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mercredi 21 décembre 2022

Le blues des Marcheurs

En juin dernier, 114 députés de LaREM/Renaissance quittaient définitivement l'Assemblé Nationale. 6 mois plus tard, 60 d'entre-eux n'ont toujours pas retrouvé de travail. L'enquête de BFM TV est consternante. Bienvenue dans la vie réelle !

Ils se plaignent ainsi :
- D'un réseau professionnel inefficace
- De réponses à des offres où il y a déjà des dizaines de candidats
- Les DRH les recalent, parce qu'ils ont un profil atypique
- De journées sans rien à faire, à attendre que le téléphone ne sonne . Avec un sentiment d'inutilité
- Les 4271€ (!) d'indemnité ne seront pas versés ad vitam æternam. D'où le risque de devoir ensuite accepter des petits boulots, sans rapport avec leurs qualifications.

Conclusion :
1) Les Marcheurs subissent les problèmes que les cadres au chômage connaissent bien. Pas plus, pas moins
2) Ces députés sont tellement déconnectés de réalités, hier comme aujourd'hui, qu'ils n'ont pas conscience de la banalité de leur statut
3) Ces gens donnaient volontiers des leçons aux chômeurs, les traitant de fainéants, de profiteurs, d'idiots... On se rappelle le fameux "vous n'avez qu'à traverser la rue". Mais une fois dans la mouise, ils ne sont pas plus malins que les autres. Et en plus, il faudrait les plaindre...

dimanche 2 octobre 2022

"Et vous vous voyez où, dans 5 ans ?"

Les entretiens se déroulent suivant un classique schéma : le vous, moi, nous.
Dans la première étape, vous allez évoquer votre CV. Ensuite, l'entreprise se présente. Puis vient une série de questions/réponses pour voir si vous êtes en adéquation avec l'entreprise.

Avec l'age, la pire, c'est le "vous vous voyez où, dans cinq ans ?"
A la sortie des études, c'est facile : vous voulez gravir les échelons, avoir des responsabilités et gagner un max !
Après quarante ans, c'est déjà plus compliqué. Vous approchez de votre point de Peter. Les possibilités de progression sont plus faibles. Au-delà de cinquante ans, vous commencez à songer à la retraite. Vous voulez surtout de quoi vous permettre de compléter votre compteur de trimestres.

Mais moi, récemment, j'ai eu un gros blancs en entretien. Où serai-je dans cinq ans ? Probablement au chômage ! Je suis un zappé. Je n'ai quasiment connu que des missions de prestation. Au bout de six mois, neuf mois, je dois refaire mon baluchon, avec le "double-dernier jour". Je n'ai jamais été en position de pouvoir être promu, quant à avoir un déroulé de carrière...
Tout en écrivant ce post, j'ai cherché une analogie dans l'invraisemblance. Mais autant je peux imaginer qu'il n'y ait plus de gravité ou que les zombis débarquent, autant je n'arrive pas à visualiser une entreprise où je resterai cinq ans !

dimanche 24 octobre 2021

Un travail d'hommes

Sanglier Sympa, un compte Twitter disons de droite très conservatrice, a créé ce meme en 2017. Apparemment, il s'est inspiré d'un meme US plus ancien, qu'il a adapté. A l'époque, j'avais trouvé que c'était misogyne, transphobe et plutôt raciste.

Sauf que j'ai vu que c'était une réalité.

Avec le devoir d'égalité au sein des entreprises, on passe d'une égalité des chances à une égalité de résultat. 

J'ai été en entretien dans un entreprise de génie civil, c'est eux qui m'avaient contacté. Les métiers physiques (manutention, maintenance...) y sont presque exclusivement masculin. Alors pour garder un index Egapro favorable, les entreprises féminisent au maximum la partie administrative. Là, en l'occurrence, dans les bureaux, il n'y avait que des femmes. On était en pleine après-midi, un jour de semaine et c'était l'affluence à la machine à café (alors qu'il n'y avait pas de pot de départ.) J'ai pu d'autant plus examiner la situation que la salle d'entretien était tout au fond de l'étage.
J'étais face à une femme, ma future responsable, de dix ans de moins que moi. Je n'ai jamais travaillé dans le génie civil, mais visiblement, j'en savais beaucoup plus qu'elle. Elle n'arrêtait pas de faire des fautes sur les termes techniques (ex : un "maitre d'ouverture" au lieu d'un "maitre d’œuvre".) Le génie civil, ce n'est guère séduisant pour les femmes. Elles se voient pataugeant dans la boue, sous les remarques sexistes des ouvriers... Donc, même pour de l'administratif, il a fallu faire avec les rares volontaires. Ma chef avait ainsi cinq jeunes diplômées en sociologie et elles ne fournissaient même pas 50% de la charge demandée. D'où le recrutement d'un vieux mâle blanc pour assurer les 50% restants, ainsi qu'une partie du travail de la responsable.
C'était un entretien difficile. J'étais au chômage, donc je devais faire le dos rond. Tant pis si la gamine devant moi était complètement nulle. Ce qui bloquait le plus, c'était le salaire. Car évidemment, elle m'aurait payé au même tarif que les cinq autres. Lorsque je suis reparti, une heure après, c'était toujours l'affluence à la machine à café.

Par la suite, j'ai revu ce phénomène, mais de manière moins prononcé. En tout cas, dans un même service, on voit souvent deux niveaux de profil. Un job senior et un job de quota, avec peu d'expérience demandé et un périmètre ridiculement petit. Car certains secteurs manquent de candidates et celles qui arrivent ne sont au niveau. Certaines ont même du mal à venir pointer, 5 jours par semaines de 9h à 18h ! Alors il faut aménager et s'adapter.
Et plus généralement, on voit peu de personnes de plus de 40 ans, hommes ou femmes. L'historique du service, à 6 mois de la retraite, qui est une véritable encyclopédie, c'est fini. Donc vous voyez des chômeurs de 50, voire 60 ans, qui sont embauchés comme consultants.

mercredi 18 novembre 2020

Entretien par hologramme

Lorsque j'ai commencé ce blog, les entretiens à Pole Emploi, suite à une inscription, étaient individuels. Ce qui donnait lieu à des anecdotes savoureuses. L'entretien collectif, c'était un peu la révision des 6 mois...

