivé. L'excuse généralement avancée, c'est que la PME a déjà 48 ou 49 employés. Donc impossible d'embaucher. En fait, beaucoup de chefs de service n'ont aucune empathie pour le précaire. Ils n'ont jamais songé à lui offrir un CDI; quoi qu'ils en disent.

Ca m'est déjà arrivé de prendre un poste en remplacement d'un contrat précaire. J'étais au moins le troisième CDD à ce poste, mais on voulait me faire croire que j'aurais peut-être un CDI. Si c'était vrai, pourquoi n'a-t-il pas donné de CDI à l'un de mes prédécesseurs ? Une fois, mon chef m'avait demandé pourquoi mon niveau d'activité baissait sérieusement (mon contrat approchait son terme.) Il m'a ressorti le bobard du CDI, si je me décarcassais jusqu'au bout... Mais après quelques minutes, il a avoué qu'il n'y aurait pas de CDI à me proposer... Mais que peut-être qu'à l'avenir, dans une prochaine boite, un CDD pourra être transformé en CDI. Donc il faut prendre l'habitude de se donner à 100% jusqu'au dernier jour... Ben voyons.

lundi 19 mai 2014

Comment préparer un entretien ?

Pour sortir du chômage, il faut obligatoirement passer par la case "entretien". J'ai évoqué les entretiens foireux ici, ici et ici. Et comment réussir un entretien ? Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'entretien parfait. C'est la grande frustration du chômeur : on lui reproche d'être tour à tour trop vieux, trop jeune, trop effacé, de faire du rentre-dedans, d'être sous-qualifié, d'être sur-qualifié, d'être pas assez volontaire, d'en faire trop, etc. Chaque recruteur a "son" profil-idéal. Tout dépend de sa propre personnalité, son parcours, son âge...

Préparer avant tout un entretien, c'est avant tout des questions de bon sens. Bien sur, il faut venir en costard et avec une chemise repassée (et en tailleur pour les femmes.) Le jogging ou le jean troué sont à proscrire ! Il faut penser à aller aux toilettes avant et à bien boire de l'eau (pour éviter de ravaler sa salive au cours de l'entretien.)
Si possible, il faut se renseigner sur l'entreprise et le job proposé. L'idéal, c'est de montrer sa motivation pour travailler dans l'entreprise ou les compétences que l'on a et qui serait en adéquation avec le job. Sauf que désormais, par peur des fuites, les annonces sont très vagues. Parfois, le recruteur lui-même n'a que peu d'infos et ce n'est qu'au deuxième entretien que vous en savez plus.

LE conseil, c'est de préparer ce que l'on doit dire. En théorie, un entretien n'est qu'une conversation pour confirmer les dires de votre CV. En pratique, c'est un examen oral. Et comme tout examen, il faut réviser.
  • Le parcours. En général, au début d'un entretien, on vous demande de vous présenter. Ce qui est éliminatoire, c'est de dire d'un ton monocorde "j'ai travaillé chez x de telle date à telle date, puis chez y de telle date à telle date". Il faut être vivant et souligner vos résultats : "J'ai travaillé chez x de telle date à telle date, j'ai doublé leur chiffre d'affaires à l'export et j'ai ouvert tel pays. Ensuite, chez y, j'avais 10 personnes sous ma responsabilité et on a explosé les objectifs." Il faut montrer que ça vous a plu et que le recruteur aient envie de vous écouter jusqu'au bout. - Il faut vous entrainer à éviter les "donc", les "malgré que", les métaphores hasardeuses...
  • Les questions pièges. Certains recruteurs cherchent l'angle-mort (souvent, à la fin de l'entretien.) Trou de plusieurs mois dans le CV, hobby curieux... Les plus agressifs peuvent vous poser des questions très intimes (pourquoi est-ce que vous êtes célibataire à 30 ans ? Pourquoi est-ce que vous avez arrêté tôt vos études ?), sans oublier le classique : "quels sont vos 3 défauts et vos 3 qualités ?" A chaque fois, il faut se préparer avec des réponses toutes prêtes. Il n'y a pas de place pour la spontanéité. 
  • Plus généralement, la subtilité, c'est de se préparer sans pour autant donner l'impression d'un speech tout-prêt. Oubliez le style "sportif en conférence de presse". Regardez les acteurs : ils apprennent un texte et pourtant, une fois à l'écran, ils n'ont pas l'air de réciter. Les meilleurs font même semblant d'improviser. A vous d'en faire autant en entretien !

