dimanche 23 avril 2023

Window living

L'autre jour, j'avais quelques heures à tuer dans une ville de province. Ça m'a rappelé l'époque pas si lointaine où je postulais à des postes à la campagne...

J'ai déjà évoqué l'entretien dans une PME de province. Mais le fun ne s'arrête pas là !

Lorsque vous êtes jeune précaire, vous êtes rarement véhiculé. Sinon, vous possédez une vieille guimbarde bien incapable d'enquiller plusieurs centaines de kilomètres.
Donc, vous venez à l'entretien en train. Seulement voilà, dans de nombreuses villes, il n'y a qu'un train (à l'aller de Paris), le matin et un autre (pour le retour), le soir.

L'entretien, il est plié au bout d'une heure. Ensuite, vous avez n heures à tuer jusqu'au retour. En prime, parce que vous êtes au chômage et que le billet de train vous a coûté deux semaines d'allocations, vous n'avez plus un cent.
Vous voilà errant dans une ville industrielle, sans charme, où vous ne remettrez plus jamais les pieds. Les minutes sont des heures. Ce n'est pas juste du "window shopping". Non, vous faites du "window museuming", du "window mcdoing"... Vous êtes plus seul que jamais, dans cette ville qui vous a rejeté. Et puis, avec votre costume-cravate, ça se voit, qu vous êtes un étranger. Ça se voit, que vous êtes un raté. En théorie, cela fait toujours du bien de voyager. Mais là, c'est une souffrance interminable...

Puis, enfin, le train arrive et vous quittez cette ville pour de bon. L'anxiété ne redescend que sur le quai de la gare parisienne.

vendredi 17 février 2023

I.T.F.

Hollywood aime bien les histoires d'entreprises où un anonyme dévoile à son PDG une idée géniale, qui permet à l'entreprise de se développer. Du coup, l'anonyme est promu sur-le-champ...

En pratique, ça n'arrive jamais. Au contraire.

Imaginez, vous êtes impliqué dans un équipe projet. Il y a eu des moments difficiles, mais le projet est sur le point d'aboutir. Surprise : vous êtes bien au-delà des objectifs. Dans les stats de reporting, vous faites la course en tête.
Un projet qui réussit ? Le presta qui s'en occupe doit partir dans 3 mois, alors ça serait dommage que ce succès reste orphelin... Votre N+2, voire N+3 demande une présentation. Puis il commence à mettre son grain de sel. Et d'autres "huiles" commencent à s'impliquer. La liste des personnes en "CC" sur les mails s'allonge. Des gens qui n'étaient pas du tout impliquées jusqu'ici, voire qui vous avaient envoyé balader !
Une partie du travail du management intermédiaire consiste à repérer les success story de l'entreprise et s'en attribuer le mérite. En particulier les Rastignac.

Dans de rares cas, cela évolue dans le bon sens. Tel interlocuteur refusait de vous communiquer des informations et grâce à un mail d'en-haut, il s'est mis à filer droit !

Mais en général, le projet vous échappe complètement. Bientôt, votre N+3 et ses collègues organisent ds réunions sans vous. Ces inspecteurs des travaux finis s'attribuent le mérite de vos actions. Aussi, ils n'hésitent pas à vouloir faire pisser un peu plus le projet. Vous aviez gagné un marché de 3 millions ? En prétextant des frais supplémentaires, on peut gonfler la note à 4 millions, non ? Faute de connaissances du terrain, c'est la foire aux yaka faukon. Impossible de les contredire. Et ils ont d'autant moins de scrupules que c'est vous qui serez en première ligne, pas eux !
Et lorsqu'il y a une action, elle est pour tout de suite, maintenant. Votre manager se fait mielleux. Il voit bien qu'il dit blanc un jour et noir, le lendemain. Sans parler du PPT de 58 diapos qui vous a occupé, la semaine dernière, jusqu'à 1h du matin. Oui, mais les ITF, ce sont ses supérieurs et vous, votre mission se termine bientôt. Son empathie est feinte ; il a déjà choisi son camp.

Parfois, le management intermédiaire a vendu la peau de l'ours avant que vous l'ayez tué. Et l'ours vous a échappé. Tant pis. De toute façon, ils ont déjà repéré une nouvelle ITF à organiser...

Certains employés se plaignent de faire du présentéisme et de n'effectuer que des taches sans intérêt. Mais d'autres vous diront qu'au moins cela permet de rester sous le radar. Que les choses valorisantes sont une malédiction, pour les employés de base...

jeudi 2 février 2023

The man who wasn't there

J'ai posé un congé d'une journée. Rien d'exceptionnel. J'avais prévenu et remplit une demande en bonne et due forme. Par contre, j'ai oublié de décliner les réunions de la journée, dont un face-to-face.
Personne n'a remarqué mon absence. D'ailleurs, sur plusieurs compte-rendus j'étais noté parmi les "présent". Quant au face-to-face, mon interlocuteur s'est excusé de ne pas pouvoir y assister !

