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lundi 18 juillet 2022

Travail, congés : rappels historiques

Une amie m'a transmis une vidéo d'un psychologue sur les vacances. Une vidéo sympathique... Mais complètement fausse sur ses repères historiques.

Petit rappel, donc.

Emploi
Non, M. Moukheiber, l'emploi, au sens moderne du terme, n'a rien de nouveau.

Au haut-moyen-âge, la chrétienté se développe. Les baptistères font place à des églises, puis des cathédrales, voire des basiliques. Pour bâtir un château, le seigneur impose une corvée à ses ouailles. L'église, elle, n'a généralement pas de moyens coercitifs sur les populations. Elle va donc embaucher des ouvriers. Dans les archives des bâtiments, on trouve des donnés sur le nombre d'ouvriers, leur salaire (en numéraire ou en nature), la durée de leur travail, etc. Ce n'était pas un contrat de travail, mais davantage un onglet du budget prévisionnel de la construction. On est bien face à un emploi salarié.
D'ailleurs, en vue de travaux futurs, les abbayes, monastères, etc. vont développer la fabrication de denrées (comme la fameuse bière trappiste) destinées à payer les ouvriers.

Tripalium
Pour les Romains, le travail physique est un torture. D'ailleurs, le mot "travail" viendrait d'un instrument de torture, le tripalium [citation needed]. A Rome, les travaux physiques sont l'apanage des pauvres et des esclaves. L'objectif d'un Romain sont de progresser socialement, afin d'avoir des esclaves pour effectuer les travaux. Ainsi, il aurait du temps pour se consacrer à des activités nobles (politique, philosophie, art, etc.)
Près de deux millénaires plus tard, Karl Marx débarque en pleine seconde révolution industrielle. Il constate que les ouvriers travaillent dans des environnements dangereux (mines, haut-fourneaux...) Si le patron leur fournit logement ou équipements, il est déduit de la paye, ne laissant quasiment rien aux ouvriers. Enfin, la paye est quotidienne : si un ouvrier se plaint, qu'il tombe malade ou se blesse, on lui dit de ne plus revenir là. Pour l'historien, c'est évident que l'ouvrier exploité est le descendant de l'esclave de la Rome antique.
Nouveau saut dans le temps : nous voilà dans les années 70. Un chômage toujours plus important s'installe en Europe occidentale. Pour les néo-marxistes, les fautifs sont les patrons. Ils imposent des horaires à rallonge à leurs employés, au lieu d'embaucher. En réduisant la limite légale du temps de travail, on forcera les employeur à recruter. Cela aboutira, en 1999, à la loi Aubry sur les 35h. Avec l'idée sous-jacente que les gens occupent un emploi salarié par nécessité. En passant aux 35h, ils pourront davantage s'épanouir dans leurs vraies passions, comme notre Romain enrichi.
Toujours dans les années 70, James Tobin réalise que la création de richesse provient non plus sur la production industrielle, mais la spéculation financière. Il réfléchit à une taxe sur ces flux. Puis, dans les années 2010, l'idée est fusionnée avec celle du revenu universel. On reste dans l'idée d'un salarié contraint. Avec l'idée qu'en lui offrant de quoi vivre, il n'aura plus besoin de travailler et là, il pourra se consacrer à 100% à ses passions.