dimanche 11 mai 2014

CV à trous

C'est un peu une réponse à cet article d'Atlantico. Il traite des CV "à trous".

La consultante qui s'y exprime est dans son rôle. Son job, c'est de valider les candidatures pour le compte d'entreprises. Elle doit donc s'assurer de la véracité des CV et démasquer les menteurs. D'où un "attention, tout peut se vérifier". Tout en étant rassurant sur la justifications des "trous" dans le CV.

Dans la pratique, avec 3 millions de chômeurs, le candidat n'a pas de marge de manœuvre. Au point où une simple pause dans le discours (par exemple, pour se rappeler ce que l'on a fait dans l'entreprise x) peut être interprétée comme un mensonge. A contrario, de vrais mythomanes assez moyens passent entre les mailles du filet.

Pour en revenir aux "trous", que faire ? Effectivement, vous pouvez annoncer que vous avez repris vos études, que vous avez essayé de monter votre entreprise, etc. (NDLA : donc à mentir pour éviter de mentir !)
Le souci, c'est que beaucoup de recruteurs, dans les cabinets, sont des boutonneux encore bardés de certitude. Pour eux, chômeur = loser , point final. Sans oublier les interrogations sur la capacité d'un chômeur de longue durée à s'intégrer rapidement au rythme d'une entreprise. On veut des employés opérationnel dés le 1er jour.
Dans les PME, les personnes en charge du recrutement sont plus compréhensives. Un chômeur "actif" sera perçu comme quelqu'un de motivé. Sauf que justement, beaucoup de chômeurs sont complètement passifs. Un traumatisme lié à un licenciement, un enchainement d'entretiens loupés, des problèmes personnels, un sentiment d'abandon... Le chômeur finit par perdre toute motivation. Et ça, c'est un discours qu'aucun recruteur n'est prêt à entendre.

mercredi 23 avril 2014

Oh le mytho !

Mentir, c'est parfois la seule issue pour passer le barrage des entretiens.

Mais il faut se tenir à plusieurs principes :
  1. Que le mensonge soit crédible. Il faut quel que chose qui corresponde à vos compétences théorique. Et si vous vous attribuez un diplôme ou une expérience exceptionnelle, ça risque d'éveiller les soupçons.
  2. Une fois que vous avez décroché un poste, faites profil-bas. Evitez de faire référence toutes les 5 minutes à ce que vous prétendez avoir fait.
C'est vrai que c'est tentant. Plus votre CV est garni, plus vous aurez de chances de trouver un bon travail. Un recruteur n'osera pas poser trop de questions à un senior. Il se doute que ses diplômes sont dans un carton, au fond de la cave et que ses anciens N+1 sont probablement à la retraite. Alors pourquoi se fixer des limites ?

Le problème, c'est qu'une fois en poste, le mythomane risque d'exploser en vol. Le monde est petit : vous finirez par trouver quelqu'un issu de l'entreprise ou l'université où vous êtes censé être passé. Surtout, si vous a recruté pour un savoir spécifique (par exemple, une langue) et que vous ne l'avez pas, ça la fout mal. Les chefs de service se sentiront trahi. Une fois démasqué, on vous forcera à démissionner.
Un chef de service mythomane passera plus facilement entre les mailles du filet. Si vous êtes malin, vous déléguerez les tâches que vous ne savez pas faire. En plus, les hauts responsables "fliquent" rarement leurs subordonnés. Par contre, les employés de l'imposteur vont probablement découvrir le pot-aux-roses. Vous perdez alors toute crédibilité.

mardi 1 avril 2014

Le CV (3) : mentir, c'est bien !

