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jeudi 14 novembre 2024

Vous avez été nul, bravo !

Normalement, les missions de prestations sont très courtes. Donc, en prolongeant la période d'essai, le cabinet est presque sûr de se débarrasser de vous à la fin de la mission. Presque... Car parfois, la mission est prolongée et du coup, elle dépasse la période d'essai.
Or, en tant que presta "senior", vous êtes payé, que vous soyez en mission ou pas. A l'approche de la fin, votre responsable côté conseil s'excite. Vous devez mettre à jour votre CV et votre bilan de compétence : il va chercher à vous recaser ailleurs. Autrement dit, chez le premier client qui voudra bien de vous. Le job ne correspond pas à vos compétences ? Pas grave ! Le principal, c'est d'enchainer les missions. 

Ensuite, ça y est, un nouveau client veut bien de vous. Il a signé le bon de commande, tout est ficelé. Ah oui, vous devez encore terminer votre mission chez le client actuel. Il voudrait prolonger, car il a un imprévu ? Tant pis pour lui !
Ah, puis il y a le débrief final. D'ordinaire, en cas de "double-licenciement", votre responsable côté conseil va bien noter les remarques de votre responsable côté client, afin de vous les ressortir. Mais là, le responsable côté conseil est cool. Au point où il n'a absolument rien à faire de votre responsable côté client. Mais absolument rien à faire.
J'ai ainsi eu un cas où la responsable côté client m'a dépeint comme un employé paresseux, autiste, etc. (Afin de négocier une ristourne sur la fin de mission.) Elle m'a fait pleurer. Et mon responsable côté conseil m'a dit : "On s'en fout, de toute façon, on commence lundi chez [nouveau client]."
Dans un autre cas, le responsable côté client n'était pas content, car mon cabinet avait refusé une prolongation (j'étais déjà recasé ailleurs.) Mon responsable côté conseil avait déposé sa démission, alors il a tout simplement séché le débrief !

En résumé, pour le presta, votre avenir est complètement décorrélé de vos performances. L'attitude de votre responsable côté conseil est complètement décorrélé de vos performances. Bref, c'est un univers kafkaïen, où vous n'avez prise sur rien et où tout peut s'effondrer du jour au lendemain. Cela explique la motivation quasi-nulle des prestas ayant de la bouteille...

lundi 7 août 2023

Tache zéro

Non, on ne va pas parler de lessive ou de programme informatique ! 

Je l'avais évoqué brièvement lors du "deuxième dernier jour" : le devenir du consultant senior en inter-contrat.

Le problème de l'inter-contrat

Dans le temps, le modèle économique des cabinets de conseil incluait les inter-contrat. Ils étaient perçus comme un vivier de talents qui seraient plus utiles dedans, que dehors. Les cabinets possédaient des plateaux pour inter-contrats, avec un protocole, une hiérarchie dédiée, etc. Le coût était inclus dans la facture de prestation ; un genre d'assurance-chômage du cabinet.

En supprimant les plateaux d'inter-contrats, les cabinets économisaient sur le foncier, le personnel sédentaire et cela se retrouvait (un peu) sur la marge. Le client était content et il optait pour le cabinet le moins cher (et ayant le moins de frais fixes.)

Et que faire des consultants en inter-contrat ?
Les juniors, c'est facile : ils démissionnent pour un rien! De toute façon, ils signent des CDI de chantier. Donc plus de mission, plus de CDI.
Quid des seniors ? Les cabinets se battent pour eux ! Les missions de seniors sont plus longues et avec une facturation journalière plus élevée (donc davantage de commission.) Pour recruter des seniors, les cabinets dégainent des CDI "tout court" et ils ouvrent leurs porte-monnaie. Mais en fin de mission, ça se complique. Les seniors possèdent souvent un savoir-faire spécifique et ils sont donc plus compliqué à recaser. D'autant plus que nombre de cabinets possèdent des relations trop superficielles avec leurs clients pour être vraiment à l'affut des opportunités de missions "senior".
Un consultant senior en inter-contrat, c'est une pile d'argent qui brûle, tous les jours ! Alors les cabinets ont une solution radicale : les taches zéro.

Un peu d'historique
Parmi les emprunts à la culture asiatique, les taches zéro sont l'un des moins glorieux.

Vers 1941, l'armée Impériale Japonaise remporta de nombreuses victoires en Asie du Sud-Est et en quelques mois, elle captura 150 000 militaires alliés. Pour les officiers Japonais, un bon militaire devait mourir au combat, plutôt que se rendre. Ces prisonniers étaient donc des "lâches". Il fallait leur faire regretter d'avoir choisi la vie ! Les nazis furent particulièrement cruels et violents envers leurs prisonniers Soviétiques ou Polonais. Néanmoins, le taux de mortalité était sept fois supérieur dans les camps Japonais. L'armée Impériale avait édité un doctrine pour détruire physiquement et moralement le prisonnier. La torture psychologique était théorisée. L'un des outils, c'était des taches sans intérêt. Comme de creuser un trou, le matin et le reboucher, l'après-midi.