Labor
Au bas-moyen-âge, les villes se développent et elles ont besoin de gestionnaires. La noblesse se désintéresse du travail politico-administratif, transformant le tripalium romain en devoir d'oisiveté. Le clergé, omniprésent dans les campagnes, manque de moyens pour quadriller les villes. Qui plus est, depuis les croisades, les rois se méfient des ordres et autres confréries. Cela ouvre un espace à la bourgeoisie : frappe de la monnaie, perception de l'impôt, arbitrages judiciaires, transport inter-cité, gestion des grands projets d'urbanisme ou de génie civil et plus tard, financement d'expédition extra-européenne et d'installation de colonies... La bourgeoisie sait se rendre indispensable dans la société médiévale, puis à la renaissance. Dès le XIIe siècle, en Angleterre, les parlements sont ouverts à des représentants des familles bourgeoises. Certains veulent être anobli, mais d'autres tiennent à rester en dehors de l'aristocratie et à obtenir des charges par le mérite et non par hérédité.
En Grande-Bretagne, le XVIe siècle est celui d'une lutte continue entre la monarchie et une bourgeoisie qui rêve de république. En 1707, le Royaume-Uni devint officiellement une monarchie parlementaire, avec une chambre de communes unifiée. Peu après, les libéraux Adam Smith (fils d'avocat) et David Ricardo (fils de négociant) se font le chantre du travail. Ce travail, qui a permit à leurs familles de s'élever socialement et financièrement. Ils emploient le terme latin "labor".
Le libéralisme se développe aux Etats-Unis, avec le mythe du self-made-man. Cet homme venu de nul part, qui par son abnégation, atteint les sommets. C'est le rêve Américain. On aime y montrer les garages où des entreprises Apple, Mattel ou Harley-Davidson sont nés. On consacre même des biopics, comme The Aviator ou Jobs.

Vacances
Là où
Albert Moukheiber a raison, c'est que les vacances n'ont rien de naturel.

Aux XIXe siècle, l'aristocratie Européenne n'a plus qu'un rôle très symbolique et elle s'ennuie. Alors elle voyage. La médecine, alors balbutiante, conseille aux corps fiévreux de prendre "le grand air". Le train apparait et il va toujours plus loin. A la mer ou à la montagne, au terminus des gares, on ouvre des stations thermales ou des sanatoriums. On se pique également d'intérêt pour l'archéologie ou les arts. La haute bourgeoisie, qui vise à supplanter l'aristocratie, prend également le train. Au tournant du XXe siècle, l'hôtelier César Ritz, le chef Charles Escoffier ou Georges Nagelmackers (avec son Orient Express) tracent les traits d'un tourisme destiné aux ultra-riches, que l'on retrouve dans les romans de Thomas Mann.
A la même époque, l'école devient obligatoire. Or, à la ferme, les enfants aidaient leurs parents pour les moissons. On décida donc de fermer l'école l'été, pour qu'à la campagne, les enfants puissent continuer à participer aux travaux agricoles.
Les congés payés n'ont rien d'une revendication ouvrière. Les ouvriers vivotent et ont peu de loisirs. Que feraient-ils d'une semaine de repos ? Il n'y a pas vraiment de code du travail national. Les grandes entreprises possèdent leur règlement interne. C'est le temps des patrons paternalistes, qui doivent prendre en main leurs salariés. On soupçonne les ouvriers d'avoir une hygiène corporelle et une hygiène de vie déplorable. Des équipes visitent les logements de fonction à l'improviste.
En 1853, Napoléon III donne deux semaines de congés aux fonctionnaires. Plus tard, Léon Blum travaille dans un journal qui paye des congés à ses salariés. C'est sans doute ce qui l'inspire, en 1935, lorsque le Front Populaire impose deux semaines de congés payés. Néanmoins, ce n'est qu'après la guerre que les Français commencent à partir en vacances. De lubie culturo-hygiéniste, les congés deviennent un droit immuable, avec trois, quatre puis cinq semaines annuelles.

Les libéraux se sont longtemps arrachés les cheveux. En août, la France tourne au ralenti. La production baisse de 20% en moyenne. J'ai connu une entreprise où les salariés devaient solder tous leurs congés avant juin. Entre les RTT et les "jours de médaille", les bureaux étaient quasiment vides en mai !
Mais le patronnait a trouvé l'angle mort de la baisse du temps de travail. Désormais, les salariés étalent leurs vacances sur toute l'année. Fini, les quatre semaines en août et la semaine en février, pour le ski. D'ailleurs, certaines entreprises interdisent de prendre plus de deux semaines d'affilée. On s'offre donc un week-end prolongé, avec des visites au pas de course, pour ne rien louper. Et bien sûr, on garde un œil sur ses mails.