Heureuse époque ! Désormais, on a l'entretien collectif par hologramme. Ou presque. Peu après votre inscription, on vous convoque donc à une réunion avec une quinzaine de personnes récemment inscrite. Généralement, c'est à 9h, parce qu'un chômeur ne doit pas faire de grasse matinée ! Dans le lot, il y a la femme qui note tout, l'homme qui n'ouvre même pas son blouson, ceux qui pianotent discrètement sur leur smartphone, celui qui pianote sur son smartphone sans se cacher, l'homme ivre-mort qui gobe les mouche, le petit groupe qui arrive avec 5 minutes de retard (et se fait escorter par une conseillère jusqu'à la salle) et celui qui arrivent avec 15 minutes de retard, sans complexe.

Pendant ce temps, le conseiller fait sa présentation, impassible. J'ai été convoquée à 3 réunions avec le même conseiller. Il a fait le même speech, avec les mêmes blaguounettes, les mêmes apartés, etc. Pôle Emploi nous explique qu'en gros, en tant que cadres, on sait se débrouiller tout seul. Donc on nous embêtera plus. Pour les questions, il faut voir avec l'assistance téléphonique ou par internet.
Parfois, j'ai l'impression que cela fait longtemps qu'il ne croit plus à ce qu'il dit. D'autre fois, j'ai l'impression qu'il est dans sa bulle, qu'il a l'impression d'avoir remotivé 15 personnes. A la fin, invariablement, un doigt se lève : quelqu'un à 3 mois de la retraite et qui compte rester chez lui d'ici là. Il a donc un cas de conscience à cocher "je suis toujours à la recherche d'un emploi". Ne vous inquiétez pas, Pôle Emploi fermera les yeux. Une autre question ? Là, invariablement, il répondra : "Voyez avec le centre d'appel..."

Fin de la classe. Les gens rentrent chez eux silencieusement. Et une fois sur deux, Pôle Emploi va vous menacer, parce que votre présence à la réunion n'a pas été prise en compte et que vous êtes un sale délinquant...

jeudi 29 janvier 2015

Changement d'emploi (2e partie)


Un entretien, lorsqu'on est en poste, c'est une situation particulière. Au moins, vous n'êtes pas totalement dos au mur : au pire, vous avez votre bon vieux boulot. Vous pouvez donc l'aborder de manière détendu. Cela vous donne aussi le droit d'être exigeant. Demandez un meilleur salaire. Les petits cons qui vous imposent un entretien en pleine après-midi (vous forçant à poser un congé) ou qui veulent vérifier vos dires auprès de votre patron, envoyez-les promener ! Idem pour les psychologues de bazar qui vous déclarent que vous n'êtes pas fait pour votre job !

L'entretien pourrait se résumer à une question : "Pourquoi voulez-vous quitter votre poste ?" C'est une question-piège. Les recruteurs adorent les gens en poste. Ils sont plus "frais" que les chômeurs. Mais dans le même temps, ils leur reprochent d'être "infidèles". Vous êtes censé être dévoué ! D'où l'importance d'attendre au moins 3 ans pour changer d'emploi. En dessous, on passe pour un "zappeur". Evoquer son poste actuel, c'est un travail d'équilibriste ! Il faut justifier son envie de départ, sans pour autant en dire trop de mal. Les recruteurs n'aiment pas les gens qui se plaignent de leur travail. Et puis, si vous expliquer que votre journée-type se limite à siroter du café et à surfer sur Facebook, pas sûr que votre recruteur gardera une bonne image de vous. Et pourtant, vous en avez, des critiques à faire sur votre poste actuel ! Vous voudriez vider votre sac et certains recruteurs essayent de jouer les copains : "Alors, c'est pas facile, après toutes ces années, hein ?" Pas facile aussi de souligner vos réalisations : vous en avez marre et vous voyez surtout le "verre à moitié vide". D'où l'importance de bien préparer son speech. "J'aime mon boulot, mais après toutes ces années, je souhaite voir d'autres horizons."
Le souci, c'est souvent le préavis. Un recruteur veut des gens disponibles TOUT DE SUITE. Certains vous demanderont de démissionner de votre job, avant de pousser votre candidature, afin de réduire au maximum le préavis. Fuyez en courant : ça sent la mission bidon de consulting.

dimanche 25 janvier 2015

Novlangue

Rien ne ressemble plus à une grande entreprise qu'une autre grande entreprise. Lorsqu'on a un peu bourlingué, on se rend compte, que toutes les organisations sont peu ou prou pareilles. Elles ont toutes plus ou moins les mêmes enjeux, le même fonctionnement... Et surtout, elles sont dirigées par des gens issus des mêmes écoles et elles font appel aux mêmes boites de conseil.
Mais bien sûr, personne ne veut le reconnaitre. Chacun arguera que SON entreprise est unique. Un des gros moyens pour se différencier, ce sont les abréviations. Formulaires, nom de services, postes, projets, etc. Tout devint une suite de lettres. On ne dira pas : "Le chef de projet attend ton reporting pour avancer." Mais : " Le DPVM attend ton TOV pour le MP44." Comme ça, les premiers jours, le novice est envahi de sigles : "Durant ? C'est un SDA, alors que Dupont est juste CBR !" 1er constat : la plupart des gens, dans l'entreprise, n'ont aucune idée de ce à quoi ces acronymes correspondent. C'est d'autant plus vrai avec les méthodologies d'organisations, qu'ils ont appris à la va-vite, lors d'une formation expresse. 2e constat : c'est un excellent moyen de noyer le poisson. Par exemple : "Un mauvais résultat sur le FMN ? Déjà, j'ai fait 4 sur le HIR, alors que mon LAV est à 5 sur le BUAC !" Plus quelqu'un emploie des acronymes, moins il a de choses à dire.
Et bien sûr, régulièrement, de nouveaux acronymes débarquent : l'entreprise vient d'embaucher une boite de consulting et pour justifier ses honoraires, elle mixe des lettres entre elles. A se demander, si ces noms n'ont pas été trouvé en regardant Des chiffres et des lettres.