Le groupe Daewoo naquit en 1967. Proche de l'autocrate Park Chung-Hee, le fondateur du groupe s'entendit très bien avec son successeur, Chun Doo-Hwan. Le métier d'origine de Daewoo, c'était le textile. Dans les années 80, Chun Doo-Hwan fournit au groupe des prisonniers politiques. C'était de la main d’œuvre gratuite et surtout, le groupe se chargeait de les "corriger". A l'approche des Jeux Olympiques de 1988, la police Coréenne rafla tous les gêneurs, mais aussi les SDF et les jeunes filles ayant fuguées (?) et ils finirent chez Daewoo, où ils furent brutalisés.
Quelques années plus tard, Daewoo implanta en France des usines de fabrication de téléviseurs et de fours à micro-ondes. Les employés français se plaignirent vite des méthodes des cadres Coréens, en particulier les "tache zéro" (zéro intérêt, zéro valeur-ajoutée...) C'était des punitions envers ceux qui ne remplissaient pas leur objectif ou qui s'absentait. La direction ne supportait pas les arrêts-maladies (même justifiés.) L'employé était alors "condamné" à n jours de tache zéro. Comme de nettoyer l'atelier, sans que ses collègues aient le droit de lui adresser la parole. L'objectif était de soumettre les employés et c'était directement issu du passé de l'entreprise.

Les taches zéro en 2023
Ne vous inquiétez pas, un cabinet de consultant ne demandera pas à ses inter-contrats de passer le balais ! C'est plus subtile...

Le but du cabinet de conseil, c'est de pousser dehors le consultant.

Cela commence par la mission inadaptée. "Une mission de neuf mois à Limoges ! Je sais que tu es Parisien, marié et que tu as des enfants. Mais tu dois y réfléchir. On est près à faire un effort sur ta prime quotidienne de 5€." Par la suite, les entretiens avec la hiérarchie débuteront par : "On t'a proposé une mission, que tu as refusé. Tu n'y mets pas du tiens."
Ensuite, on demandera au consultant d'effectuer des taches sans intérêt : tenir à jour un fichier, détailler une définition de poste. Le tout dans un délais court. Et à la fin, votre N+1 regardera à peine votre travail. Ostensiblement, il vous montre que vous vous êtes pressé pour rien.
On peut vous convoquer à des face-to-face pour le lendemain matin (pour être sûr que vous n’êtes pas parti en vacances.) Dans les cas extrême, on vous force à venir tous les matins à 8h et vous passez la journée à ne rien faire. Le personnel sédentaire du cabinet vous est forcément hostile : eux, ils travaillent et vous, cela fait x jours, x semaines, parfois x mois que vous ne faites rien. Et vous êtes là, sous leur nez.
La pression monte crescendo. Évidemment, lors des entretiens avec la hiérarchie, c'est vous le fautif. Surtout si on vous propose un seconde mission foireuse et que vous la refusez. Certains cabinets parlent alors de rupture conventionnelle, en vous donnant le minimum syndical. D'autres vous forcent carrément à démissionner. Ou plutôt, à vous "libérer".

mercredi 12 juillet 2023

Handover

C'est un cas typique du consultant senior. Votre N+1 côté client vous annonce la fin de votre mission (qui ressemble peu ou proue à un entretien de licenciement.) Mais il y a un deuxième coup de couteau dans le dos : quelqu'un d'autre va prendre le relais. Et c'est à vous de former votre remplaçant.

Au début, vos collègues viennent vous réconforter : "Le salaud !", "il aurait dû te garder !" Puis votre remplaçant débarque. Généralement, c'est une femme ou quelqu'un "issue de l'immigration". Surtout, quelqu'un de plus jeune (donc moins cher) que vous. Et ils ont le statut d'interne. Votre N+1 vous disait que les embauches étaient gelées. En fait, elles sont surtout gelées pour les vieux blancs...

Il vous reste trois ou quatre semaines, avant votre départ définitif. Et au fil de ce "handover", votre motivation ira descendo...

Tout d'abord, il y a la phase d'installation. C'est sûr que lorsque vous êtes interne, tout est plus facile ! Vous aviez du attendre des semaines pour avoir accès à tel bâtiment ou à tel logiciel. Le nouveau, lui, il reçoit tout. Le client interne un peu chiant, avec qu'il faut planifier un call trois semaines à l'avance ? Il se montre d'un seul coup affable et disponible. Vous aviez découvert la société avec trois pdf de présentation ? Le remplaçant a droit à un séminaire de formation de plusieurs jours.

