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jeudi 20 février 2014

"T'as pas vu Christophe?"

L'anecdote est si compliquée que je vais devoir utiliser les prénoms (modifiés.)

A une époque, je travaillais dans une entreprise avec un directeur technique, François. Seulement, François était plutôt du genre chercheur solitaire, dans son laboratoire. D'ailleurs, une fois à la retraite, il a continué à faire des expériences pour nous, dans son garage.
La direction refusait toute confrontation frontale. Donc, au lieu de recadrer François, l'entreprise a promu un ingénieur, Christophe, au rang de directeur technique. Christophe avait un rôle de responsable hiérarchique du bureau d'études... Sauf que Christophe avait un sale caractère. Il refusait de gérer les ingénieurs qu'il n'aimait pas. Quant au projet peu valorisants, il les balayait d'un "j'ai pas le temps" ou d'un plus subtil "je n'ai pas les ressources pour" (NDLA : en sachant pertinemment que jamais, l'entreprise n'embaucherait.) Du coup, lui aussi avait tendance à s'enfermer dans son bureau.

Du coup, lorsque François est parti à la retraite, l'entreprise a recruté un troisième homme, Rui. Cette fois, c'était davantage un chef d'équipe qu'un ingénieur. Les ingénieurs, habitués à être autonomes, ont mal pris cette reprise en main du bureau d'études. Néanmoins, celui qui l'a le plus mal pris, c'était Christophe.
Ca n'a jamais été un bourreau du travail. Mais avec l'arrivée de Rui, il a clairement décidé de ne plus rien faire. Sa spécialité, c'était de faire le mur. Il partait vers 14h30-15h (voir 11h si le PDG était en déplacement pour la journée.) Sa technique consistait à laisser la porte ouverte, avec des dossiers ouverts sur son bureau. Comme s'il était dans les parages (vu que lorsqu'il est là, il fermait la porte.) Une astuce digne d'un adolescent. Le gag, c'est que Christophe avait une XM, avec un diesel qui claquait bien à froid (et il ne partait pas tant que le moteur n'était pas chaud.) On entendait bien le bruit, où qu'on soit dans l'entreprise.
Ainsi, toute la société savait que Christophe était parti pour de bon. Ensuite, le jeu consistait à jouer les faux-naïfs : "Où est Christophe ? Tu ne l'as pas vu ? Sa porte est ouverte, il ne doit pas être loin..."

jeudi 13 février 2014

Les nocturnales

Au cours de ma (déjà) longue carrière, il m'est arrivé de faire des petits boulots. J'ai travaillé la nuit, le week-end... Par contre, dans mes jobs "normaux", j'ai rarement travaillé tard... Ne serait-ce que parce que mes employeurs ne voulaient pas me payer mes heures supplémentaires. Pourtant, presque toujours, j'ai vu des gens rester jusqu'à 19h, voir 20h ou d'autres démarrer à 7h.

Je les classe en plusieurs catégories :
1) Le fumiste. Il est toujours "super débordé". Cela fait des mois qu'il est censé travailler sur un projet. Vous lui confiez un travail urgent, il vous répond, d'un air moqueur : "Je peux te caser un créneau dans 3 mois !" Le soir, il est le dernier à partir. En fait, il passe ses soirées à jouer au solitaire ou à surfer sur le web. Le pire, c'est que souvent, ça marche. Les patrons de la vieille école sont persuadés que la performance est fonction du nombre d'heures passées au bureau.
2) Le no-life. S'il reste tard au bureau, c'est parce qu'il n'a pas envie de rentrer chez lui. Le no-life féminin est généralement une célibataire endurcie et isolée. Le no-life masculin est plutôt le jeune père de famille qui veut éviter les braillements du petit dernier. Une fois que les enfants ont grandi, il a tendance à effectuer moins d'heures supplémentaires. Par contre, la célibataire risque de s'isoler toujours plus, refusant toute vie sociale parce qu'elle est débordée.
3) Le sous-dimensionné. Lui, au moins, il bosse réellement ! Soit on le force à faire le job de 2 personnes (suite à un congé maternité ou à un départ en retraite, par exemple.) On lui a promis que c'était temporaire. Mais ensuite, avec la crise tout ça tout ça, il n'y a plus le budget pour recruter quelqu'un... Donc c'est du provisoire qui dure. Soit c'est la personne dépassée par son boulot. Un logiciel mal maitrisé, des responsabilités trop importantes... Il n'est pas à la hauteur. Donc, il reste plus tard pour rattraper le retard. L'un dans l'autre, le sous-dimensionné risque le fameux "burn-out".
4) L'horaire décalé. C'est le chef de service "cool". Il débarque à 10h du matin et s'offre 2h de pause déjeuner. Donc, forcément, il est vite 18h pour lui. A 15h15, il vous dit : "On se fait la réunion hebdo dans 5 minutes ?" Puis, à 17h59, c'est "allez hop, tout le monde en réu' ! " Et bien sur, personne ne va lui faire remarquer que la journée est finie...