Le problème pour le chômeur, c'est qu'on va bêtement lui fermer la porte. Les recruteurs sont persuadés que leur organisation est trop complexe pour le profane. Le seul moyen de s'y retrouver, ce serait de débuter là, à la sortie de l'école. Le senior ne saura pas s'adapter ; c'est déjà trop tard. Alors on lui claquera la porte au nez : "Savez-vous au moins c'est qu'est un RFT ? Connaissez-vous le logiciel IBOUBZ ? Non ? Vous voyez bien que vous seriez perdu !" Comme d'habitude, on préférera embaucher un niais qui a fait un stage dans l'entreprise qu'un candidat compétent, mais issu d'un autre secteur. On s'imaginera que le premier sera opérationnel de suite, alors que le second aura besoin d'une interminable adaptation. A la limite, ils s'autoriseront quelqu'un passé par le principal concurrent, mais pas plus. De quoi rendre difficile, voir impossible, toute reconversion.
Et parfois, ô ironie, l'entreprise se plaindra ensuite d'avoir du mal à pourvoir ses postes !

mardi 21 octobre 2014

Question idiote, réponse idiote...

Les recruteurs adorent poser des questions bateau. Non pas celles ayant trait à votre CV, mais les banalités. Parfois, l'entretien est plié au bout de 40 minutes, mais le recruteur tient à aller au bout d'une heure, quitte à meubler. D'autres fois, ils cherchent à se rassurer. Pour leur défense, il n'y a pas vraiment de formation en recrutement. Si vous n'êtes pas RH ou chasseur de têtes, vous ne savez pas forcément comment vous y prendre. Vous avez peur de miser sur le mauvais cheval.

Règle N°1 : oui, il y a des bonnes réponses.
Règle N°2 : répondez vite. Toute hésitation, toute réflexion sera prise pour un (mauvais) mensonge.
Règle N°3 : on ne vous demande pas d'être franc ou honnête ; vous devez avant tout dire ce que le recruteur veut entendre. Bienvenue dans le monde du travail !
Règle N°4 : ce sont des questions qu'on va vous poser 1000 fois... Mais il faut faire comme si c'était la première fois. Toute marque d'ennui (du style : encoooore ?) ou les blagounettes sont à proscrire.

Quelques questions-types :
  • Quelles sont vos 3 qualités ? Evitez de dire "le dynamisme" (vu 1000 fois) ou "le charisme" (on s'en serait rendu compte.) A défaut, dites "le sérieux" ou "le calme" (dans le sens "pas de décision à l'emporte-pièce".)
  • Quels sont vos 3 défauts ? Là, il n'y a aucune bonne réponse ! Tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous ! Charge à vous de trouver la moins pire des solutions.
  • Quelle est votre meilleure expérience/votre pire expérience ? Soyez enthousiaste sur la "bonne" expérience. Sur la mauvaise, atténuez au maximum les choses. Et ne dites surtout pas de mal de votre ancien chef ! 
  • Quels sont vos hobbys ? Bien sûr, il faut éviter de rappeler qu'ils sont inscrits, noir sur blanc, à la fin de votre CV. Evitez aussi d'évoquer des sports extrêmes (on pensera que vous êtes une tête brûlée) ou des hobbys solitaires (qui donnent une image d'asocial.) 
  • Pourquoi est-ce que je VOUS prendrais ? Là, il faut tout donner ! Soyez combatif ! Variante : qu'est-ce qui vous plait, dans ce job ?
  • Vous avez une question ? C'est LE meublage. Au cours de l'entretien, notez bien un point que vous voudriez éclaircir. Au pire, posez une question sur l'entreprise. Tout cela soulignera votre intérêt. Bien sûr, il faut éviter de piéger le recruteur (cf. "vous m'avez dit que l'ambiance est bonne. Mais vous m'avez aussi dit que mon prédécesseur a fait un burn-out. Ce n'est pas contradictoire ?)
  • Vous vous voyez où, dans 5 ans ?  Une autre question-piège. Si vous postulez dans une PME où vous n'avez aucune possibilité d'évolution, c'est une voie sans issue ! Sinon, dites que vous voulez plus de responsabilités, plus d'autonomie, etc. Mesdames, évitez d'évoquer vos projets de bébés (c'est éliminatoire...)

En conclusion, la meilleure parade, c'est de préparer les questions cons. Et plus généralement de se préparer à toute question indiscrète/piégeuse/embarrassante.

lundi 13 octobre 2014

Soyez différent... Mais pas trop


Lorsqu'un journal évoque le recrutement, c'est souvent sous un jour idyllique. Ainsi, cet article parle des anti-conformistes.