Au bout de deux ou trois jours, vous commencez à transmettre les dossiers. Forcément, vous êtes un peu jaloux et vous scrutez ce qu'il fait. "Pourquoi lui et pas moi ?" Votre N+1 vous disait que c'était un petit génie. Si c'est un quota, vous vous rendez vite compte qu'il est sous-dimensionné pour le poste. Lorsque j'ai dû assurer des handovers, je suis tombé sur des gens ayant des connaissances théoriques très limitées. Au mieux, le handover se transforme en cours niveau première année. Au pire, le remplaçant, démasqué dans sa médiocrité, devient franchement agressif, voire hostile.
Et votre N+1 refuse d'entendre les alertes que vous lui remontez. Pourtant, un employé qui n'est pas au niveau aura plus de chances de faire un burn out, voire de démissionner.

Puis il y a la bascule. Désormais, c'est lui qui est informé de l'avancé des sujets. Vous n'êtes plus en copie des mails et vous n'êtes pas invité aux nouvelles réunions. Il est impératif de se tenir informés de ce qui est encore dans votre scope, sous peine de travailler sur des choses déjà traitées par votre remplaçant... Voire annulée, lors d'une réunion où vous n'étiez pas. Car votre remplaçant est désormais très demandé et il considère qu'il n'a pas de comptes à vous rendre !
Vous êtes de plus en plus isolé. Vos collègues ont déjà tourné la page et ils ont intégré le remplaçant. Si c'est un "double-licenciement", personne n'est là pour écouter vos pleurnicheries. Si vous enchainez une autre mission derrière, vous avez vous aussi tourné la page. Ça vous fait bizarre, d'aller encore dans cet entreprise. En tout cas, vous en êtes réduit à faire du présentiel. Seul. Vous avez un sentiment d'inutilité. Vivement la quille !

mercredi 16 novembre 2022

Consultant démotivé


C'est une variante du blues du zappé : vous avez un travail, mais vous savez que c'est une impasse, parce que vous êtes prestataire.

Dans vos premières missions de prestations, vous étiez mo-ti-vé ! Chez le client, vos collègues étaient presque tous d'anciens prestas. Donc, vous aussi, vous aviez votre chance, si vous étiez travailleur. Vous vous impliquez chez le client (et futur employeur, non ?), au-delà de votre périmètre. Au pire, pas de problème : le cabinet de consultants avait ses entrés chez plein de grands groupes. D'ailleurs, là, vous êtiez un peu surdimensionné pour cette mission. Mais ce devait être le début d'une grande aventure...

Qu'est-ce que vous étiez naïf !

Maintenant, vous avez l'impression de vivre toujours la même histoire. Le cabinet de consultant dont vous n'aviez jamais entendu parler. Le commercial au sourire carnassier, qui sera parti dans deux mois. La mission qu'on vous avait survendu. Vous savez bien qu'ils ne vous embaucheront jamais. D'abord, vous êtes trop vieux. Et depuis peu, le problème, c'est que vous êtes trop blanc. Sans oublier les situations où les embauches sont gelées (PSE, fusion/acquisition, déménagement...) La question n'est pas de savoir si la prestation va mal se finir, mais quand...
Au mieux, vous serez prolongé d'un, deux, voire trois mois. Si vous dépassez les six mois, ça vous ouvrira de nouveaux droits à Pole Emploi. Le miracle, ça serait de dépasser la période d'essai. Là, ça serait rupture conventionnelle, avec préavis et compensation. D'ailleurs, les cabinets de conseil font tout pour que ça n'arrive pas (prolongation de la période d'essai, comptage des congés et du chômage partiel...) Une fois la période d'essai finie, n'hésitez pas à demander une attestation...
Le pire scénario, c'est la mission qui s'arrête au bout de quelques semaines. Là, c'est le licenciement express. Vous êtes viré, vous ne repassez pas par la case départ, vous ne touchez pas d’indemnités.

Alors vous vous habitués à naviguer à vue. Vous écoutez à peine le commercial. Vous vous impliquez (et vous vous appliquez) à peine chez le client. Vous voyez défiler les gens et vous ne retenez ni les visages, ni les prénoms. Au point où vous appelez un collègue du nom d'une personne croisée dans une ancienne mission. Au point où vous envoyez votre demande de congé à la RH d'un cabinet où vous étiez précédemment.
Vous n'avez non plus rien à fiche de tel petit chef infect : de toute façon, dans n mois, il ne sera plus qu'un souvenir. Un surcroit temporaire d'activité ? Vous l'avalez, car ensuite, lorsque vous serez au chômage, vous aurez tout le temps de vous reposer...
Paradoxalement, ce côté complètement dépassionné et complètement blasé peut plaire au client. Au moins, vous faites ce qu'on vous dit de faire, sans jamais vous plaindre. Et ça vous vaudra une prolongation de mission !

samedi 12 novembre 2022

Vous êtes doublement viré !

Qu'est-ce qu'il y a pire que de se faire virer ? Une fin de mission de consulting !

