vendredi 29 août 2014

Vacances forcées

Au mois d'août, il n'y a pas grand chose à faire. Certaines PME ferment. Parfois, ce n'est pas toute l'entreprise, mais juste un service, qui ferme. Pour les responsables, c'est logique : il n'y a aucun intérêt à rester ouvert. Il n'y a pas d'activité et une entreprise ne paye pas ses employés à bailler aux corneilles !

Mais pour l'employé, la logique est différente. Si vous n'avez pas d'enfants en age d'être scolarisé, pourquoi vous embêter à partir en août ? C'est plus cher, il y a plus de monde et souvent, moins de choix. Quant aux personnes ayant récemment repris une activité, elles n'ont tout simplement pas le budget pour.
Le problème, c'est que la loi est du côté des responsables. Si l'entreprise ferme, vous devez prendre des vacances. Si votre chef décide de fermer le service, vous devez prendre des vacances. Et si vous avez pris tous vos congés (ou que vous n'en avez pas assez) ?
Là, en théorie, l'employeur doit vous offrir des congés payés supplémentaires. En pratique, il peut vous forcer à prendre des congés sans soldes. Il vous force à partir en vacances et en plus, il ne vous paye pas ! En général, c'est ce genre d'employeurs qui sont victimes de démissions impromptues...

lundi 18 août 2014

Août...

Quand on vient de reprendre le travail, le mois d'août est à la fois la pire et la meilleure chose. La meilleure, parce que vous n'avez rien à faire. La pire, parce que vous n'avez rien à faire.

Pas de réunion de service. Vous devez envoyer un mail ? Vous recevrez très probablement un message qui dire : "Monsieur Untel est en congé jusqu'à..." Et lorsqu'enfin, il revient, la personne à qui vous deviez une information est elle-même partie en congé ! Dans les grandes entreprises, il y a de nombreux "triangles des Bermudes" où vous pouvez glander en attendant le soir (machine à café, salles de réunion...) A contrario, dans les PME, vous êtes davantage fliqué. Donc forcé de faire semblant de travailler. La notion d'acte de présence prend tout son sens...

Dites vous qu'au moins, par rapport au chômage, vous êtes payé pour être là.

lundi 11 août 2014

L'autre job d'été...

Quand on pense jobs d'été, on pense aux petits boulots.
Mais il y a parfois de "vrais" jobs, souvent dans l'intérim. Août, c'est un mois où la France tourne au ralenti. Beaucoup d'entreprises ferment. Les DRH sont en vacances. Cabinets de consultant et agences d'intérim baissent le rideau de fer. Sur les sites d'emploi, il n'y a plus rien de neuf depuis le 31 juillet...

Dans ce contexte, le moindre imprévu devient disproportionné. Un poste à pourvoir en aout, c'est comme une rage de dent un dimanche, à 2 heures du matin. Un salarié qui tombe malade, un nouvel arrivant qui fait faux-bond, un surcroit d'activité imprévu... Les RH paniquent. Il faut d'abord trouver un moyen de recruter. L'unique employé d'astreinte de l'agence ou du cabinet doit faire le tour des CV sur son bureau. Manque de pot, beaucoup de portables sonnent dans le vide. Puis, miracle, il trouve une poignée de candidats. Pas de salamalecs : c'est entretien l'après-midi même, rendez-vous demain chez le client et prise de décision le surlendemain. Là, en général, le chômeur est encore en pyjama. Dans une scène digne d'Orange mécanique, il doit se laver, mettre un costume, se rendre au rendez-vous, etc. en un temps record. Et comme d'habitude, il n'a aucune info sur le poste à pourvoir.
Pour le chômeur, c'est tout bénef. Tout le monde est pressé, donc ils ont moins la tête à négocier un salaire et ils sont moins regardant sur le CV. Par contre, ils sont nerveux, stressés, voir agressifs. Certains ne perdent pas complètement le nord. Si vous foirez l'entretien, le recruteur peut vous prendre à parti (y compris physiquement.) Et bien sûr, il faut être disponible IMMEDIATEMENT. Impossible de décaler l'heure des entretiens.

Éventuellement, ils proposeront une mission plus intéressante (et mieux payée) que d'habitude. On l'a dit et redit, la disponibilité, c'est le critère N°1. Si ça marche, tant mieux. 48h après le premier coup de fil, le contrat est signé. Le chômeur est en poste ! Il est d'autant plus heureux que c'était inespéré et qu'il n'a même pas eu le temps d'attendre.
Par contre, si ça ne marche pas, les cabinets de recrutement l'oublient de sitôt. Au moins, la réponse tombe dans les heures qui suivent. Les agences d'intérim, davantage habituée à avoir des offres en août, garderont son CV en haut de la pile (parce que lui, au moins, il est disponible.) Et peut-être qu'ils auront quelque chose à proposer dans les jours suivants...

jeudi 7 août 2014

Chômage estival

L'été, le chômeur est heureux. Pourtant, son quotidien est plus déprimant que d'habitude, surtout en août.

