mercredi 26 mars 2014

Welcome to Fight club

En réaction à cet article paru dans Capital.

L'entreprise, c'est un huis clos. Vous restez des années aux côtés des mêmes personnes. Dans les PME ou les entreprises situées en provinces, les employés effectuent l'essentiel de leur carrière dans une seule entreprise, au même poste. Pour d'évidente raisons liées au vivre-ensemble, il ne peut y avoir de conflits ouverts, en permanence. La tendance est à l’apaisement et au consensus... Alors que ce huis clos est lui-même générateur de tensions.

En général, les conflits restent larvés. Certains employés préfèrent se gaver de cachets plutôt que d'affronter un chef tyrannique. D'autres se contentent de dénigrer un collègue uniquement lorsqu'il a le dos tourné, comme on l'a vu avec le faux-jeton. Les responsables préfèrent tolérer un employé jmenfoutiste que d'essayer de le recadrer. D'autant plus que la loi punie la violence verbale ou physique. Il n'y a pas de notion de "légitime défense".

Et parfois, ça explose.
  • Lors de conflits entre employés. Il y a forcément un rapport de force. Si l'agresseur est un nouveau ou un précaire (CDD, intérim), il est gentiment mis à la porte. Ca fera un beau trophée pour un chef de service.
  • Si l'agresseur est un employé bien en place, ce sera nettement plus dur. Même en cas de racisme, de harcèlement sexuel ou de vol, les autres auront tendance à prendre fait et cause pour lui. "C'est juste pour rire" ou "il te fait des excuses", voir "il n'avait pas compris que ça te blessait". En pratique, l'agresseur est déjà "connu" pour ce type de faits. Dans les grandes entreprises, on essayera de le muter. Dans les PME, l'agresseur se retrouve indéboulonnable et c'est l'agressé qui est mis sur la touche. Car la victime est considérée comme un "facteur de trouble".
  • Vis à vis des clients, la tendance est au "le client est roi". Il a exigé l'impossible et/ou ses reproches sont de sa propre faute ? Pas grave, c'est le commercial qui trinque. Les entreprises fuient comme la peste toute perte de marché ou toute mauvaise publicité.
  • Le seul cas où le client a droit d'être recadré, c'est lorsque c'est un client mineur, qui effectue un "one shot".
En définitive, il faut résumer les conflits avec cette devise de François Hollande : "Fort avec les faibles, faible avec les forts."

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