Normalement, en tant que consultant, vous devriez avoir des points réguliers avec votre chef (côté client) et le commercial qui vous suit (côté consulting.)
En pratique, il y a un point en début de mission, puis plus rien. Le deuxième point est annulé, car le commercial est trop occupé. Le troisième se limite à un coup de téléphone : "Salut, tout se passe bien ? - Oui. - OK, au revoir." Peu après, un mail vous apprend que "votre" commercial a quitté l'entreprise. Un second débarque. Un point est planifié avec votre chef et vous. Ça y est, enfin du suivi ! Vous allez pouvoir vider votre sac !
Sauf que le jour J, à peine assis, le commercial et le responsable se regardent d'un air entendu : "Donc, on s'est mis d'accord. On arrête la mission."
Au moins, ils n'ont pas tourné autour du pot. Votre N+1 (côté client), il vous a toujours considéré comme un appui provisoire ; il a donc moins de scrupules à vous dégager qu'un interne. Quant au commercial, lui, il ne vous a jamais vu. Toutes les semaines, il a des missions de prestations qui débutent, qui s'achèvent... Il ne fait donc pas plus de sentiments que ça.
Vous, de votre côté, c'est un coup de massue. En plus, il n'y a pas de préavis pour une fin de mission. Une fois, on m'a carrément dit de laisser sur-le-champ mon badge et mon ordi, puis de rentrer chez moi ! 9 fois sur 10, vous êtes encore en période d'essai. Les boites de consulting savent bien qu'une mission dure en moyenne 6 mois. Donc, en prolongeant la période d'essai (4+4 mois chez les cadres), vous êtes sûr que le consultant n'aura pas fini son essai. Donc ça sera le deuxième dernier jour... Au mieux, si votre essai est terminé et que le commercial a vraiment d'autres missions à vous proposer, vous vous sentez trahi. Vous pensiez faire parti de l'équipe et le responsable vous parlait franchement. Non, il a comploté dans votre dos, avec le commercial.

mercredi 23 février 2022

Dépression jusqu'à lundi, maximum

Burn-out, dépression, charge mentale, envies suicidaires... La souffrance mentale est de plus en plus évoquée dans l'entreprise. Durant les phases de confinement, des salariés ont souffert. Et contrairement à ce qu'on a cru, tout n'est pas revenu à la normal avec le retour au "présentiel à 100%".

On reste souvent dans les stéréotypes, à lier stress et (sur)charge de travail ou dépression à solitude. On peut être marié et se sentir seul. On peut avoir un job cool et être pourtant stressé. On s'imagine aussi qu'après un bon repos ou un peu de shopping (le Blue Monday), la maladie se sera évaporée...

La réaction de vos collègues et de la hiérarchie, elle, varie suivant votre environnement.

Dans les TPE, PME et ETI, le turnover des employés est souvent plus faible. Le manager, voire le gérant de l'entrepris vous connait depuis ds années. En cas de souci, il sera donc généralement plus compatissant. Paradoxalement, bien que les ressources y sont limitées, une PME sera davantage capable de soulager la charge de travail d'un employé ou de faire face à une absence prolongée due au traitement.
Bien sûr, il y a des exceptions. J'ai travaillé dans une entreprise où un salarié en arrêt maladie s'est suicidé. La direction s'est contenté d'une affichette.

Dans les grands groupes, en théorie, les managers sont sensibilisé. Mais ce sont des formations de 5 minutes sous Teams, suivie d'une oreille. En plus, salarié -voire manager- déprimé ou pas, la hiérarchie voudra les mêmes délivrables. Et puis, il y a davantage de rotation. Le manager est à ce poste depuis quelques mois, il ne connait son équipe qu'à travers les confidences à la machine à café...
Au début, le salarié souffrant se verra aménager ses horaires et ses responsabilités. Mais très vite, on risque de lui dire : "Ça va mieux ? Tu peux reprendre à 100% à partir de lundi ?" Ou la variante, plus subtil : "On va continuer à lever le pied. Par contre, le cascading de mardi, tu dois impérativement y être. Et pour tel dossier, je ne peux pas m'en occuper, donc, tu le récupères. Quant au kpi..."
En prime, les campagnes de sensibilisation sont volontiers pollués par les idées woke. On acceptera donc moins facilement qu'un homme blanc se plaigne.
Qui dit grand groupe, dit carrière, notation, progression, etc. Lever la main pour dire "ça ne va pas", c'est risquer de sacrifier son développement. Un junior se demandera même si l fait de se plaindre n'est pas une marque de faiblesse ; qu'il n'est pas capable de travailler dans cet environnement, alors qu'il vient juste de commencer...
Bref, loin des discours, on préfère glisser la poussière sous le tapis. J'ai travaillé dans un groupe où un salarié s'était pendu dans les toilettes. Réaction du groupe : supprimer les paternes dans les toilettes... Sauf sur les plateaux presta !