Comment se sortir de la "malédiction du premier job" ? Comment éviter de devenir un "intérimaire à temps plein" ? La solution est implicite, même si elle est taboue : il faut mentir sur son CV. On l'a dit, les recruteurs ne s’embarrassent pas avec les profils peu expérimentés ou les parcours tortueux. On n'accepte même pas qu'un salarié soit licencié ou qu'il dise du mal de son ancien employeur.
C'est une vraie hypocrisie. Quant à Pole Emploi, on parle de "remettre en forme son CV" ou de "rendre cohérent son parcours", on sous-entend qu'il faut prendre des libertés avec la réalité.

Dans les films comiques, c'est un ressort archi-usité. Un chômeur s'invente une compétence, trouve un emploi et bien sûr, tôt ou tard, il est face à quelqu'un qui possède cette compétence. Par exemple, un ancien de la grande école où le héros est censé être passé ou quelqu'un qui parle la langue exotique que le héros est censé maitriser, etc. Et comme le héros est un mauvais faussaire, il se fait démasquer en quelques secondes.

Dans la vraie vie, il s'agit d'être raisonnable. Évitez donc de rajouter des expériences ou des compétences incroyables. Qui plus est, si vous êtes censé avoir travailler comme directeur international d'une très grande entreprise, pourquoi postulez-vous aujourd'hui à un emploi subalterne ? N'oubliez pas que le recrutement n'est qu'une étape. Une fois en poste, les mythomanes compulsifs risquent d'être vite démasqués et ça sera nuisible pour votre crédibilité, surtout pour les chefs d'équipe.
  • Le mensonge doit avoir pour but de lisser les "accidents" de votre CV (licenciement, longue période de chômage, enchainement de contrats courts...) Rallongez vos expériences, regroupez les jobs similaires ; votre parcours doit être "fluide". Vous devez passer pour un employé "stable", qui a enchainé de longs CDI et qui a quitté un CDI pour trouver un autre CDI.
  • Pour obtenir un meilleur job, il faut convaincre votre recruteur que vous l'avez fait. Si vous expliquez que durant votre précédent poste, vous étiez juste chargé de la préparation du café, on vous considérera incompétent pour un poste à responsabilité. En plus, vous aurez l'air d'un Calimero. A vous de gonfler votre expérience. Vous avez suivi de très loin un gros projet ? Vous voilà "chef de projet" !
  • Si votre CV est vraiment minable, inventez-vous des expériences. Google est votre ami pour pécher des informations sur ce job pipeau. Choisissez plutôt une grande entreprise : le recruteur qui demandera une référence s'y fera bouter par la standardiste.
  • Ne mentez pas sur votre dernière expérience. C'est elle que le recruteur appellera en priorité. Préférez plutôt les expériences anciennes.
  • N'oubliez pas te mettre d'équerre les CV que vous avez distribué à droite et à gauche (réseaux sociaux, sites d'emploi, APEC...) Ca serait dommage que votre mensonge vole en éclat en 2 clics sur Google...
Avant l'entretien, répétez bien votre mensonge. Ca doit sortir tout seul, avec conviction. Si vous semblez chercher vos mots ou que vous regardez les yeux au ciel, on vous prendra pour un menteur. De toutes façons, le recruteur est souvent un généraliste. Il posera rarement des questions techniques. Vous glissez une phrase ou deux et c'est gagné !
Vous êtes la même personne, avec les même qualités, mais on vous regardera différemment. Votre profil devient "intéressant". Le téléphone sonnera davantage. Les portes s'ouvrent.