Dans le temps, c'était simple : vous deviez être présent, du lundi 8h au vendredi, à 17h. C'était manichéen : on était présent ou absent. Toute personne qui n'était pas physiquement à son bureau devait se justifier. Bien sûr, cela avait un côté pervers. C'était le temps du manager-pion, qui regardait par dessus votre épaule et des employés faisant semblant de travailler.
Avec les 35h, il y a eu "l'aménagement du temps de travail". Les gens qui s'absentaient un mercredi sur deux, les RTT, les horaires décalés... On passait d'horaires fixes à une obligation d'être présent physiquement dans l'entreprise pendant x heures par an.
 

Maintenant, on passe à une nouvelle étape : la déconstruction du temps de travail. Une transformation d'autant plus sournoise qu'elle fait l'objet d'aucune négociation nationale ; il n'y a que des lignes directrices et des garde-fous qui sont autant de vœux pieux.
Qu'est-ce que la présence, en 2023 ? Certaines entreprises autorisent 3, 4, voire 5 jours de télétravail. Vous croisez à peine vos collègues, au point où des "coffee" sous Teams remplacent la machine à café. Dans d'autres entreprises, il n'y a plus de bureaux dédiés par service. Les jours de présentiels, les employés s'installent où ils peuvent.
Surtout, les notions de "congés" ou "d'arrêts maladie" deviennent floues. Le covid a créé cette zone grise de "potentiellement contaminant pour ses collègues, mais en capacité de travailler". Grippe, angines, gastroentérites sont désormais synonymes de télétravail. En théorie, pour le télétravail, l’assurance ne vous couvre que si vous êtes chez vous. D'ailleurs, vous pouvez exiger de votre employeur à ce qu'il vous fournisse le matériel nécessaire (écran supplémentaire, casque audio...) à l’exécution de votre travail. En pratique, on tolère à ce qu'un employé soit où il veut, tant que le travail est fait. Lors des voyages avec quarantaine obligatoire, on autorisait le salarié à effectuer un télétravail durant la quarantaine et à ne prendre sur ses jours de congés qu'ensuite.
Au quotidien, vous avez souvent Outlook et Teams sur votre smartphone pro. Vous pouvez donc réagir rapidement, même hors des heures habituelles. Or, en entreprise, on glisse vite de "pouvez" à "devez"...

Le monde du tertiaire devient donc un monde virtuel. Dans les cas extrêmes, vous n'avez jamais vu vos collègues ou votre manager "irl". Les gens ne sont plus que des avatars avec des pastilles vertes, rouges, jaunes... Et plus rarement, blanches. Quel que soit le jour et l'heure, vous n'êtes jamais très loin de votre "bureau".
Ce monde-là ne donne pas beaucoup de droits aux salariés, mais pas beaucoup de devoirs non plus. Cela explique le fort turnover actuel. Néanmoins, ce n'est pas grave, on s'habitue à voir disparaitre des avatars et à en voir apparaitre de nouveau. L'entreprise devient un "lobby" de jeu en-ligne...

vendredi 20 janvier 2023

Retraite virtuelle

C'est un marronnier. Après chaque présidentielle, il faut "réformer la retraite". Autrement dit, allonger la durée du temps de travail et diminuer de facto les pensions, avec un calcul plus sévère.

Dire que lorsque j'ai commencé, les plus de 55 ans commençaient à préparer leur retraite ! D'ailleurs, à la moindre bourrasque, les entreprises les mettaient en pré-retraite... 

L'argument des libéraux, c'est que l'on vit plus longtemps et mieux. 65 ans, c'était l'âge de François Mitterrand lors de son élection, en 1981. Il avait alors l'apparence d'un vieillard. Aujourd'hui, on est encore plein de vie, à 65 ans ! Germinal, c'est fini ! Ce n'est pas en remplissant des tableurs Excel que vous allez attraper des douleurs ou des maladies.
A droite, on dira que la caisse de retraites des employés et cadres Français est bénéficiaire. Mais on lui demande de financer les retraites des fonctionnaires et des immigrés, qui sont déficitaires.
A gauche, on souhaite laisser du temps au temps. Les baby-boomers vont bientôt trépasser et il y aura alors moins de retraités, pour un nombre constant d'actifs. Donc le système reviendra à l'équilibre.
Chacun se fera sa religion.