Pour le prestataire, c'est pire. Il se retrouve bien seul. A qui va-t-il confier ses états d'âmes ? A un commercial qu'il voit tous les 6 mois ? Un cabinet de prestation est censé fournir du personnel au top, pour effectuer des missions. Un consultant en souffrance a failli à sa mission. Et c'est un problème pour son manager. Sur le pointage mensuel des heures, un cabinet avait rajouté un "météo du mental" avec au choix 🌞,⛅ou⛈... Et au bout de quelques mois, on m'a engueulé parce que je cochais trop souvent "⛅".
Un consultant en dépression sera prié de se cacher, sinon il peut se considérer comme déjà licencié. Au mieux, il peut négocier avec le client.

Et si vous êtes chômeur ? Là, c'est le pire des cas. Le chômeur déprimé est littéralement seul. A qui va-t-il parler ? Au QCM que vous envoie Pôle Emploi ? A la boite vocale ? Personne n'est là pour vous. D'ailleurs, personne ne va remarquer votre état.

dimanche 13 février 2022

Deuxième dernier jour

La particularité du prestataire, c'est que vous avez deux derniers jours. Le second suivant souvent le premier...

En théorie, lorsque votre mission s'arrête, vous passez en intercontrat.
Lors de l'entretien, le cabinet s'était vanté d'avoir quantité de clients. La première mission, c'est juste une mise en jambe. Après, vous aurez des responsabilités ! Au pire, on vous garde au chaud. Un intercontrat peut rester chez lui, en attendant que l'on vous trouve une mission. Mais avec des convocations aléatoires, afin de vérifier que vous ne faites pas le mur (exactement comme à Pole Emploi.) Parfois, le consultation part en formation (une manière plus subtile de vous avoir à l’œil.) Enfin, parfois les intercontrats effectuent des missions de prospections de la clientèle.

Du moins, ça, c'était avant, dans les vrais cabinets d'ingénierie. Ils estimaient qu'en moyenne, 10% de la masse de leurs consultants étaient en intercontrat. Ils avaient des locaux dédiés, des protocoles, des responsables, etc. Or, cela coutait très cher. Et ce cout était répercuté dans la facturation des prestations.
Les cabinets bidons, eux, suppriment les intercontrats.

Que se passe-t-il si votre mission s'arrête ?

1) Lorsqu'elle s'arrête parce que votre N+1 ne veut plus de vous. Si votre N+1 fait appel à des prestataires, c'est souvent que la situation de son service est chaotique (réorganisation, PSE...), voire que le N+1 est complètement toxique et personne ne veut travailler pour lui ! Donc, souvent, vous n'êtes qu'une énième personne qui défile.
En théorie, votre responsable, au sein du cabinet, est là pour vous appuyer. Quelques jours après la fin de la mission, c'est le débriefing. Très vite, vous comprenez que vos arguments sont irrecevables. Votre responsable vous écoute à peine. Il finit par brandir le commentaire de votre ex-N+1. Ça y est, vous êtes cuit. Ce qui suit, c'est un classique entretien disciplinaire : on vous propose un rupture conventionnelle, point final.
2) Lorsque tout se termine pour des raisons indépendantes de vous. Entre temps, le consultant qui vous suivait est parti. On vous demande de "mettre à jour votre dossier". Là, le cabinet a du mal à vous recaser. Soit il vous propose des missions à 200km de chez vous. Soit il tente de vous placer sur des missions loin de votre périmètre de compétence. Un intercontrat, ça coute cher, surtout si c'est un senior ! Votre mission s'est terminée il y a une semaine, mais vous êtes déjà un "problème" au sein de la société. Le patron du cabinet va vous rappeler pour vous "conseiller" d'accepter la mission à 200km. Si par miracle, on vous trouve une mission pas trop loin et dans votre périmètre, plus de souci. Sinon, la pression ira crescendo. On vous poussera à venir pointer, chaque jour, jusqu'à ce que vous démissionnez. A moins qu'on vous propose une rupture conventionnelle.

mercredi 10 février 2021

Y'a quelqu'un ?

Pendant longtemps, le télétravail faisait figure de solution face au présentéisme. Avec le confinement, il fut généralisé. Les gens finir par se plaindre du manque d’interactions humaines et de l'isolement. Les mois passent et la crise du Covid semble s'éterniser. Le déconfinement complet en août ne semble être qu'un doux rêve. Les salariés se plaignent de plus en plus d'une santé mentale dégradée.

Mais il y a pire qu'être salarié en télétravail : être prestataire en télétravail.

Le Covid a d'emblée entrainé une crise économique. Les prestataires sont les premiers licenciés. Il suffit de négocier une rupture anticipée de contrat, avec un dédit. Les cabinets de prestation sont dans une telle mouise qu'ils acceptent volontiers les pénalités de rupture.
De plus, les entreprises ont levé le pied sur les projets : réorganisations, lancements de produits, audits internes, etc. Or, ce sont justement le genre de missions qui nécessitent de la prestation.
Parfois enfin, l'emploi ne peut être effectué à distance (notamment pour les postes opérationnels.) Conserver le prestataire n'aura aucun intérêt, en cas de reconfinement.