Conclusion
Tripalium et labor sont devenus copains. On travaille moins, mais on doit rester joignable en permanence. Votre patron vous tutoies, il vous autorise à partir à 15h le jour où votre plombier doit passer... Mais il est en permanence sur votre dos. Vous avez le droit d'avoir un hobby et c'est même conseillé, car à partir de 40 ans, cela risque de devenir votre seul revenu. etc.

lundi 17 août 2015

Jalousie "sociale"

Le chômeur est, par définition, quelqu'un de jaloux. Il passe ses journées à gamberger. En général, il sort peu et en journée. Il lui arrive néanmoins de croiser des gens en costard-cravate. Il s'imagine qu'ils ont un emploi, un salaire, des responsabilités, un statu social. Que lorsqu'ils rentrent chez eux, ils ont des projets d'acheter une maison ou de partir en vacances. Alors que lui, lorsqu'il rentre, c'est avec de vagues espoirs d'entretiens et les factures qui s'accumulent...


Grâce aux nouvelles technologies, la jalousie monte d'un cran. Le chômeur tue désormais son ennui sur Facebook ou Twitter. Lui, il n'a pas grand chose à raconter. Par contre, il peut consulter la vie rêvée de ses contacts. Des soirées incroyables en présence de "pipoles", des dîners somptueux et l'été, des vacances au bout du monde... En juillet et en août, il n'y a quasiment pas d'offres d'emploi. Et bien sûr, pas d'entretien. Donc les journées sont encore plus longues. Et le chômeur de les passer en regardant les vacances de ses "amis". Sur les réseaux sociaux, on ne montre que ses meilleurs moments. Et chaque journée à la plage, chaque photo d'hôtel cinq étoiles, chaque vidéo de balade en jet-ski lui renvoie un peu plus à sa condition de chômeur. Les autres s'amusent et lui, il est seul. Et fauché. Et comme il n'a rien d'autres à faire, il y retourne. Quitte à se sentir de plus en plus minable.

vendredi 29 août 2014

Vacances forcées

Au mois d'août, il n'y a pas grand chose à faire. Certaines PME ferment. Parfois, ce n'est pas toute l'entreprise, mais juste un service, qui ferme. Pour les responsables, c'est logique : il n'y a aucun intérêt à rester ouvert. Il n'y a pas d'activité et une entreprise ne paye pas ses employés à bailler aux corneilles !

Mais pour l'employé, la logique est différente. Si vous n'avez pas d'enfants en age d'être scolarisé, pourquoi vous embêter à partir en août ? C'est plus cher, il y a plus de monde et souvent, moins de choix. Quant aux personnes ayant récemment repris une activité, elles n'ont tout simplement pas le budget pour.
Le problème, c'est que la loi est du côté des responsables. Si l'entreprise ferme, vous devez prendre des vacances. Si votre chef décide de fermer le service, vous devez prendre des vacances. Et si vous avez pris tous vos congés (ou que vous n'en avez pas assez) ?
Là, en théorie, l'employeur doit vous offrir des congés payés supplémentaires. En pratique, il peut vous forcer à prendre des congés sans soldes. Il vous force à partir en vacances et en plus, il ne vous paye pas ! En général, c'est ce genre d'employeurs qui sont victimes de démissions impromptues...

lundi 18 août 2014

Août...

Quand on vient de reprendre le travail, le mois d'août est à la fois la pire et la meilleure chose. La meilleure, parce que vous n'avez rien à faire. La pire, parce que vous n'avez rien à faire.

Pas de réunion de service. Vous devez envoyer un mail ? Vous recevrez très probablement un message qui dire : "Monsieur Untel est en congé jusqu'à..." Et lorsqu'enfin, il revient, la personne à qui vous deviez une information est elle-même partie en congé ! Dans les grandes entreprises, il y a de nombreux "triangles des Bermudes" où vous pouvez glander en attendant le soir (machine à café, salles de réunion...) A contrario, dans les PME, vous êtes davantage fliqué. Donc forcé de faire semblant de travailler. La notion d'acte de présence prend tout son sens...

Dites vous qu'au moins, par rapport au chômage, vous êtes payé pour être là.

lundi 11 août 2014

L'autre job d'été...