Anti-conformiste, ça n'est pas uniquement les gens qui ont un piercing ou qui refusent les costume-cravates. On parle de personnes vraiment différentes, avec un parcours original. Bien sûr, une entreprise a en permanence besoin de sang neuf. Il faut des gens qui sortent des sentiers battus pour apporter de nouvelles idées, de nouvelles solutions... Mais en pratique, personne ne veut les embaucher.
Tout d'abord, lorsque quelqu'un embauche un employé, il a tendance à vouloir un clone de lui-même. Il veut de la sécurité. Après tout, il se connait bien. Donc, il se dit que quelqu'un qui a plus ou moins le même parcours agira plus ou moins comme lui. La conséquence bien connue, c'est les bataillons de telle promotion de telle Grande Ecole, qui se retrouvent à travailler ensemble, qui dans les ministères, qui dans les conseils d'administration. Avec des risques de consanguinité et de manque de recul.
Surtout, ils ont souvent peur de ne pas pouvoir maitriser leur employé. Un déviant sera imprévisible, d'après la grille de lecture de son chef. Le chef fera un complexe vis-à-vis de quelqu'un de créatif ou d'intelligent. Un petit génie risque carrément d'être "dangereux" pour la carrière de son supérieur. Dans la Silicon Valley, on les adore. L'idée est d'en extraire le maximum d'idées (puis de les jeter une fois passé la date de péremption.) En France, on se méfie. Les artistes sont vus comme fainéant et les intellos, comme ne passant jamais à l'action. Dans le monde industriel, les gens ont tendance à brider leur créativité et à chercher plutôt des "bonnes réponses".

Enfin, les cabinets de recrutement ne veulent prendre aucun risque. Présenter un original à son client, c'est risquer de déplaire à son client. Donc de perdre un marché.

Concrètement, si vous avez un "parcours atypique", les portes se ferment. Mieux vaut maquiller son CV. Quant à la passion ou au loisir un peu "pointu", mettez le en page 2, l'endroit que personne ne regarde...

lundi 11 août 2014

L'autre job d'été...

Quand on pense jobs d'été, on pense aux petits boulots.
Mais il y a parfois de "vrais" jobs, souvent dans l'intérim. Août, c'est un mois où la France tourne au ralenti. Beaucoup d'entreprises ferment. Les DRH sont en vacances. Cabinets de consultant et agences d'intérim baissent le rideau de fer. Sur les sites d'emploi, il n'y a plus rien de neuf depuis le 31 juillet...

Dans ce contexte, le moindre imprévu devient disproportionné. Un poste à pourvoir en aout, c'est comme une rage de dent un dimanche, à 2 heures du matin. Un salarié qui tombe malade, un nouvel arrivant qui fait faux-bond, un surcroit d'activité imprévu... Les RH paniquent. Il faut d'abord trouver un moyen de recruter. L'unique employé d'astreinte de l'agence ou du cabinet doit faire le tour des CV sur son bureau. Manque de pot, beaucoup de portables sonnent dans le vide. Puis, miracle, il trouve une poignée de candidats. Pas de salamalecs : c'est entretien l'après-midi même, rendez-vous demain chez le client et prise de décision le surlendemain. Là, en général, le chômeur est encore en pyjama. Dans une scène digne d'Orange mécanique, il doit se laver, mettre un costume, se rendre au rendez-vous, etc. en un temps record. Et comme d'habitude, il n'a aucune info sur le poste à pourvoir.
Pour le chômeur, c'est tout bénef. Tout le monde est pressé, donc ils ont moins la tête à négocier un salaire et ils sont moins regardant sur le CV. Par contre, ils sont nerveux, stressés, voir agressifs. Certains ne perdent pas complètement le nord. Si vous foirez l'entretien, le recruteur peut vous prendre à parti (y compris physiquement.) Et bien sûr, il faut être disponible IMMEDIATEMENT. Impossible de décaler l'heure des entretiens.

Éventuellement, ils proposeront une mission plus intéressante (et mieux payée) que d'habitude. On l'a dit et redit, la disponibilité, c'est le critère N°1. Si ça marche, tant mieux. 48h après le premier coup de fil, le contrat est signé. Le chômeur est en poste ! Il est d'autant plus heureux que c'était inespéré et qu'il n'a même pas eu le temps d'attendre.
Par contre, si ça ne marche pas, les cabinets de recrutement l'oublient de sitôt. Au moins, la réponse tombe dans les heures qui suivent. Les agences d'intérim, davantage habituée à avoir des offres en août, garderont son CV en haut de la pile (parce que lui, au moins, il est disponible.) Et peut-être qu'ils auront quelque chose à proposer dans les jours suivants...

lundi 28 juillet 2014

Feuilleton de l'été

On l'a déjà dit, aujourd'hui, même pour un poste dans une PME, vous passez 2 ou 3 entretiens. Sauf qu'entre la mi-juillet et début septembre, les entreprises ont tendance à geler leurs processus de recrutement. Ainsi, si vous avez eu un entretien début juillet, vous devrez patienter un mois et demi avant l'étape suivante.

Dans le meilleur des cas, le recruteur prend une décision (positive) avant de partir en vacances. Vous passez un mois et demi le cœur léger. Vous êtes dans la "short list". Vous êtes persuadé qu'en septembre, vous intégrerez l'entreprise.
Hélas, généralement, c'est plutôt : "Je vais en parler à Durant, mais il rentre début août. Et moi, je pars fin juillet. On sera tous les deux là fin août. On vous donnera une réponse à ce moment-là." Et vous êtes bon pour un mois et demi d'angoisses. "Oui ? Non ? C'est sûr que ce sera non ! J'aurais pas du lever les yeux quand il m'a demandé si je parlais anglais ! Quel con ! Je vais passer toute ma vie au chômage !"

Et parfois, vous avez simultanément deux pistes. L'une vous dit "on vous rappelle en septembre" et chez l'autre, tout le monde est là. Vous pouvez passer tout les entretiens et signer votre contrat. Comme chez le premier, tout le monde est absent, vous ne pouvez même pas le prévenir ! Alors, vous finissez par l'oublier. En septembre, il se réveille : "Bonne nouvelle ! On veut vous voir pour un 4e entretien ! Comment, vous avez déjà trouvé un travail ? Ah... Bon, alors je vais classer votre dossier..." Il s'estimera trahis. Mais s'il vous voulait vraiment, il n'avait qu'à votre faire signer d'emblée un contrat, plutôt que vous faire languir d'un entretien à un autre.

jeudi 24 juillet 2014

Entretien en plein été

La première quinzaine de juillet est un moment fatidique pour trouver du boulot. Après cette date, beaucoup de gens partent en vacances. Donc plus de recrutements. Si vous n'avez pas trouvé un boulot avant le 14 juillet, vous avez 99% de chance de rester au chômage qu'au 1er septembre.