Ceux qui restent en place, ce n'est guère mieux. Le télétravail creuse le fossé entre les internes et les prestataires.
Dans certaines entreprises, les prestataires sont exclus des réunions de service. Et là, il n'y a même plus de "radio moquette". Dans certains secteurs stratégiques, les entreprises ne veulent pas laisser des externes manipuler à distance des données confidentielles. D'où un travail tronqué.
Enfin, comme les entreprises limitent les investissements (en capitaux, mais aussi en moyen techniques), la charge de travail a souvent sérieusement chuté. Le prestataire se retrouve donc chez lui, à ne rien faire, en se demandant jusqu'à quand son contrat va se poursuivre...

Les DRH ont souvent perçu la souffrance de leurs salariés. Des outils et des consignes sont données aux managers pour prendre le pouls de leurs équipes. Là encore, les prestataires sont hors du périmètre. Après tout, ils sont censés avoir un manager qui les suit !
En pratique, il y a énormément de turnover parmi les managers de cabinet de conseil. Après quelques mois, "votre" manager est parti. Son remplaçant sait à peine qui vous êtes. Il doit gérer des dizaines de consultants. 1) Il n'a pas le temps de faire des points hebdomadaires avec chacun d'entre eux. 2) Il se contrefiche de vous. Il est payé pour rentrer des affaires, pas pour faire du SAV.

D'où ce sentiment d'être sur une île déserte, oublié de tous...

lundi 23 novembre 2020

Cabinet d'ingénierie


Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre... En fait, les cabinets de consultants actuels sont un dévoiement des cabinets d'ingénierie des années 2000.

A l'époque, lorsqu'une grande entreprise avait un besoin à court-terme en ingénierie (surtout sur les projets très en amont), elle faisait appel à la sous-traitance. Les cabinets montaient alors des plateaux projets, très autonomes, avec leurs propres chef de projet. Seul ce dernier était en contact direct avec le client.
Au mieux, le client possédait suffisamment d'espace pour vous intégrer dans ses locaux. Plus fréquemment, le client mettait à disposition du cabinet un Algeco, voire un local désaffecté. Et souvent, le plateau-projet était situé chez le cabinet de consultant, avec des bureaux dédiés. Cela signifiait qu'en tant qu'ingénieur de base, vous travailliez pour un client que vous ne voyiez jamais. Vous n'en connaissiez que son mail ou sa voix au téléphone.

Il y avait pas mal de turnover. Si le client avait sous-traité le projet, c'est souvent que le budget était insuffisant ou les délais, intenables. Dans une boite, j'ai ainsi vu trois supérieurs effectuer un burn-out ! Les plus jeunes se disent : "pourquoi se tuer à la tache pour l'homme invisible ?" Les cabinets d'ingénierie ne sont pas complètements idiots : certains bons éléments sont réaffectés à des projets plus gratifiants. Enfin, au gré de la vie du projet, si le budget le permet, ils peuvent rajouter des "petites mains".
Afin de garder une certaine cohésion dans l'équipe, les chefs avaient pour consigne d'animer leurs équipes : pot de départ, after-work, team-building... Tout était bon.

L'inconvénient, c'est que le retex était nul. Une fois le projet terminé, les contrats des consultants (y compris celui du chef de projet) s'arrêtaient. Souvent, même les N+1 partaient voir ailleurs. En plus, à force de travailler pour les mêmes clients, certaines entreprises comme Altran, Alten ou Akka se retrouvaient en position de force.
D'où l'évolution radicale du métier. Désormais, les plateaux projets sont in situ, avec un responsable en interne. De plus, l'équipe est un panaché de différents cabinets. On va ainsi vers toujours plus de précarisation des consultants, de compétition entre cabinets, d'apparition de cabinets toujours plus agressifs...

jeudi 12 novembre 2020

Pas très protocolaire


La vie en entreprise, en ces temps de Covid, ça n'est pas terrible. Et j'y reviendrais. Mais il y a pire : vous pourriez être précaire !

Le Covid, c'est le genre d'instant où l'on a un besoin irrésistible de sécurité, que l'équipe soit plus soudée que jamais... Sauf qu'au contraire, les précaires sont livrés à eux-mêmes et leur mince filet de sécurité disparait.
Les entreprises profitent des confinements pour dégraisser discrètement. Il suffit de ne pas renouveler les contrats des prestataires et des intérimaires. C'est l'occasion de faire jouer le cas de "force majeure". Aux prestataires conservés, la mission est "temporairement suspendus". Dans les boites de prestation, on prolonge d'autant les périodes d'essai. Allez chercher de la motivation après 10 mois d'essai... Pour les personnes en portage, le chômage partiel n'existe pas : vous êtes au chômage tout court !