Pour le zappé, le mot "retraite" est un concept abstrait. Au même titre que "promotion", "plan de carrière", "congés", "médaille du travail", "CE", etc. L'horizon du précaire, c'est la fin de son contrat ou de sa mission. Et même s'il est en CDI, il sait qu'il retournera tôt ou tard à Pôle Emploi. Alors se projeter dans vingt ans...
Et lorsque l'on dézoome, on a vite le vertige. Pour ma part, un quart de siècle de carrière, mais seulement sept années d'emplois à temps complet. Puis, il y une petite demi-douzaines d'années employé au moins 50% du temps, avec parfois un trimestre complet dans l'année. Mais les dix autres années, je travaillait de manière très sporadique, avec moins de 10 000€ récoltés dans l'année. Sachant que votre pension de retraite se base sur une moyenne de vos vingt meilleurs années...

Idéalement, il faudrait qu'aujourd'hui, je décroche un CDI bien payé, qui m’emmène jusqu'au bout. Soit exactement vingt ans.
Ça pourrait marcher en théorie. Sauf que personne ne veut d'employés grisonnants. En cas de PSE dans un grand groupe, les employés, cadres et managers de base de plus de quarante ans se font dégager. Plus vous vieillissez, plus les portes se ferment. Cela devient un parcours du combattant. A cinquante ans, le bout du monde, c'est de rebondir comme cadre dans une PME, avec un salaire divisé par deux. Et qui veut recruter un sexagénaire ? Il a souvent déjà un pépin de santé. Sa productivité est déclinante et il a du mal à s'adapter. Ce n'est pas à 60 ans que vous allez vous mettre à l'anglais ou à l'informatique ! En plus, à quoi bon former un employé qui va bientôt partir en retraite ? Alors les sexagénaires se contentent de missions de conseils ou de prestations. Dans ma dernière boite, on se moquait d'un formateur qui avait sucré les fraises pendant deux jours. Un collègue l'avait vu ensuite, perdu dans la métro : il ne savait plus ni où il était, ni où il allait. Tout le monde n'aura pas la vivacité de Bertrand Piccard, à 65 ans, hélas...

Et encore, ça, c'est l'hypothèse haute. La Génération Y l'a bien compris. La prochaine étape, ce sera la disparition du CDI, au nom de la flexibilité. Il n'y aura plus d'employés ou de prestataires, juste des auto-entrepreneurs. Votre travail, quel qu'il soit, vous l’effectuerez à distance et vous facturerez des gens que vous n'avez jamais vu. Oui, tant qu'à faire, vous pourrez bosser depuis une plage Espagnole. Mais il faut plutôt voir que vous serez ouvert 24h/24. Pas question de dire à votre client : "Je ne peux pas le faire maintenant..."
Or, lorsque vous êtes auto-entrepreneur, voire "patron" d'une SASU ou d'une EURL, vous ne cotisez pas pour votre retraite. On va donc voir se développer des produits bancaires de retraite complémentaire. De même que pour les salariés, les mutuelles d'entreprises prennent le pas sur la sécurité sociale et assurent l'essentiel des remboursements. Demain, donc, il y aura des retraites par capitalisation, qui prendront le pas sur des pensions versées par l'état devenues ridicules. Les smicards auront droit à un minimum vieillesse. Les cadres supérieures vivront très bien, grâce à des complémentaires déplafonnées. Et au milieu, il y aura vous, qui toucherez à peine plus que le minimum.

mercredi 21 décembre 2022

Le blues des Marcheurs

En juin dernier, 114 députés de LaREM/Renaissance quittaient définitivement l'Assemblé Nationale. 6 mois plus tard, 60 d'entre-eux n'ont toujours pas retrouvé de travail. L'enquête de BFM TV est consternante. Bienvenue dans la vie réelle !

Ils se plaignent ainsi :
- D'un réseau professionnel inefficace
- De réponses à des offres où il y a déjà des dizaines de candidats
- Les DRH les recalent, parce qu'ils ont un profil atypique
- De journées sans rien à faire, à attendre que le téléphone ne sonne . Avec un sentiment d'inutilité
- Les 4271€ (!) d'indemnité ne seront pas versés ad vitam æternam. D'où le risque de devoir ensuite accepter des petits boulots, sans rapport avec leurs qualifications.

Conclusion :
1) Les Marcheurs subissent les problèmes que les cadres au chômage connaissent bien. Pas plus, pas moins
2) Ces députés sont tellement déconnectés de réalités, hier comme aujourd'hui, qu'ils n'ont pas conscience de la banalité de leur statut
3) Ces gens donnaient volontiers des leçons aux chômeurs, les traitant de fainéants, de profiteurs, d'idiots... On se rappelle le fameux "vous n'avez qu'à traverser la rue". Mais une fois dans la mouise, ils ne sont pas plus malins que les autres. Et en plus, il faudrait les plaindre...

samedi 10 décembre 2022

Escalade², problème²

"Il faut escalader !" C'est une phrase que l'on entend souvent en entreprise. Mais ce n'est pas forcément une bonne chose...

