C'est un peu une réponse à cet article d'Atlantico. Il traite des CV "à trous".
La consultante qui s'y exprime est dans son rôle. Son job, c'est de valider les candidatures pour le compte d'entreprises. Elle doit donc s'assurer de la véracité des CV et démasquer les menteurs. D'où un "attention, tout peut se vérifier". Tout en étant rassurant sur la justifications des "trous" dans le CV.
Dans la pratique, avec 3 millions de chômeurs, le candidat n'a pas de marge de manœuvre. Au point où une simple pause dans le discours (par exemple, pour se rappeler ce que l'on a fait dans l'entreprise x) peut être interprétée comme un mensonge. A contrario, de vrais mythomanes assez moyens passent entre les mailles du filet.
Pour en revenir aux "trous", que faire ? Effectivement, vous pouvez annoncer que vous avez repris vos études, que vous avez essayé de monter votre entreprise, etc. (NDLA : donc à mentir pour éviter de mentir !)
Le souci, c'est que beaucoup de recruteurs, dans les cabinets, sont des boutonneux encore bardés de certitude. Pour eux, chômeur = loser , point final. Sans oublier les interrogations sur la capacité d'un chômeur de longue durée à s'intégrer rapidement au rythme d'une entreprise. On veut des employés opérationnel dés le 1er jour.
Dans les PME, les personnes en charge du recrutement sont plus compréhensives. Un chômeur "actif" sera perçu comme quelqu'un de motivé. Sauf que justement, beaucoup de chômeurs sont complètement passifs. Un traumatisme lié à un licenciement, un enchainement d'entretiens loupés, des problèmes personnels, un sentiment d'abandon... Le chômeur finit par perdre toute motivation. Et ça, c'est un discours qu'aucun recruteur n'est prêt à entendre.
Les galères de la recherche d'emploi et du monde du travail. Un petit blog sans prétention...
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dimanche 11 mai 2014
CV à trous
mardi 1 avril 2014
Le CV (3) : mentir, c'est bien !
Comment se sortir de la "malédiction du premier job" ? Comment éviter de devenir un "intérimaire à temps plein" ? La solution est implicite, même si elle est taboue : il faut mentir sur son CV. On l'a dit, les recruteurs ne s’embarrassent pas avec les profils peu expérimentés ou les parcours tortueux. On n'accepte même pas qu'un salarié soit licencié ou qu'il dise du mal de son ancien employeur.
C'est une vraie hypocrisie. Quant à Pole Emploi, on parle de "remettre en forme son CV" ou de "rendre cohérent son parcours", on sous-entend qu'il faut prendre des libertés avec la réalité.
Dans les films comiques, c'est un ressort archi-usité. Un chômeur s'invente une compétence, trouve un emploi et bien sûr, tôt ou tard, il est face à quelqu'un qui possède cette compétence. Par exemple, un ancien de la grande école où le héros est censé être passé ou quelqu'un qui parle la langue exotique que le héros est censé maitriser, etc. Et comme le héros est un mauvais faussaire, il se fait démasquer en quelques secondes.
Dans la vraie vie, il s'agit d'être raisonnable. Évitez donc de rajouter des expériences ou des compétences incroyables. Qui plus est, si vous êtes censé avoir travailler comme directeur international d'une très grande entreprise, pourquoi postulez-vous aujourd'hui à un emploi subalterne ? N'oubliez pas que le recrutement n'est qu'une étape. Une fois en poste, les mythomanes compulsifs risquent d'être vite démasqués et ça sera nuisible pour votre crédibilité, surtout pour les chefs d'équipe.
Vous êtes la même personne, avec les même qualités, mais on vous regardera différemment. Votre profil devient "intéressant". Le téléphone sonnera davantage. Les portes s'ouvrent.
C'est une vraie hypocrisie. Quant à Pole Emploi, on parle de "remettre en forme son CV" ou de "rendre cohérent son parcours", on sous-entend qu'il faut prendre des libertés avec la réalité.
Dans les films comiques, c'est un ressort archi-usité. Un chômeur s'invente une compétence, trouve un emploi et bien sûr, tôt ou tard, il est face à quelqu'un qui possède cette compétence. Par exemple, un ancien de la grande école où le héros est censé être passé ou quelqu'un qui parle la langue exotique que le héros est censé maitriser, etc. Et comme le héros est un mauvais faussaire, il se fait démasquer en quelques secondes.
