vendredi 9 mai 2014

Economie de bouts de chandelles

Le problème de beaucoup de PME, c'est la radinerie. Beaucoup de PDG cherchent avant tout les solutions les moins chères. L'une d'elles, c'est de donner plusieurs tâches à une même personne.

L'un des exemples les plus comiques, c'était le responsable de la production d'une entreprise où j'ai travaillé. Il était passionné de trains électriques et il s'était construit un réseau chez lui. Notre patron en avait déduit qu'il était fort en programmation. En plus, c'était quelqu'un d'assez radin. Donc le voilà bombardé responsable informatique !
Il s'est pris au jeu. Qu'est-ce que c'était drôle de le voir lire ses ...pour les nuls avec le sérieux d'un pape! On l'avait affecté à l'achat et à la mise en route des ordinateurs. Le PDG ne comprenait pas que dans l'absolue, un responsable de la production a mieux à faire que d'aller avenue Daumesnil pour acheter des ordinateurs (ce qui lui prenait une bonne demi-journée) puis à installer les ordinateurs. Sans compter les mises à jour... Il y avait des choses moins drôles, comme son refus d'allouer plus de 50Mo (oui, j'ai bien dit "Mo") à chaque boite mail.
Puis il y a eu le choix d'un logiciel de gestion. Bien sur, il a choisi le moins cher. Le fait que la société soit basée à l'autre bout de la France ne l'a pas alarmé. En théorie, le serveur était "Raid 2", mais ça ne l'a pas alarmé de recevoir une unique unité en guise de serveur. Et ça ne l'a pas non plus alarmé que l'unique contact soit un VRP multicarte qui fasse aussi l'assistance informatique. Evidemment, un jour, le serveur a planté. Les données étaient perdus et notre contact, perdu dans la nature. L'incident nous a pris un mois et demi. Un mois et demi sans facturation, sans commande, sans gestion des stocks, sans ordre de fabrication, etc. Le préjudice pour une PME était énorme. Mais le PDG n'a pas revu sa stratégie et notre branquignolle d'être toujours en charge de l'informatique, en sus de ses autres casquettes.

Moralité : faire des économies, c'est bien, mais il faut peser le pour et le contre. Car au-delà d'un certain point, on a davantage à perdre qu'à gagner.

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