Fut un temps pas si lointain où la France entière s'arrêtait en août. Certaines entreprises fermaient durant tout le mois. Y compris les grandes entreprises. Donc, au temps où vous n'aviez que quatre semaines de congés par an, vous étiez marron. De toute façon, vos clients fermaient, les administrations étaient fermées, les banques étaient fermées, les boutiques étaient fermées, les transporteurs étaient fermés... Alors quel intérêt de rester ouvert ?
Le plus incroyable, vu d'aujourd'hui, c'est que cela semblait normal. Le téléphone sonnait dans le vide. Vous n'aviez pas de boite mail, ni d'accès à distance. Donc aucun moyen de suivre vos dossiers. Et on ne vous en tenait pas grief. On savait qu'il fallait vous recontacter en septembre.
Dans Les vacances du Petit Nicolas, à la fin, le personnage principal retrouvait son quartier. Or, tous les rideaux de fer étaient baissés. Une ambiance de fin du monde, typique des mois d'août.
C'était un temps suspendu. Toute la France était qui dans sa maison de campagne, qui dans un village-vacance FRAM. La télévision ne diffusait que des émissions au bord de la plage ou des séries-TV. Parce que les téléspectateurs aussi, étaient partis.
Ceux qui souffraient, c'était ceux qui n'avaient pas d'emplois. Le chômeur savait que si le 30 juin, il n'avait pas décroché un contrat, il était bon pour deux mois supplémentaires. Et si l'ANPE ne vous avait pas versé vos allocations, vous n'aviez que vos yeux pour pleurer.
Pour le consultant, c'était encore pire. Votre préavis de licenciement se terminait le dernier vendredi de juillet. Impossible de contacter l'ANPE en août, donc vous déposiez votre dossier début septembre, après un mois sans aucune rentrée d'argent.
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