Dans la vraie vie, il s'agit d'être raisonnable. Évitez donc de rajouter des expériences ou des compétences incroyables. Qui plus est, si vous êtes censé avoir travailler comme directeur international d'une très grande entreprise, pourquoi postulez-vous aujourd'hui à un emploi subalterne ? N'oubliez pas que le recrutement n'est qu'une étape. Une fois en poste, les mythomanes compulsifs risquent d'être vite démasqués et ça sera nuisible pour votre crédibilité, surtout pour les chefs d'équipe.
- Le mensonge doit avoir pour but de lisser les "accidents" de votre CV (licenciement, longue période de chômage, enchainement de contrats courts...) Rallongez vos expériences, regroupez les jobs similaires ; votre parcours doit être "fluide". Vous devez passer pour un employé "stable", qui a enchainé de longs CDI et qui a quitté un CDI pour trouver un autre CDI.
- Pour obtenir un meilleur job, il faut convaincre votre recruteur que vous l'avez fait. Si vous expliquez que durant votre précédent poste, vous étiez juste chargé de la préparation du café, on vous considérera incompétent pour un poste à responsabilité. En plus, vous aurez l'air d'un Calimero. A vous de gonfler votre expérience. Vous avez suivi de très loin un gros projet ? Vous voilà "chef de projet" !
- Si votre CV est vraiment minable, inventez-vous des expériences. Google est votre ami pour pécher des informations sur ce job pipeau. Choisissez plutôt une grande entreprise : le recruteur qui demandera une référence s'y fera bouter par la standardiste.
- Ne mentez pas sur votre dernière expérience. C'est elle que le recruteur appellera en priorité. Préférez plutôt les expériences anciennes.
- N'oubliez pas te mettre d'équerre les CV que vous avez distribué à droite et à gauche (réseaux sociaux, sites d'emploi, APEC...) Ca serait dommage que votre mensonge vole en éclat en 2 clics sur Google...
Vous êtes la même personne, avec les même qualités, mais on vous regardera différemment. Votre profil devient "intéressant". Le téléphone sonnera davantage. Les portes s'ouvrent.
mardi 25 mars 2014
Le CV (2), ce que cherchent les entreprises
J'aurais du commencer par là.
Le CV parfait n'existe pas. Chaque recruteur a "son" CV. Certains veulent des CV en une page. D'autres (plus rares) veulent des CV très détaillés, quitte à tenir sur quatre ou cinq pages. Certains veulent que le parcours scolaire soit en tête ; d'autres y font à peine attention, etc.
Globalement, ce que cherchent les recruteurs, ce sont des CV "fluides" : une série de longs CDI, dans des entreprises ayant pignon sur rue. Avec d'anciens responsables qui chanteront vos louanges. C'est un peu idiot, je sais : si vous étiez un employé modèle dans un environnement idéal, pourquoi êtes vous parti ?
Il faut aussi que vos compétences soient évidentes. Très évidentes. Très, très évidentes. Il faut éviter les romans du style " J'ai travaillé chez Untel, j'étais en charge de ceci, de cela, de la conception, de la mise en place et du suivi de telle autre chose, du lancement et de la création du trucmuche ainsi que du suivi de bidule." Evitez aussi le style télégraphique : "Employé de [service], point final ." Il faut mettre en avant ses résultats significatifs.
Le principal, c'est de garder en mémoire que souvent, c'est un stagiaire qui tri les CV. Il en visionne plusieurs centaines par jour et doit en retenir une petite vingtaine. Il va donc passer à peine quelques secondes par CV. En plus, on lui demande de travailler sur des postes très différents. Personne ne peut être expert en tout. Donc, faute de discernement, il va bêtement rechercher des profils correspondants au descriptif du client.
Le CV parfait n'existe pas. Chaque recruteur a "son" CV. Certains veulent des CV en une page. D'autres (plus rares) veulent des CV très détaillés, quitte à tenir sur quatre ou cinq pages. Certains veulent que le parcours scolaire soit en tête ; d'autres y font à peine attention, etc.