Quand on pense jobs d'été, on pense aux petits boulots.
Mais il y a parfois de "vrais" jobs, souvent dans l'intérim. Août, c'est un mois où la France tourne au ralenti. Beaucoup d'entreprises ferment. Les DRH sont en vacances. Cabinets de consultant et agences d'intérim baissent le rideau de fer. Sur les sites d'emploi, il n'y a plus rien de neuf depuis le 31 juillet...

Dans ce contexte, le moindre imprévu devient disproportionné. Un poste à pourvoir en aout, c'est comme une rage de dent un dimanche, à 2 heures du matin. Un salarié qui tombe malade, un nouvel arrivant qui fait faux-bond, un surcroit d'activité imprévu... Les RH paniquent. Il faut d'abord trouver un moyen de recruter. L'unique employé d'astreinte de l'agence ou du cabinet doit faire le tour des CV sur son bureau. Manque de pot, beaucoup de portables sonnent dans le vide. Puis, miracle, il trouve une poignée de candidats. Pas de salamalecs : c'est entretien l'après-midi même, rendez-vous demain chez le client et prise de décision le surlendemain. Là, en général, le chômeur est encore en pyjama. Dans une scène digne d'Orange mécanique, il doit se laver, mettre un costume, se rendre au rendez-vous, etc. en un temps record. Et comme d'habitude, il n'a aucune info sur le poste à pourvoir.
Pour le chômeur, c'est tout bénef. Tout le monde est pressé, donc ils ont moins la tête à négocier un salaire et ils sont moins regardant sur le CV. Par contre, ils sont nerveux, stressés, voir agressifs. Certains ne perdent pas complètement le nord. Si vous foirez l'entretien, le recruteur peut vous prendre à parti (y compris physiquement.) Et bien sûr, il faut être disponible IMMEDIATEMENT. Impossible de décaler l'heure des entretiens.

Éventuellement, ils proposeront une mission plus intéressante (et mieux payée) que d'habitude. On l'a dit et redit, la disponibilité, c'est le critère N°1. Si ça marche, tant mieux. 48h après le premier coup de fil, le contrat est signé. Le chômeur est en poste ! Il est d'autant plus heureux que c'était inespéré et qu'il n'a même pas eu le temps d'attendre.
Par contre, si ça ne marche pas, les cabinets de recrutement l'oublient de sitôt. Au moins, la réponse tombe dans les heures qui suivent. Les agences d'intérim, davantage habituée à avoir des offres en août, garderont son CV en haut de la pile (parce que lui, au moins, il est disponible.) Et peut-être qu'ils auront quelque chose à proposer dans les jours suivants...

jeudi 7 août 2014

Chômage estival

L'été, le chômeur est heureux. Pourtant, son quotidien est plus déprimant que d'habitude, surtout en août.

Pas un coup de téléphone, pas un mail. Toutes ses "pistes" sont parties en vacances. Les sites d'emploi sont cliniquement morts : les dernières annonces remontent au 30 juin. Dans les journaux, les offres tiennent sur une unique page. De toute façon, qui lancerait un recrutement, alors que la plupart des interlocuteurs sont absents ? Regardez la TV ou le web ? Les sites d'infos parlent surtout de bronzette à la plage, de festivals ou de sites à ne pas manquer. Ah, les vacances... Le chômeur rêverait d'en prendre. Le temps libre, ce n'est pas ça qui lui manque ! Et puis, ça fait toujours du bien de changer d'air... Sauf que son compte en banque, lui, ne veut pas.
Donc la journée est bien longue. Il n'y a rien à faire à part lézarder. Les plus courageux se trouvent une activité (ce qui est d'autant plus compliqué que clubs et associations sont aussi en vacances.) Mais la plupart se contentent de vider le frigo ou le bar. Avec cette chaleur, on est vite déshydraté et en sueur. Manger un morceau ou boire un verre, ça permet de tuer le temps. Avec le risque de devenir obèse ou alcoolique à terme.
Si le chômeur est en couple avec quelqu'un qui travaille, des tensions peuvent apparaitre. Lorsque le conjoint revient le soir, l'autre n'a pas bougé. Il n'a rien fait du tout. Il s'est vautré dans sa paresse toute la journée, tel un cochon dans la fange! L'autre ne fait rien, parce qu'il n'y rien à faire. Oui, mais malgré tout, le conjoint a l'impression que l'autre est volontairement au chômage. Qu'il y restera toute sa vie et que ça lui convient. Ce n'est pas un hasard si le chômage d'un des deux membres provoque souvent un divorce...

mardi 5 août 2014

Job d'été

L'été, c'est par définition la saison des petits boulots. Bien sur, on ne va pas vous confier un poste à responsabilité (on y reviendra...) Les avantages sont nombreux pour le chômeur. Le plus évident, c'est que cela permet de gagner un peu d'argent et de repousser l'échéance de la "fin de droit".