Une fois de retour, les clients peuvent considérer que les masques font parti du "délit de marchandage". Charge à vous de vous débrouiller pour en trouver... Et bien sûr, interdiction de venir sur le site démasqué. En mai, certaines entreprises ont mis des semaines à fournir des masques à leur consultants. J'ai ainsi vu des prestataires laver et relaver leurs masques chirurgicaux, au mépris de leur utilisation.
Le télétravail ? Ce coup-ci, l'état l'a juste "conseillé" aux entreprises. Charge aux représentants du personnel de pousser leurs poins... Et les prestataires ? En théorie, leurs boites sont là pour les défendre. En pratique, le marché est morose. Les entreprises sont bien contentes d'avoir encore des clients. Quant à se mettre en porte-à-faux pour défendre un prestataire... J'ai connu un chef de service qui considérait que le télétravail, c'était la fête du slip... Car lui-même aimait prendre la clef des champs durant ses jours de télétravail... Donc, il voulait que les prestataires restent 5 jours sur 5 au bureau. Tant pis pour la distanciation. Seuls les plus méritants ont droit à UN jour de télétravail.

En règle générale, tout le monde oublie que s'il y a des règles et des protocoles sanitaires, c'est parce qu'il y a un risque sanitaire. Et que donc, on met inutilement les prestataires présents en danger.

mercredi 30 juillet 2014

Le chômage estival du consultant

On a déjà évoqué les boites de consulting bidons. Elles recrutent des gens pour des missions spécifiques, à des jobs opérationnels. C'est illégal, mais essayez de vous plaindre à l'inspection du travail...

Souvent, les donneurs d'ordre n'ont qu'une visibilité sur quelques mois. Donc l'astuce, c'est de prolonger la période d'essai du consultant. Quand l'été arrive, le donneur d'ordre n'a plus besoin d'un supplétif. Après tout, l'entreprise est au repos. De nombreuses PME ferment carrément durant le mois d'août. Alors le contrat s'arrête fin juillet.
Et ensuite ? Un cabinet sérieux vous laissera en inter-contrat. Vous êtes payé pour rester chez vous, en attendant la prochaine mission. Un cabinet bidon trouvera un prétexte fumeux pour vous licencier. Depuis que vous êtes en poste, vous n'avez quasiment jamais vu votre N+1 ! Sur quelle base peut-il vous jauger ? Donc, "l'entretien post-mission" sera biaisé. Comme vous êtes en période d'essai, c'est assez simple de vous congédier. On vous explique que non, on ne peut plus vous garder parmi nous. Merci pour tout, au revoir.

C'est un grand classique. Les plus jeunes se sentiront trahis. Ils y avaient cru, au discours sur "l'ambiance start-up" et les vidéo du séminaire de motivation...
Qui plus est, il n'y a rien de pire que de se retrouver au chômage l'été. La DRH est en congé, le PDG aussi (donc vous devrez patienter, pour votre solde de tout compte.) Pole Emploi est au ralenti (n'espérez donc pas une inscription rapide.) Et en prime, ce sera toujours compliqué d'expliquer à un recruteur qu'une entreprise vous a licencié lors de votre période d'essai.

mardi 28 janvier 2014

Cabinets de conseil bidons (2)

L'entretien, c'est le nerf de la guerre de la recherche d'emploi. Pour un chômeur, c'est déjà une délivrance en soi : vous avez une chance de trouver un emploi.

Mais lorsqu'on tombe sur un cabinet de conseil bidon, on déchante vite. On n'est pas sur la piste de la "reprise d'activité" ; on est juste un CV de plus pour la CVthèque.

Comment savoir si on vous convoque pour un "vrai" entretien ? Sachez repérer les symptômes du cabinet bidon...
1) Sur la porte d'entrée, il y a une quantité de logos. Une fois, j'ai même eu un consultant qui ne savait pas à quel nom de société il devait mettre mon dossier !
2) Après vous être présenté à l'accueil, on vous indique une salle d'attente où il y a déjà une dizaine de candidats. Si vous passez à 18h ou 19h, c'est à peu près logique : ce sont des gens qui ont déjà en poste et qui passent un entretien après les heures de bureau. Sinon, ça signifie que le cabinet fait de l'abattage.
3) Il n'y a QUE des salles d'entretiens dans l'immeuble. Pas de doute, ils font de l'entretien à la chaine. Votre seule planche de salue, c'est qu'ils aient une vraie mission pour vous.
4) Le recruteur n'évoque pas de mission précise. Il a des postes à pourvoir, mais il va d'abord en parler à ses supérieurs. Certains cabinets de conseils se créent des CVthèques. Comme cela, ils peuvent dire à leurs clients : "Regardez on a déjà n personnes pour tel travail." Pour les petits cabinets de conseil, c'est vital. Chez les gros cabinets, les recruteurs ont des quotas d'entretiens à faire. Il n'a pas de mission pour vous. S'il en avait une, il l'évoquerait d'emblée.
5) Le suivi est minable. Quelques jours après, le recruteur vous dit : "Je n'ai rien pour vous, mais ne vous inquiétez pas, je vais parler de vous à mes collègues." Sauf que personne ne parle à personne. Le gag, dans les grands cabinets, c'est que quelques jours après, un autre consultant de la même société vous appelle, car il doit lui aussi remplir son quota d'entretiens...