Globalement, ce que cherchent les recruteurs, ce sont des CV "fluides" : une série de longs CDI, dans des entreprises ayant pignon sur rue. Avec d'anciens responsables qui chanteront vos louanges. C'est un peu idiot, je sais : si vous étiez un employé modèle dans un environnement idéal, pourquoi êtes vous parti ?
Il faut aussi que vos compétences soient évidentes. Très évidentes. Très, très évidentes. Il faut éviter les romans du style " J'ai travaillé chez Untel, j'étais en charge de ceci, de cela, de la conception, de la mise en place et du suivi de telle autre chose, du lancement et de la création du trucmuche ainsi que du suivi de bidule." Evitez aussi le style télégraphique : "Employé de [service], point final ." Il faut mettre en avant ses résultats significatifs.
Le principal, c'est de garder en mémoire que souvent, c'est un stagiaire qui tri les CV. Il en visionne plusieurs centaines par jour et doit en retenir une petite vingtaine. Il va donc passer à peine quelques secondes par CV. En plus, on lui demande de travailler sur des postes très différents. Personne ne peut être expert en tout. Donc, faute de discernement, il va bêtement rechercher des profils correspondants au descriptif du client.
mardi 18 mars 2014
Les points éliminatoires d'un CV (1)
Un recruteur passe à peine quelques secondes sur un CV. Et encore, les plus pros ont des logiciels qui effectuent un pré-tri. Sachant qu'ils submergés de CV, ils ne vont pas s’embarrasser de profils sur lesquels ils ont un doute.
Voici ce qui est quasiment éliminatoire :
- Un trou de plusieurs mois dans votre expérience. C'est la conséquence d'une longue maladie, d'un congé maternité (chez les femmes), d'un séjour en prison ou pire, d'un chômage. En tout cas, la reprise d'activité risque d'être difficile.
- De nombreux enchainements d'expériences courtes. C'est un CV "d'intérimaire à temps plein". Vous êtes labellisé "instable".
- Les petits boulots. Pour payer le loyer, vous avez accepté un petit boulot, sans rapport avec votre diplôme. Là, on vous colle une étiquette de "marginal".
- Les études inachevées. Pour une raison x ou y (pas le niveau, réorientation, soucis financiers, maternité...) vous avez du interrompre un cursus avant terme. On va vous reprocher de ne pas avoir fait assez d'efforts. C'est particulièrement pénalisant chez les juniors.
Plus généralement, il faut éviter :
- Les CV en 2 pages, surtout pour les juniors. Vous risquez un "TL, DR".
- Votre CV doit utiliser au grand maximum 3 polices de caractère. C'est un CV, pas un carton pour un gouter d'anniversaire !
- Le CV anonyme. De toute façon, seuls les noirs et les Magrébins y ont recours. Donc, le recruteur se doutera que vous n'êtes pas "Européen".
Voici ce qui est quasiment éliminatoire :
- Un trou de plusieurs mois dans votre expérience. C'est la conséquence d'une longue maladie, d'un congé maternité (chez les femmes), d'un séjour en prison ou pire, d'un chômage. En tout cas, la reprise d'activité risque d'être difficile.
- De nombreux enchainements d'expériences courtes. C'est un CV "d'intérimaire à temps plein". Vous êtes labellisé "instable".
- Les petits boulots. Pour payer le loyer, vous avez accepté un petit boulot, sans rapport avec votre diplôme. Là, on vous colle une étiquette de "marginal".
- Les études inachevées. Pour une raison x ou y (pas le niveau, réorientation, soucis financiers, maternité...) vous avez du interrompre un cursus avant terme. On va vous reprocher de ne pas avoir fait assez d'efforts. C'est particulièrement pénalisant chez les juniors.
Plus généralement, il faut éviter :
- Les CV en 2 pages, surtout pour les juniors. Vous risquez un "TL, DR".
- Votre CV doit utiliser au grand maximum 3 polices de caractère. C'est un CV, pas un carton pour un gouter d'anniversaire !
- Le CV anonyme. De toute façon, seuls les noirs et les Magrébins y ont recours. Donc, le recruteur se doutera que vous n'êtes pas "Européen".
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