lundi 3 février 2014

Tout travail mérite salaire...

Parfois, au milieu de votre désert professionnel, vous tombez sur des oasis. Ils se nomment CDD ou intérim. En général, ce ne sont pas des missions très excitantes, mais c'est ça ou attendre un très hypothétique CDI.

Avantage : ça vous remet le pied à l'étrier. Pendant quelques semaines, voir quelques mois, vous quittez votre statut de chômeur. Psychologiquement et financièrement, c'est important. Avec un peu de chance, la mission durera suffisamment longtemps pour vous ouvrir de nouveaux droits de chômage...

Inconvénient : c'est du précaire. De plus, à force, vous risquez de devenir "intérimaire à temps plein". Les recruteurs se méfient des candidats qui ont enchainé les missions. Ils sont catalogués "instables".

Parce que dans la tête d'un DRH, quelqu'un qui ne fait que des missions à court-terme, c'est que a) c'est une tête brûlée qui refuse les CDI ou b) un employé tellement nul que ses chefs n'en veulent pas à temps plein. Certes, il y a effectivement des gens qui veulent "rester libre" et d'autres tellement maladroits ou niais qu'on est bien content de les voir partir. Néanmoins, il y a surtout des entreprises qui emploient des intérimaires à la chaine. L'intérêt étant de disposer d'une main d’œuvre dont on peut facilement se séparer (et qui n'entre pas comptablement dans les charges de personnel.) Les ateliers de production sont traditionnellement de gros consommateurs d'intérimaires. Mais on en trouve aussi à des postes d'encadrement.
Pour motiver un intérimaire sur une mission longue, l'entreprise pense posséder une carotte : la promesse d'un CDI. On fait croire à l'infortuné qu'il est dans un genre de période d'essai. Donc, il doit faire des efforts pour prouver qu'il mérite le poste ! Le salaire ? On l'abaisse par rapport à ses prétentions, mais promis, on le remontera à la signature du CDI. Les horaires ? Ca serait bien s'il faisait des heures supplémentaires (sans les noter), ça améliorerait ses chances de CDI... Et puis pour le job, ça serait bien s'il faisait un peu plus que ce qu'on lui demande, car ça améliorera ses chances de CDI... Et à la fin, si on a encore besoin de lui, on lui prolonge son intérim. Une fois, j'ai ainsi effectué 20 intérims successifs dans une entreprise ! Au bout du 20ème, on m'a dit que non, il n'y avait pas de CDI... Mais 2 jours avant mon départ, mon chef m'a demandé de traiter un dossier urgent (avec des heures supplémentaires) en me jurant qu’éventuellement, derrière, on pourrait me prolonger mon intérim... Quelques années plus tard, une autre boite m'a demandé des sacrifices en me faisant miroiter un CDI (alors que mon prédécesseur, était un intérimaire dont le contrat a couru sur un an.) Moi, je lui ai fait miroiter mon majeur...

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