Cet entretien est donc votre dernière chance. Problème : ce jour-là, le mercure est au sommet. Vous pouvez quasiment essorer votre chemise. Bannissez les transports en commun (sauf si vous voulez arriver avec une odeur de vestiaire de salle de gym.) Vous avez beau engloutir des litres d'eau, votre bouche est pâteuse. Vos mains sont moite; remplir le dossier d'inscription est un calvaire.) Et bien sûr, le côté "dernier entretien avant septembre" rajoute au stress, donc à la transpiration.
Ensuite, vous entrez dans le bureau. Soit il fait un froid polaire (donc vous attrapez un rhume, donc vous allez renifler), soit (cas le plus fréquent), le recruteur n'aime pas la clim (à vous 1 heure dans un four !) Quoi qu'il en soit, vous êtes déstabilisé (euphémisme.) Vous bafouillez, vous multipliez les "euh", il vous faut 5 minutes pour réfléchir au moindre point de carrière... Parfois, le recruteur essaye de vous mettre à l'aise, de détendre l'atmosphère, mais vous sentez que vous sombrer.
Si votre CV est en béton armé ou s'ils ont besoin urgemment de quelqu'un, on s'en fout. Sinon, c'est un fiasco complet. Le "je vais réfléchir" du recruteur ne trompe personne. Vous avez merdé intégralement. Si le chasseur de tête est présent, il va vous sonner les cloches. S'il avait su, il n'aurait jamais poussé votre CV. Il risque de se faire lui-même engueuler, voir de perdre le marché. Il va vous mettre sur sa liste noire personnelle. Pas besoin de le recontacter sur "d'autres opportunités".

En tout cas c'est fichu pour cet été. Vous devrez attendre septembre pour rechercher du boulot.

lundi 23 juin 2014

Entretien collectif : 2. Gladiator

L'autre type d'entretien collectif, c'est la journée de sélection.

Parfois, elle suit le 1er cas. Le principe est simple : tous les candidats postulent pour un unique poste. Vous êtes là pour vous battre. C'est le pendant professionnel des jeux du cirque. Et à la fin de la journée, le recruteur donnera des lauriers au vainqueur. Sauf si vous êtes tous nul (et là, il baissera son pouce.)

On est dans l'idée utopique de "trouver le candidat idéal" et du "choix objectif". En les mettant tous ensemble, dans un environnement différent d'un entretien classique, on devrait être plus objectif. Timide s'abstenir : vous devez parler devant tout le monde. Le plus souvent, on organisera des jeux de rôles où les candidats doivent réfléchir à un cas fictif. Un jury de plusieurs personnes jugeront les réponses. Parfois, les candidats devront former des mini-groupes (NDLA : et les recruteurs s'étonneront de l'absence d'esprit de camaraderie.)
La journée s'étale effectivement sur toute une journée, afin de jauger l'endurance du candidat. Ils vont jusqu'à laisser mariner les candidats entre les épreuves, pour voir leurs réactions. Quoi qu'en pensent les recruteurs, chaque candidat joue un jeu. En théorie, de par la longueur et la dureté de la journée, il doit fendre l'armure. Mais le candidat garde en mémoire qu'il se bat pour un job. Il cherche naturellement les "bonnes réponses". Parfois, la compétition est exacerbée et les mots fusent (entre candidats ou face aux recruteurs.) D'autres fois, les candidats, fatigués et démotivés, dorment quasiment en fin de journée.

Qu'il soit pris ou pas, le candidat se sentira humilié. C'était un bizutage, pas un recrutement.

vendredi 20 juin 2014

Entretien collectif : 1. recrutement de masse

Le terme d'entretien collectif recoupe plusieurs réalités. Parfois, les grandes entreprises organisent des journées de recrutement. Cela concerne tous les types d'entreprises (industrie, agro-alimentaire, banque-assurance...) Mais elles ciblent généralement un type précis de jobs (généralement des commerciaux ou des conseillers.)
Sur le fond, cela rappelle les salons de l'emploi. Il n'y a pas de filtre à l'entrée. Vous vous inscrivez (nom, prénom, profil et type de job recherché -sous forme de case à cocher-) et c'est parti !

Le jour J, on vous demande de venir avec un CV papier (pensez à en mettre un sur une clef USB.) Souvent, la journée commence par une présentation de l'entreprise, ses points forts et ce que vous, candidat hyper-motivé, pouvez apporter. Puis c'est le temps des entretiens, souvent à la chaine. 5 minutes, pas plus. Dans les cas extrêmes, il y a juste une urne pour déposer les CV.
En théorie, le poste est ouvert à (presque) tous. En pratique, ils recherchent surtout des juniors. L'entretien est bref (d'autant plus qu'il y en a 10 qui attendent derrière vous.) Souvent, le "RH" est un intérimaire recruté pour l'occasion ; il n'en sait pas plus que vous sur le job.
Derrière, l'armée de RH fera du classement vertical de CV. Il y a tellement peu d'archivage que si 6 mois plus tard, ils organisent une autre session de recrutement, vous pourrez vous réinscrire ! En attendant, vous avez bien compris que c'est mort. Vous êtes bien trop vieux, trop cher et pas assez malléable. Parfois, vous repartez sans savoir exactement pour quel poste vous avez postulé ! En tout cas, vous avez perdu votre journée. Au moins, vous repartez avec un cartable, un stylo et un bloc aux couleurs de l'entreprise. Et ça vous permettra de justifier votre recherche d'emploi, à la prochaine convocation à Pole Emploi...

lundi 19 mai 2014

Comment préparer un entretien ?

