jeudi 30 janvier 2014

Choix cornélien

Amis DRH, bonjour ! Pour votre prochain poste, vous cherchez un cadre compétent, loyal et pas cher. Mais attention, il ne peut remplir que deux des trois caractéristiques !

Beaucoup de DRH et de chef de service cherchent la perle rare. L'employé surqualifié, fidèle comme un toutou et qui accepte d'être payé au lance-pierre. Après tout, en ces temps de disette, ça se trouve facilement, non ? Non ?

A la limite, l'idéal, ce serait la "tête". Le petit génie ultra-productif et dévoué, avec ça. Il se donne à 100%, pendant des années... Sauf que voilà, tout travail mérite salaire.
Pour qu'il s'épanouisse, il lui faut une rémunération descente et un environnement favorable. Et là, ça coince. Car c'est bien connu, les entreprises n'ont pas les moyens de bien payer leurs salariés ! Et puis, un cadre trop intelligent, c'est dangereux. Il peut finir par devenir calife à la place du calife...

Certains secteurs préfèrent sacrifier le côté "dévoué". Elles veulent des salariés kleenex. On prend des gens mal payés, sur lesquels on met une pression permanente. Lorsqu'ils en ont marre, ils claquent la porte et on en prend d'autres. Au moins, on a toujours des cadres "frais". On n'est pas là pour distribuer des médailles du travail !
Sauf que dans un marché du travail atone, les salariés kleenex ne peuvent plus partir. Les plus accros, acculés par le stress, font des burn-out. Les autres tombent dans l'aquoibonisme. "A quoi bon faire des heures sup' pour une paye de misère ?", "à quoi bon se tuer à la tâche sur tel dossier ?" Et vous vous retrouvez avec des employés qui passent leurs journées à surfer sur le net ou à papoter à la machine à café.
Dans les PME, des recruteurs naïfs se disent qu'en recrutant un bac+5 pour un travail de bac+2 (avec un salaire de bac+2), ils auront un salarié hyper compétant... Et ils s'étonneront lorsqu'il s'en ira.

Hélas, trop souvent, les entreprises évacuent l'aspect "compétence". Les gens trop intelligents et trop autonomes finissent par avoir trop d'idées ! Les chefs de service qui ont des lacunes (anglais, informatique...) adorent les yesmen. Ils ne sont pas malin, mais ils font ce qu'on leur dit. Souvent, en plus, ils sont un peu fayot.
Lorsqu'une entreprise met la pression sur ses salariés, les yesmen sont les seuls à rester. Sur le long terme, c'est nuisible à l'entreprise, vu que tous les talents sont partis. Faute de savoir-faire et d'esprit d'initiative, les cadres font couler l'entreprise.

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