jeudi 3 avril 2014

Tanguy, le remake involontaire

Normalement, la fin des études est synonyme d'indépendance. Cette indépendance est d'autant plus attendue, à l'heure où de plus en plus fréquemment, on termine ses études à 25 ans. " J'en ai bavé, mais ça y est, je vais avoir un boulot et mon appart' ! "

Sauf que si vous débutez par un contrat précaire, votre situation financière sera forcément précaire. Aucun loueur ne signera un bail avec un intérimaire. Quant à demander un crédit, si vous débutez un emploi, même en CDI... Au moins, vous ferez bien rire votre conseiller bancaire !

Donc, vous restez chez vos parents. Et si vous enchainez les jobs bidons, ce sera du "provisoire qui dure". Dans d'autres cas, suite à un licenciement ou un divorce, l'infortuné doit retourner chez ses parents. Pour moi, ça a toujours été une ligne à ne pas franchir. Mais souvent, on n'a pas le choix. Et c'est le paroxysme du renoncement.
Les pseudo-documentaires de la TNT adorent les images de trentenaires bloqués chez leurs parents. Ca rappelle le film Tanguy. Avec une nette préférence pour les otaku obèses, en pyjama jusqu'à midi et qui râle parce que môman a oublié les Flamby à Carrefour. Il y a des cas de mères seules (et plus rarement, de pères seuls), qui reviennent avec leurs propres enfants.
Consciemment ou pas, volontairement ou pas, l'adulte est infantilisé par ses parents. D'autant plus que généralement, il vit à leur frais. Au mieux, ils font preuve de condescendance permanente. Voilà l'adulte fliqué en permanence : "Pourquoi t'es pas en train de chercher un job/un appartement/un compagnon ?" Au pire, il est considéré comme quelqu'un incapable de vivre de façon autonome. Après tout, s'il en est là, c'est qu'il ne sait pas se débrouiller, non ?

Avec la raréfaction des CDI, les exigences toujours plus importantes des banques et des bailleurs, ainsi que l'inflation des prix de l'immobilier, ce genre de situation risque de se développer.

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