Evidemment, les jobs qui recrutent largement, sans qualifications, n'ont pas des horaires terribles. Mais certains emploi en horaires décalés offrent des primes intéressantes. Quant au secteur de l'événementiel, il offre des avantages en nature (repas, goodies et le cas échéant, hébergement.) Surtout, ces jobs offrent de la resociabilisation. Pendant quelques jours, vous n'êtes plus un chômeur; un rebut de la société. Vous redevenez un salarié, avec des collègues, des horaires de travail et une mission. Il fait beau, un de vos collègues n'arrête pas de raconter des blagues... Psychologiquement, c'est un sacré changement par rapport à d'habitude.
Le problème ? On l'a déjà dit, il faut se battre pour avoir un petit job. Même là, il y a des entretiens. Parfois, vos compétences techniques, commerciales ou vos connaissances des langues étrangères peuvent être un atout. Reste que vous n'avez pas eu un bac+5 avec mention pour distribuer des prospectus sur un salon, faire voiturier ou assurer l'accueil d'un parc d'attraction... Vous avez beau essayer d'être humble et modeste, vous gardez de la distance. A fortiori quand un gros beauf se montre condescendant à votre égard. A la longue, ça vous fait chier de vous lever à 7h du matin pour ça. Et puis, ne vous faites pas d'illusion. Ce n'est pas parce que vous travaillez dans un magasin de [multinationale], que [multinationale] va vous proposer un emploi de cadre. Non, souvent, vous travaillez en fait pour un sous-traitant (qui parfois est lui-même sous-traitant) donc vous aurez peu de liens avec les "vrais" employés. D'autant plus que les responsables sont rarement physiquement présents.
Dans le meilleur des cas, votre mission débordera sur septembre (encore un peu d'argent de poche...) Dans le pire des cas, vous pouvez compter les jours à sourire à des cons (les gens sont très cons lorsqu'ils sont en vacances) jusqu'à la quille...

mercredi 30 juillet 2014

Le chômage estival du consultant

On a déjà évoqué les boites de consulting bidons. Elles recrutent des gens pour des missions spécifiques, à des jobs opérationnels. C'est illégal, mais essayez de vous plaindre à l'inspection du travail...

Souvent, les donneurs d'ordre n'ont qu'une visibilité sur quelques mois. Donc l'astuce, c'est de prolonger la période d'essai du consultant. Quand l'été arrive, le donneur d'ordre n'a plus besoin d'un supplétif. Après tout, l'entreprise est au repos. De nombreuses PME ferment carrément durant le mois d'août. Alors le contrat s'arrête fin juillet.
Et ensuite ? Un cabinet sérieux vous laissera en inter-contrat. Vous êtes payé pour rester chez vous, en attendant la prochaine mission. Un cabinet bidon trouvera un prétexte fumeux pour vous licencier. Depuis que vous êtes en poste, vous n'avez quasiment jamais vu votre N+1 ! Sur quelle base peut-il vous jauger ? Donc, "l'entretien post-mission" sera biaisé. Comme vous êtes en période d'essai, c'est assez simple de vous congédier. On vous explique que non, on ne peut plus vous garder parmi nous. Merci pour tout, au revoir.