Pour sortir du chômage, il faut obligatoirement passer par la case "entretien". J'ai évoqué les entretiens foireux ici, ici et ici. Et comment réussir un entretien ? Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'entretien parfait. C'est la grande frustration du chômeur : on lui reproche d'être tour à tour trop vieux, trop jeune, trop effacé, de faire du rentre-dedans, d'être sous-qualifié, d'être sur-qualifié, d'être pas assez volontaire, d'en faire trop, etc. Chaque recruteur a "son" profil-idéal. Tout dépend de sa propre personnalité, son parcours, son âge...

Préparer avant tout un entretien, c'est avant tout des questions de bon sens. Bien sur, il faut venir en costard et avec une chemise repassée (et en tailleur pour les femmes.) Le jogging ou le jean troué sont à proscrire ! Il faut penser à aller aux toilettes avant et à bien boire de l'eau (pour éviter de ravaler sa salive au cours de l'entretien.)
Si possible, il faut se renseigner sur l'entreprise et le job proposé. L'idéal, c'est de montrer sa motivation pour travailler dans l'entreprise ou les compétences que l'on a et qui serait en adéquation avec le job. Sauf que désormais, par peur des fuites, les annonces sont très vagues. Parfois, le recruteur lui-même n'a que peu d'infos et ce n'est qu'au deuxième entretien que vous en savez plus.

LE conseil, c'est de préparer ce que l'on doit dire. En théorie, un entretien n'est qu'une conversation pour confirmer les dires de votre CV. En pratique, c'est un examen oral. Et comme tout examen, il faut réviser.
  • Le parcours. En général, au début d'un entretien, on vous demande de vous présenter. Ce qui est éliminatoire, c'est de dire d'un ton monocorde "j'ai travaillé chez x de telle date à telle date, puis chez y de telle date à telle date". Il faut être vivant et souligner vos résultats : "J'ai travaillé chez x de telle date à telle date, j'ai doublé leur chiffre d'affaires à l'export et j'ai ouvert tel pays. Ensuite, chez y, j'avais 10 personnes sous ma responsabilité et on a explosé les objectifs." Il faut montrer que ça vous a plu et que le recruteur aient envie de vous écouter jusqu'au bout. - Il faut vous entrainer à éviter les "donc", les "malgré que", les métaphores hasardeuses...
  • Les questions pièges. Certains recruteurs cherchent l'angle-mort (souvent, à la fin de l'entretien.) Trou de plusieurs mois dans le CV, hobby curieux... Les plus agressifs peuvent vous poser des questions très intimes (pourquoi est-ce que vous êtes célibataire à 30 ans ? Pourquoi est-ce que vous avez arrêté tôt vos études ?), sans oublier le classique : "quels sont vos 3 défauts et vos 3 qualités ?" A chaque fois, il faut se préparer avec des réponses toutes prêtes. Il n'y a pas de place pour la spontanéité. 
  • Plus généralement, la subtilité, c'est de se préparer sans pour autant donner l'impression d'un speech tout-prêt. Oubliez le style "sportif en conférence de presse". Regardez les acteurs : ils apprennent un texte et pourtant, une fois à l'écran, ils n'ont pas l'air de réciter. Les meilleurs font même semblant d'improviser. A vous d'en faire autant en entretien !

dimanche 11 mai 2014

CV à trous

C'est un peu une réponse à cet article d'Atlantico. Il traite des CV "à trous".

La consultante qui s'y exprime est dans son rôle. Son job, c'est de valider les candidatures pour le compte d'entreprises. Elle doit donc s'assurer de la véracité des CV et démasquer les menteurs. D'où un "attention, tout peut se vérifier". Tout en étant rassurant sur la justifications des "trous" dans le CV.

Dans la pratique, avec 3 millions de chômeurs, le candidat n'a pas de marge de manœuvre. Au point où une simple pause dans le discours (par exemple, pour se rappeler ce que l'on a fait dans l'entreprise x) peut être interprétée comme un mensonge. A contrario, de vrais mythomanes assez moyens passent entre les mailles du filet.

Pour en revenir aux "trous", que faire ? Effectivement, vous pouvez annoncer que vous avez repris vos études, que vous avez essayé de monter votre entreprise, etc. (NDLA : donc à mentir pour éviter de mentir !)
Le souci, c'est que beaucoup de recruteurs, dans les cabinets, sont des boutonneux encore bardés de certitude. Pour eux, chômeur = loser , point final. Sans oublier les interrogations sur la capacité d'un chômeur de longue durée à s'intégrer rapidement au rythme d'une entreprise. On veut des employés opérationnel dés le 1er jour.
Dans les PME, les personnes en charge du recrutement sont plus compréhensives. Un chômeur "actif" sera perçu comme quelqu'un de motivé. Sauf que justement, beaucoup de chômeurs sont complètement passifs. Un traumatisme lié à un licenciement, un enchainement d'entretiens loupés, des problèmes personnels, un sentiment d'abandon... Le chômeur finit par perdre toute motivation. Et ça, c'est un discours qu'aucun recruteur n'est prêt à entendre.

lundi 14 avril 2014

Candidat-zone

La recherche d'emploi et la drague ont pas mal de points communs. Dans les deux cas, il s'agit de séduire, de convaincre l'autre qu'on est la bonne personne, de mentir un peu sur soi, tout cela face à une entreprise/personne dont on ne connait généralement pas grand chose.

