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jeudi 19 mars 2015

Mon nom est perso

Parfois, les entreprises recrutent plusieurs personnes en même temps. Pour les petits boulots et autres jobs saisonniers, bien sûr. Mais aussi, dans les grandes entreprises, notamment lorsqu'elles lancent un nouveau projet. Vous faites alors parti d'une équipe de juniors, la fleur au fusil. Un petit boulot, c'est très usant. La camaraderie permet de faire passer la pillule. Votre chef dit que votre groupe, au moins, c'est un groupe soudé...


Sauf qu'une fois que le chef a le dos tourné, c'est autre chose. Première déconvenue : non, tout le monde n'a pas signé le même contrat. Lors du recrutement, le RH vous avait dit qu'il ne pouvait pas vous accorder un euro de plus ; c'était tant par personne, point. En pratique, à qualifications égales, certains touchent plus ou bien, ils ont un contrat plus stable.
Très vite, l'un des collègues s'autoproclame délégué. Un clan de gens "cools" se forme, comme au lycée. Ce clan prend les commandes. C'est lui qui décidera qui mérite d'être invité à l'after-work. Si l'un d'eux sèche, les autres font bloc pour le couvrir. Comme au lycée, le(s) déviant(s) sont marginalisés, voir bizutés. Entre les deux, les gens ne mouftent pas. C'est le prix à payer pour être invité à l'after. Tant pis s'il faut bosser deux fois plus parce que l'un des "cools" fait souvent le mur.
Et vous avez aussi le "company drone". Il suit à la trace le chef. Tout ce qu'il dit sera paroles d'évangiles pour le company drone. Et bien sûr, il passera son temps à fayoter, quitte à affabuler. Parfois, le groupe des cools le fuit comme la peste, car sa capacité de nuisance est forte. Mais souvent, c'est l'un des cools, voir leur chef : il dénonce les déviants, mais comme il est intouchable, il fait ce qu'il lui plait.
En tout cas, l'unité n'est qu'une façade. Chacun tire la couverture à lui.


A la limite, ce genre de comportement se justifie lorsqu'il y a un enjeu (passage en CDI, promotions...) et qu'il n'y en aura pas pour tout le monde. Le "company drone" et le "chef des cools" sont souvent des Rastignac débutants (et pleins d'avenir.) Les responsables aiment bien que des personnalités émergent. Même si ce sont avant tout des fouteurs de merde. Cyniquement, les responsables se disent que les têtes de turc l'ont un peu cherché, qu'elles n'ont qu'à se défendre. Surtout, beaucoup de gens sont incapables de faire la police ou d'aller au conflit. Y compris face à un gamin qui a le verbe haut. Au pire, ils le vireront discrètement, en le prévenant au dernier moment (par peur des représailles.)
Mais lorsqu'il n'y a pas de possibilité d'évolution (ni même une prolongation de contrat), ça devient juste de la méchanceté gratuite. Très vite, l'équipe se délite. Les afters mobilisent de moins en moins, puis elles finissent par disparaitre. Les gens ne se parlent plus que lorsqu'ils ont un service à demander. Le "company drone", à force de balancer des rumeurs (et de tuyauter le chef) finit par pourrir l'ambiance. Le chef des cools ? Il est fréquemment le premier à quitter le navire, car il est appelé ailleurs. Le clan des "gens cools" est fissuré. Les personnes restantes en sont réduites à trainer avec des gens "pas cools", faute de mieux.

mardi 5 août 2014

Job d'été

L'été, c'est par définition la saison des petits boulots. Bien sur, on ne va pas vous confier un poste à responsabilité (on y reviendra...) Les avantages sont nombreux pour le chômeur. Le plus évident, c'est que cela permet de gagner un peu d'argent et de repousser l'échéance de la "fin de droit".

Evidemment, les jobs qui recrutent largement, sans qualifications, n'ont pas des horaires terribles. Mais certains emploi en horaires décalés offrent des primes intéressantes. Quant au secteur de l'événementiel, il offre des avantages en nature (repas, goodies et le cas échéant, hébergement.) Surtout, ces jobs offrent de la resociabilisation. Pendant quelques jours, vous n'êtes plus un chômeur; un rebut de la société. Vous redevenez un salarié, avec des collègues, des horaires de travail et une mission. Il fait beau, un de vos collègues n'arrête pas de raconter des blagues... Psychologiquement, c'est un sacré changement par rapport à d'habitude.
Le problème ? On l'a déjà dit, il faut se battre pour avoir un petit job. Même là, il y a des entretiens. Parfois, vos compétences techniques, commerciales ou vos connaissances des langues étrangères peuvent être un atout. Reste que vous n'avez pas eu un bac+5 avec mention pour distribuer des prospectus sur un salon, faire voiturier ou assurer l'accueil d'un parc d'attraction... Vous avez beau essayer d'être humble et modeste, vous gardez de la distance. A fortiori quand un gros beauf se montre condescendant à votre égard. A la longue, ça vous fait chier de vous lever à 7h du matin pour ça. Et puis, ne vous faites pas d'illusion. Ce n'est pas parce que vous travaillez dans un magasin de [multinationale], que [multinationale] va vous proposer un emploi de cadre. Non, souvent, vous travaillez en fait pour un sous-traitant (qui parfois est lui-même sous-traitant) donc vous aurez peu de liens avec les "vrais" employés. D'autant plus que les responsables sont rarement physiquement présents.
Dans le meilleur des cas, votre mission débordera sur septembre (encore un peu d'argent de poche...) Dans le pire des cas, vous pouvez compter les jours à sourire à des cons (les gens sont très cons lorsqu'ils sont en vacances) jusqu'à la quille...