C'est un grand classique. Les plus jeunes se sentiront trahis. Ils y avaient cru, au discours sur "l'ambiance start-up" et les vidéo du séminaire de motivation...
Qui plus est, il n'y a rien de pire que de se retrouver au chômage l'été. La DRH est en congé, le PDG aussi (donc vous devrez patienter, pour votre solde de tout compte.) Pole Emploi est au ralenti (n'espérez donc pas une inscription rapide.) Et en prime, ce sera toujours compliqué d'expliquer à un recruteur qu'une entreprise vous a licencié lors de votre période d'essai.

lundi 28 juillet 2014

Feuilleton de l'été

On l'a déjà dit, aujourd'hui, même pour un poste dans une PME, vous passez 2 ou 3 entretiens. Sauf qu'entre la mi-juillet et début septembre, les entreprises ont tendance à geler leurs processus de recrutement. Ainsi, si vous avez eu un entretien début juillet, vous devrez patienter un mois et demi avant l'étape suivante.

Dans le meilleur des cas, le recruteur prend une décision (positive) avant de partir en vacances. Vous passez un mois et demi le cœur léger. Vous êtes dans la "short list". Vous êtes persuadé qu'en septembre, vous intégrerez l'entreprise.
Hélas, généralement, c'est plutôt : "Je vais en parler à Durant, mais il rentre début août. Et moi, je pars fin juillet. On sera tous les deux là fin août. On vous donnera une réponse à ce moment-là." Et vous êtes bon pour un mois et demi d'angoisses. "Oui ? Non ? C'est sûr que ce sera non ! J'aurais pas du lever les yeux quand il m'a demandé si je parlais anglais ! Quel con ! Je vais passer toute ma vie au chômage !"

Et parfois, vous avez simultanément deux pistes. L'une vous dit "on vous rappelle en septembre" et chez l'autre, tout le monde est là. Vous pouvez passer tout les entretiens et signer votre contrat. Comme chez le premier, tout le monde est absent, vous ne pouvez même pas le prévenir ! Alors, vous finissez par l'oublier. En septembre, il se réveille : "Bonne nouvelle ! On veut vous voir pour un 4e entretien ! Comment, vous avez déjà trouvé un travail ? Ah... Bon, alors je vais classer votre dossier..." Il s'estimera trahis. Mais s'il vous voulait vraiment, il n'avait qu'à votre faire signer d'emblée un contrat, plutôt que vous faire languir d'un entretien à un autre.

jeudi 24 juillet 2014

Entretien en plein été

La première quinzaine de juillet est un moment fatidique pour trouver du boulot. Après cette date, beaucoup de gens partent en vacances. Donc plus de recrutements. Si vous n'avez pas trouvé un boulot avant le 14 juillet, vous avez 99% de chance de rester au chômage qu'au 1er septembre.

Cet entretien est donc votre dernière chance. Problème : ce jour-là, le mercure est au sommet. Vous pouvez quasiment essorer votre chemise. Bannissez les transports en commun (sauf si vous voulez arriver avec une odeur de vestiaire de salle de gym.) Vous avez beau engloutir des litres d'eau, votre bouche est pâteuse. Vos mains sont moite; remplir le dossier d'inscription est un calvaire.) Et bien sûr, le côté "dernier entretien avant septembre" rajoute au stress, donc à la transpiration.
Ensuite, vous entrez dans le bureau. Soit il fait un froid polaire (donc vous attrapez un rhume, donc vous allez renifler), soit (cas le plus fréquent), le recruteur n'aime pas la clim (à vous 1 heure dans un four !) Quoi qu'il en soit, vous êtes déstabilisé (euphémisme.) Vous bafouillez, vous multipliez les "euh", il vous faut 5 minutes pour réfléchir au moindre point de carrière... Parfois, le recruteur essaye de vous mettre à l'aise, de détendre l'atmosphère, mais vous sentez que vous sombrer.
Si votre CV est en béton armé ou s'ils ont besoin urgemment de quelqu'un, on s'en fout. Sinon, c'est un fiasco complet. Le "je vais réfléchir" du recruteur ne trompe personne. Vous avez merdé intégralement. Si le chasseur de tête est présent, il va vous sonner les cloches. S'il avait su, il n'aurait jamais poussé votre CV. Il risque de se faire lui-même engueuler, voir de perdre le marché. Il va vous mettre sur sa liste noire personnelle. Pas besoin de le recontacter sur "d'autres opportunités".

En tout cas c'est fichu pour cet été. Vous devrez attendre septembre pour rechercher du boulot.