Cabinets de conseil bidons (1)

Vous avez déposé votre CV sur un site et miracle, un cabinet de conseil vous appelle !

De vrais cabinets de conseil, ça existe. Il recrute des majors de promotion de grandes écoles et facturent 10 000 € par jour. Comme vous n'êtes pas major de promo, vous avez de fortes chances de tomber sur un cabinet bidon. En général, ils ont des noms bien ronflants et bien Américain. Du style Smith & Jones International. Leur site internet est très vague. D'abord, on vous demande de remplir un long dossier... Qui reprend peu ou prou les informations sur votre CV.
Ensuite, vous voilà en entretien chez Smith & Jones International. Le recruteur, une petite vingtaine, est très enthousiaste. Vous avez un "profil très intéressants". Il est en contact avec "de grandes entreprises". Le conseil, cela consiste en une intervention ponctuelle et extérieur. Vous apportez une expertise. Sauf que chez Smith & Jones, on vous propose des missions opérationnelles et longues. En gros, vous allez travailler chez le client. Sauf qu'au lieu d'avoir un statut d'employé, vous serez un élément extérieur (on y reviendra.) Avant, les cabinets de conseils ne recrutaient que des "juniors". Mais, aujourd'hui, on trouve du senior pas cher et sans amour-propre, alors pourquoi se gêner ?

L'entretien s'est super bien passé. Il a une place à vous proposer chez un client, une multinationale. Ca serait une bonne première expérience chez Smith & Jones International. Le cabinet travaille depuis longtemps avec [multinational] et ils y ont déjà placé pas mal de consultants. Ensuite, quand vous aurez fait vos preuves, on vous positionnera sur une mission encore meilleure. Vous avez fait ami-ami avec le recruteur, qui vous a tutoyé sur le pas de la porte.Il s'est même moqué de votre timidité ou des lieux communs (appris à l'école) que vous avez récité. C'est comme ça, chez Smith & Jones International ! On se tutoie, c'est une "ambiance start-up".

Quelques jours après, le recruteur vous rappelle. Il a eu le responsable de [multinational] au téléphone. Vous êtes convoqué pour un entretien chez le client. Le recruteur vous rassure : avec votre CV, c'est du "sûr à 90%". Vous rêvez d'un travail chez [multinational].

Le jour J, les déceptions s'enchainent. 1) Ce n'est pas chez [multinational] mais dans une sous-filiale, au milieu de la cambrousse. Et en fait, votre mission est moins intéressante que prévue. Et pour le salaire, le client a exigé des efforts. Mais, vous rassure le recruteur, c'est juste une première expérience chez Smith & Jones !
2) Vous n'êtes pas seul sur le coup. Il y a d'autres cabinets en lice. Ce n'est donc plus vraiment du "sûre à 90%". Parfois, un même cabinet enverra deux candidats. En théorie, l'entretien ne devrait pas avoir lieu. Le client cherche une prestation ; ce n'est pas un recrutement. En théorie aussi, le cabinet n'a le droit de présenter que des gens en poste. Pas d'embaucher pour une mission spécifique. Mais vous allez vous plaindre auprès de qui ?
3) D'après les questions qu'il vous pose, le client n'a jamais lu votre CV. Bref, le recruteur vous a mené en bateau.

Dans la plupart des cas, ça s'arrêtera là. Le client en a choisi un autre, moins cher. Le recruteur vous dit qu'il a "d'autres opportunités" et qu'il vous "rappellera bientôt". Néanmoins, vous n'entendrez plus jamais parler de lui... Par contre, quelques jours, voir quelques semaines plus tard, un autre consultant de Smith & Jones International verra votre CV. Il veut vous convoquer à un entretien, vous renvoi un dossier... Et il n'est pas du tout au courant que vous aviez déjà vu quelqu'un de ce cabinet...

Ca a marché ? Bienvenue dans le monde du travail en régie ! Vous avez les inconvénients d'un employé et les inconvénients d'un consultant ! Le client se prend pour votre chef et au prix où [multinational] paye Smith & Jones, vous êtes bon pour les heures sup' ou les dossiers pourris ! En prime, il peut vous virer du jour au lendemain. Par contre, vous n'aurez pas le droit au C.E. de [multinational], à la mutuelle, au repas de noël et parfois, vous serez même privé de cantine ! Le suivi des consultants ? Il y a pas mal de turnover chez les recruteurs : au bout de quelques semaines, l'homme qui vous a recruté est parti. En théorie, son successeur doit suivre ses consultants. Et le cas échéant, leur proposer de nouvelles opportunités. En théorie... Bref, si vous êtes sur une mission de plusieurs années, cela tourne aux oubliettes. Si vous souhaiter partir, charge à vous de chercher vous-même un autre travail.