En matière de transports amoureux, le pire, ce n'est pas le rejet, mais la "friend zone". C'est lorsqu'une fille dit : "Tu es très gentil et je t'aime bien... Mais en tant qu'ami."  Parfois suivi d'un "je suis sur qu'un jour, tu trouveras une fille pour toi."
De la même façon, en entretien, il y a une "candidat zone". En général, si ça s'est mal passé, vous n'avez plus aucune nouvelle de l'entreprise. Mais certains se croient obligé de débriefer votre échec. "Vous avez beaucoup de qualités. Vous devriez faire ceci et cela. Je suis sur qu'un jour, vous allez trouver un emploi ailleurs." Et c'est parti pour une séance de retournage de couteau dans la plaie ! On est quelque part entre la condescendance et l'hypocrisie : votre recruteur, dans son infinie miséricorde vous donne des leçons pour trouver un emploi... Ailleurs."
1) Vous êtes là parce que vous cherchez un emploi. On n'est pas chez un coach ou à Pole Emploi. 2) En tant que chômeur, tout le monde vous donne déjà des conseils, tout le temps. Alors vous vous fichez bien de son opinion. 3) De toutes façons, c'est compliqué de préparer "l'entretien parfait". Tous les recruteurs n'ont pas les mêmes attentes (en fonction de sa personnalité, du type de jobs recherchés, etc.) 4) En général, ceux qui vous font le coup, ce sont les pires. Ceux qui arrivent en retard, qui répondent au téléphone au milieu de l'entretien, etc. Est-ce que eux, ils voudraient qu'on débriefe leur entretien ? Non, car la règle d'or des donneurs de leçons, c'est qu'ils ne veulent pas en recevoir...

mercredi 9 avril 2014

Les personnalités recalées en entretien : 3. hommes et femmes

On a vu les hommes recalés, on a vu les femmes recalées. Il y a aussi des comportements qui sont rejetés, quel que soit le sexe du candidat.
  • Le "oui, mais..." A chaque description, il pinaille. " Mon titre était ceci, mais j'ai aussi fait cela." Au début, le recruteur va annoter son CV. Néanmoins, il va très vite en avoir marre. D'autant plus que quelqu'un qui est censé avoir tout fait, c'est suspect.
  • Le mauvais acteur. A chaque question, il lève les yeux au ciel, se répète la question, refléchit et enfin, répond. Pour lui, surtout si c'est un senior, ça lui semble logique : on lui demande des détails sur de lointains postes ; il ne se souvient pas de tout, tout de suite. Mais dans l'esprit du recruteur, ce sont les symptômes d'un menteur. Et même, d'un mauvais menteur.
  • Le négatif. Il se plaint de tout ces anciens postes. A chaque fois, il était sous-utilisé, avec des responsables incompétents. D'une part, un recruteur se dira que s'il atterrit à chaque fois dans des ambiances explosives, c'est que c'est lui, le fauteur de troubles ! D'autre part, même en 2014, en entretien, ça doit être le monde des Bisounours. On doit quitter un poste en restant en bons termes avec son chef. Et il n'y a pas de cas de personnes qui se retrouvent enfermées dans des jobs bidons...
  • Le démotivé. Les personnes en poste qui passent des entretiens, doivent en passer après une journée de travail. Mais ils n'ont pas le droit d'être fatigué ! Il y a aussi le chômeur qui essuie des réponses négatives depuis des mois et part d'emblée perdant. Plus généralement, c'est un peu le fourre-tout des recruteurs. Lorsqu'il ne "sent" pas le candidat (d'après des critères subjectifs), Il aura tendance à se réfugier derrière l'excuse de la motivation.

mardi 8 avril 2014

Les personnalités recalées en entretien : 2. les hommes

Hier, nous avons évoqué les comportements féminins éliminatoires en entretien. Voici leur pendant masculin.
  • Le casse-cou. A 30 ans passés, il est célibataire. Il arrive au guidon d'une grosse cylindrée. A la case "activité", il a mis base jump, canyoning et saut à l'élastique. L'expression "bon père de famille" a été rayée des administrations ; elle n'en reste pas moins en vigueur dans les entreprises. Mis à part Red Bull et Quicksilver, on veut des cadres seniors masculins qui soient posés. Donc c'est vie en couple et monospace. Paradoxalement, pour une femme, ce côté tête brûlée serait un plus : on la considérerait comme "dynamique".
  • Le bout-en-train. Il connait l'intégralité des blagues Carambar sur le bout des doigts. A chaque occasion, il glisse un trait d'humour. Et il met un point d'honneur à tutoyer son interlocuteur. Dans certains secteurs (notamment la vente aux particuliers), on apprécie ce genre de personne, qui mettent de l'ambiance. Néanmoins, dans la plupart des cas, il est vite catalogué "lourdingue". Un recruteur peut même écourter l'entretien.
  • Le touriste. Son costard est deux fois trop grand. Il n'a pas mis le premier bouton de sa chemise. Ni le deuxième. Il est affalé sur sa chaise et ponctue ses phrases de "ouais". Ce qui l'intéresse le plus dans le poste ? "Les voyages." Autre chose ? "Ouais, l'ambiance dans l'entreprise avec les fêtes, tout ça." Merci, on vous rappellera. (NDLA : j'en ai vu un comme ça de mes propres yeux.)
  • L'intello. Il part dans de grandes tirades à chaque question. Il veut montrer qu'il sait plein de choses. Pour autant, ça a tendance à sortir en pagaille. Au mieux, le recruteur sera vite perdu. Au pire, si son niveau de connaissance est bien inférieur au candidat, il se sentira écrasé. Donc il va le saquer.
Globalement, les hommes sont tout de même mieux armés pour les entretiens. Mis à part pour les célibataires, on juge rarement leur vie privée et leurs activités extraprofessionnelle.

Les personnalités recalées en entretien : 1. les femmes

Un entretien, ce n'est pas juste un CV et éventuellement, un test de personnalité. Sinon, on pourrait les passer à distance, avec son ordinateur. Les recruteurs s'intéressent aussi au profil et à la personnalité des candidats. Ce dernier doit s'intéresser au job et être prêt à s'y investir à fond. Ou à défaut, à donner l'illusion d'être motivé. C'est a priori évident : vous êtes au chômage ; vous avez envie de travailler (ne serait-ce que pour payer les factures.) Sauf que certains types de personnes s'autodétruisent en entretien et ils sont donc d'emblée exclus. Honneur aux dames.