mardi 20 mai 2014

Petit boulot



Les juniors ont beaucoupde mal à mettre le pied à l’étrier. Certains réussissent à décrocher d’emblée un CDI. Mais dans de nombreux cas, c’est plutôt un enchainement de CDD, de missions d’intérim et de période de chômage. Dans quelle proportion ? Les zappés ne se vantent pas de l’être et les chiffres manquent. Plus le chômage s’éternise et plus il faut « étendre sa recherche ». Lorsqu’il n’y a vraiment plus rien en vue et/ou que l’argent manque, il reste les petits boulots.
Les petits boulots recoupent de nombreuses situations. On y trouve des jobs saisonniers, voir journaliers, de l’intérim et parfois des CDI.


  • Souvent, les chefs d’équipes craignent les candidats surdiplômés. Ils craignent –légitimement- un manque d’implication et qu’à la première occasion, il s’en aille. Vous devez donc envoyer un CV « allégé ». Parfois, l’entretien est très informel : on vous jugera davantage lors de la journée d’essai.

  • Par définition, s’ils recrutent très largement, c’est qu’il y a un loup. Soit ce sont des jobs mal payés, soit durs physiquement, soit dans un environnement difficile. Les jobs nocturnes proposent parfois des taux horaires élevés et un temps de travail réduit. Mais tout le monde n’a pas forcément l’envie ou la possibilité de travailler la nuit.

  • Ce sont souvent des jobs kleenex. Ici plus qu’ailleurs, les responsables reçoivent presque tous les jours des candidats. Vous n’êtes pas content des conditions de travail ? La porte est ouverte ; il y en a 10 prêts à faire ton job !

  • Certains secteurs, comme l’immobilier, recrutent en permanence. A contrario, les jobs estivaux sont très recherchés (notamment par les étudiants en quête d’argent de poche.) Il faut donc vous réveiller bien en avance… Quoi qu’il en soit, ne croyez pas qu’on n’attendait que vous. Il faudra vous battre pour décrocher ce travail !

  • Ne faites pas votre Florence Aubenas ! Ce n’est pas parce que vous avez bac+4 et que vos collègues ont bac-5 que vous devez être condescendant. Vous n’êtes pas forcément le plus doué pour ce poste. D'ailleurs, il y a peut-être d'autres bac+4 parmi vos collègues...

A court terme, c’est une toujours bonne leçon d’humilité. Ça vous permettra de prendre du recul par rapport à votre poste et au monde du travail. Mais le retour peut être difficile : ce passage par la case « petit boulot » peut effrayer un recruteur.

jeudi 27 février 2014

Réunion conso

Qui dit chômage, dit souvent problèmes financiers. Bien sûr, pour toucher des indemnités, le chômeur n'a pas le droit de travailler. L'angle mort, ce sont les "études de consommateurs". Point de rémunération, mais des "remboursements de frais", non-déductibles des indemnités.

Bien sur, les études n'emploient pas les mêmes cobayes de manière récurrentes. Il faut donc s'inscrire à plusieurs études et au mieux, on peut participer à 1 ou 2 enquêtes par mois. Sachant qu'on touche entre 20€ et 50€ à chaque étude. Certaines se cachent sous le vocabulaire "discussions sur le thème de..." D'autres ont un nombre limité de participants : pas de chance pour les derniers (ils ont néanmoins parfois droit à "des remboursements de frais", mais moindre.)

Vous voilà dans une salle avec d'autres chômeurs de votre âge et de votre sexe (pour des questions de représentativité.) Cela débute par une brève présentation. Dans le lot, il y en a toujours un qui en a gros sur la patate. Il se plaint de sa reconversion forcée comme vigile (NDLA : Pole Emploi fourgue quasi-systématiquement des formations dans la sécurité aux fin de droits.)
Ensuite, on vous demande d'imaginer si vous utiliseriez le produit dans telle ou telle situation. Et sur votre lieu de travail, vous l'utiliseriez ? Les participants se projettent. Pendant quelques instants, les chômeurs redeviennent des employés, dans une situation plus ou moins imaginaire. On se prend au jeu. C'est toujours curieux de voir des adultes rêver à voix hautes.

Puis c'est fini. Vous passez prendre votre enveloppe et vous retrouvez votre vie de chômeur. Au moins, pendant une après-midi, vous avez oublié ce que vous étiez.