Pas un coup de téléphone, pas un mail. Toutes ses "pistes" sont parties en vacances. Les sites d'emploi sont cliniquement morts : les dernières annonces remontent au 30 juin. Dans les journaux, les offres tiennent sur une unique page. De toute façon, qui lancerait un recrutement, alors que la plupart des interlocuteurs sont absents ? Regardez la TV ou le web ? Les sites d'infos parlent surtout de bronzette à la plage, de festivals ou de sites à ne pas manquer. Ah, les vacances... Le chômeur rêverait d'en prendre. Le temps libre, ce n'est pas ça qui lui manque ! Et puis, ça fait toujours du bien de changer d'air... Sauf que son compte en banque, lui, ne veut pas.
Donc la journée est bien longue. Il n'y a rien à faire à part lézarder. Les plus courageux se trouvent une activité (ce qui est d'autant plus compliqué que clubs et associations sont aussi en vacances.) Mais la plupart se contentent de vider le frigo ou le bar. Avec cette chaleur, on est vite déshydraté et en sueur. Manger un morceau ou boire un verre, ça permet de tuer le temps. Avec le risque de devenir obèse ou alcoolique à terme.
Si le chômeur est en couple avec quelqu'un qui travaille, des tensions peuvent apparaitre. Lorsque le conjoint revient le soir, l'autre n'a pas bougé. Il n'a rien fait du tout. Il s'est vautré dans sa paresse toute la journée, tel un cochon dans la fange! L'autre ne fait rien, parce qu'il n'y rien à faire. Oui, mais malgré tout, le conjoint a l'impression que l'autre est volontairement au chômage. Qu'il y restera toute sa vie et que ça lui convient. Ce n'est pas un hasard si le chômage d'un des deux membres provoque souvent un divorce...

mardi 5 août 2014

Job d'été

L'été, c'est par définition la saison des petits boulots. Bien sur, on ne va pas vous confier un poste à responsabilité (on y reviendra...) Les avantages sont nombreux pour le chômeur. Le plus évident, c'est que cela permet de gagner un peu d'argent et de repousser l'échéance de la "fin de droit".

Evidemment, les jobs qui recrutent largement, sans qualifications, n'ont pas des horaires terribles. Mais certains emploi en horaires décalés offrent des primes intéressantes. Quant au secteur de l'événementiel, il offre des avantages en nature (repas, goodies et le cas échéant, hébergement.) Surtout, ces jobs offrent de la resociabilisation. Pendant quelques jours, vous n'êtes plus un chômeur; un rebut de la société. Vous redevenez un salarié, avec des collègues, des horaires de travail et une mission. Il fait beau, un de vos collègues n'arrête pas de raconter des blagues... Psychologiquement, c'est un sacré changement par rapport à d'habitude.
Le problème ? On l'a déjà dit, il faut se battre pour avoir un petit job. Même là, il y a des entretiens. Parfois, vos compétences techniques, commerciales ou vos connaissances des langues étrangères peuvent être un atout. Reste que vous n'avez pas eu un bac+5 avec mention pour distribuer des prospectus sur un salon, faire voiturier ou assurer l'accueil d'un parc d'attraction... Vous avez beau essayer d'être humble et modeste, vous gardez de la distance. A fortiori quand un gros beauf se montre condescendant à votre égard. A la longue, ça vous fait chier de vous lever à 7h du matin pour ça. Et puis, ne vous faites pas d'illusion. Ce n'est pas parce que vous travaillez dans un magasin de [multinationale], que [multinationale] va vous proposer un emploi de cadre. Non, souvent, vous travaillez en fait pour un sous-traitant (qui parfois est lui-même sous-traitant) donc vous aurez peu de liens avec les "vrais" employés. D'autant plus que les responsables sont rarement physiquement présents.
Dans le meilleur des cas, votre mission débordera sur septembre (encore un peu d'argent de poche...) Dans le pire des cas, vous pouvez compter les jours à sourire à des cons (les gens sont très cons lorsqu'ils sont en vacances) jusqu'à la quille...

lundi 4 août 2014

Jobs bidons et jobs à la con

Un bon article dans Libé, c'est suffisamment rare pour être signalé. Le journal s'intéresse aux "jobs à la con".

Il ne faut pas le confondre avec le job bidon. Le job bidon, c'est le boulot "alimentaire", qui est bien en-deçà de vos compétences et du salaire que vous pouvez prétendre. Oui, mais ça fait n mois que vous êtes au chômage et il faut bien payer les agios...

Le "job à la con", c'est le job complètement inutile. A la limite si vous ne veniez pas travailler, personne ne verrait la différence.
C'est l'angle-mort de l'explosion du secteur tertiaire. Beaucoup d'emplois ont des contenus très abstraits. Dans les petites entreprises, on a plutôt tendance à surcharger les gens. Dans les grandes entreprises, on réfléchi suivant des schémas datés. Certains décrètent que tel service doit être composé de n services, qui pilotent x sous-services avec y personnes dedans. Quel que soit le flux d'activité. Le chiffre d'affaires double ? On double les effectifs ! Un chef de service se retrouve avec une quinzaine de personnes sous sa responsabilité ? On crée un poste de sous-chef de service... Voir on divise le service en deux (avec deux sous-chefs) et le chef chapeaute désormais les deux sous-chefs ! Souvent, les chefs de service sont tout le temps en réunion ou à l'extérieur. Ils n'ont qu'une vision très partielle de leur service. Or, beaucoup de gens savent faire le numéro de "je suis dé-bor-dé". Donc, leurs chefs sont persuadés qu'ils ont besoin "de ressources supplémentaires". C'est aussi un moyen de pression auprès de leurs propres responsables : "Pour faire telle tâche, il me FAUT une personne en plus." Puis, il y a tous les projets traverses ou les travaux urgents. On se dit que créer un service dédié, c'est déjà résoudre le problème. Enfin, il y a tous les cabinets de consultants. Les vrais, ceux qui facturent à prix d'or des conseillers. Les PDG aiment s'entourer "d’œil extérieurs".
Bref, cela fait plein de gens payés à ne rien faire. Certains sont persuadés d'être vitaux. D'autres se contentent de faire acte de présence et de pondre un PowerPoint de temps en temps...