  • La mère de famille. Un entretien mardi ? Non, elle doit aller chercher le petit au judo. Le mercredi ? D'accord, mais elle doit partir avant 16h30, car la petite a poney. Au fil de l'entretien, elle n'arrête pas de mentionner sa progéniture. Elle souligne bien que la famille passe en premier. Elle veut tout de suite savoir si elle peut poser ses jeudi (les gamins vont chez l’orthodontiste) et elle précise qu'une fois par mois, il y a la réunion de parent-d'élèves. Donc, il ne faut pas compter sur elle pour les réunions tardives. Le recruteur risque de lui répondre que le mieux, c'est qu'elle reste au chômage. Comme ça, elle pourra aller sans problème au judo, au poney, à l'orthodontiste, aux réunions de parents d'élèves !
  • La future mère. C'est la première, quelques années plus tôt. Elle précise qu'elle vient de se marier. En plus, actuellement, ils recherchent un 3 pièces. Le recruteur la voit venir : dans 3 mois, elle est enceinte et dans 6 mois, elle sera en congé maternité. Avec un peu de chance, elle retombera enceinte peu après et elle s'offrira un congé parental. 
Plus sérieusement, les femmes sont en permanence suspectées d'être moins assidues. Être mariée, c'est presque éliminatoire chez une femme. Alors que c'est un gage de "stabilité" chez un homme. Conseil : mesdames, évitez d'évoquer votre situation familiale, jouez l'ambigüité et retirez votre alliance ! Au pire, le recruteur vous sortira son baratin de dragueur de supermarché.
  • L'artiste. Elle, c'est sur les "activités" qu'elle s'étend. Elle a une passion auxquels elle consacre ses week-ends. Lorsqu'elle évoque son futur, elle se voit organiser des expos à Paris ou à New York. Traduction : le boulot, c'est juste un "job alimentaire". Là, elle est handicapée par les préjugés sur les artistes (fainéantise, dilettantisme, saute d'humeur...) et surtout, le recruteur comprend qu'elle ne fera pas de vieux os. Or, c'est lui qui veut garder la main sur la carrière de ses employeurs !
Si vous tenez vraiment à évoquer vos passions, dites que c'est plutôt un hobbies, sans plus. 9 fois sur 10, il ne s'attardera pas dessus (sauf si ça peut apporter quelque chose au boulot.) La 10e fois, il dira que lui aussi, il fait de la photo. D'ailleurs, l'an dernier, quand il était avec sa femme aux Seychelles...

  • La surveillante d'hôpital psychiatrique en Bulgarie. Elle vient sans maquillage, ne sourit pas et communique uniquement par monosyllabes.
Autant un homme sérieux et mutique sera perçu comme sage, autant une femme sera perçue comme antipathique. Les femmes se retrouvent souvent à des postes en contact avec la clientèle. On leur demande donc d'être charmantes et de faire de grands sourires. Et une jolie femme aura davantage de chance de décrocher un emploi, y compris face à des femmes moins diplômées. Bien sur, il ne faut pas tomber dans l'excès inverse et débarquer maquillée comme un camion volé, avec décolleté vertigineux et micro-jupe !

mercredi 2 avril 2014

Salon de l'emploi

En France, chaque année, plusieurs centaines de milliers de postes ne sont pas pourvus. Il y aura pourtant de quoi éponger grandement les chiffres du chômage. Voilà pourquoi Pole Emploi organise régulièrement des salons de l'emploi. Il s'agit d'essayer de mettre en contact ceux qui proposent des emplois et ceux qui en cherchent.

Donc, vous, chômeur, vous mettez votre plus beau costume, imprimez votre pile de CV et vous rendez au salon. Vous ne croyez pas aux miracles, mais au pire, ça vous fera des entretiens. Or, tout entretien est toujours bon à prendre...
Sur place, c'est la cohue. Les agences Pole-emploi d'Ile-de-France y ont déversé presque tout leur stock de chômeurs. Première déconvenue : les emplois à pourvoir requièrent des savoir-faire trop spécifiques (aéronautique, énergie...), sont dans des secteurs aux conditions de travail difficiles (bâtiment, hôtellerie...) ou sont situés au milieu de nul part.
Reste la solution des candidatures spontanées. Souvent de grands groupes sont présents dans les salons. Bien sur, ils sont pris d'assaut. Les 2 ou 3 RH doivent enchainer les entretiens de 5 minutes (10 minutes, si le candidat est intéressant.) Malgré cela, la file d'attente approche l'heure. Vous crevez de chaud, à cause des spots. Lorsque enfin, c'est votre tour, le recruteur est lessivé. Sur le petit stand, on se bouscule en permanence. Il y a peut-être un poste dans votre branche, mais pas tout de suite. Il prend votre CV en jurant qu'il vous recontactera le jour venu. Les plus nerveux se lâchent carrément, se moquant de vous et votre CV. De toutes façons, l'un dans l'autre, votre CV ira aux oubliettes. Et vous en êtes bien conscient, tandis qu'un autre prend déjà votre place. C'est la deuxième déconvenue.
Après une poignée d'entretiens, vous êtes vidé. Vous n'avez aucune piste sérieuse. Vous n'avez rien appris. C'est une de ces journées foireuses qui vous mineront le moral. A côté de la sortie, il y a toujours un buffet. De l'eau, vite ! Une personne portant un badge "Pole-Emploi" fonce sur vous : le buffet, ce n'est pas pour les chômeurs. En insistant bien sur le mot "chômeur" afin que vous compreniez bien que vous êtes une sous-merde. Et que votre restant d'amour-propre soit anéanti.