La vie classique d'une entreprise est faite de conflits avec d'autres entreprises. Des factures impayés qui s'accumulent, une livraison incomplète ou d'un produit défectueux, un service qui n'est pas effectué dans les temps... Ce sont des petits tracas du quotidien.

Moi, je suis de la vieille école. Celle où un cadre devait résoudre lui-même ses problèmes. C'était cette esprit d'initiative qui distinguait le cadre du vulgum pecus. Dire "M'sieur, m'sieur, il m'embête", c'était un aveux d'échec. Pourtant, j'ai l'impression que les procédures d'escalade se multiplient et se systématisent. Avec quatre symptômes :
1) La raison principale, c'est la culture du consensus. Le conflit est interdit. Cela donne des employés qui ne savent plus hausser le ton à bon escient. Voire parfois, qui sont surpris de découvrir qu'il existe des pierres d’achoppement. Donc ils tirent le signal d'alarme.
2) La variante du 1), c'est le "je vous l'avais bien dit". Un employé ayant un peu d'expérience sent d'emblée qu'une situation peut déraper. Mais parfois, les actions préventives sont difficile à mettre en place. Notamment l'employé, même senior, possède souvent peu de marge de manœuvre. Donc, il voit lentement mais sûrement le mur arriver et une fois dans le mur, il peut enfin bénéficier d'un soutien.
3) Sur les cas récurrents, les causes du conflit sont plus profondes. Il faudrait mettre en place une vraie équipe projet. Par exemple : un contrôle de sortie plus poussé, afin d'éviter les erreurs d'expédition. Mais la volonté n'est pas là. Alors l'employé doit éteindre un feu de forêt avec un jet d'eau.
4) La variante du 1) et du 3), c'est que l'employé est sous-dimensionné pour son poste (junior, quota...) C'est pour cela qu'il lève la main en permanence. Parfois, c'est même lui qui envenime un conflit a priori bénin.

Après, le N+1 n'est pas Superman ! Souvent, il ne sait pas davantage hausser le ton et il n'a pas de marges de manœuvre. L'arme du manager, c'est d'impressionner et de sonner la fin de la récré. Pour autant, s'il est sollicité au moindre accroc, la partie adverse s'inquiétera à peine, lorsqu'elle recevra un mail de lui.
Donc, on fait alors appel au N+2, voire au N+3. Du coup, certaines personnes s'impliquent dans l'affaire, au cas où il y ait quelque chose à en tirer. Pour peu que d'autres services interviennent, cela donne volontiers une usine à gaz, comme un mail avec dix personnes en copie ou des comités juste pour préparer un call... La conséquence, c'est une certaine pesanteur, vu que désormais, il faut que le N+3 valide chaque communication avec l'autre entreprise. Et des couacs, car parmi les nombreuses personnes en copie, il y a toujours des francs-tireurs.
Et je suis d'autant plus critique envers les processus d'escalade que plus vous montez haut, moins vous obtenez de résultat. Le N+3 n'est pas là pour s'occuper du day-to-day. Soit il bloque tout, car faute de connaissance du sujet, ses demandes sont inacceptables. Soit il trouve un soi-disant compromis avec son homologue, qui correspond peu ou prou aux exigences initiales de l'autre entreprise (et généralement, c'est l'un puis l'autre.)

mercredi 16 novembre 2022

Consultant démotivé


C'est une variante du blues du zappé : vous avez un travail, mais vous savez que c'est une impasse, parce que vous êtes prestataire.

Dans vos premières missions de prestations, vous étiez mo-ti-vé ! Chez le client, vos collègues étaient presque tous d'anciens prestas. Donc, vous aussi, vous aviez votre chance, si vous étiez travailleur. Vous vous impliquez chez le client (et futur employeur, non ?), au-delà de votre périmètre. Au pire, pas de problème : le cabinet de consultants avait ses entrés chez plein de grands groupes. D'ailleurs, là, vous êtiez un peu surdimensionné pour cette mission. Mais ce devait être le début d'une grande aventure...

Qu'est-ce que vous étiez naïf !

Maintenant, vous avez l'impression de vivre toujours la même histoire. Le cabinet de consultant dont vous n'aviez jamais entendu parler. Le commercial au sourire carnassier, qui sera parti dans deux mois. La mission qu'on vous avait survendu. Vous savez bien qu'ils ne vous embaucheront jamais. D'abord, vous êtes trop vieux. Et depuis peu, le problème, c'est que vous êtes trop blanc. Sans oublier les situations où les embauches sont gelées (PSE, fusion/acquisition, déménagement...) La question n'est pas de savoir si la prestation va mal se finir, mais quand...
Au mieux, vous serez prolongé d'un, deux, voire trois mois. Si vous dépassez les six mois, ça vous ouvrira de nouveaux droits à Pole Emploi. Le miracle, ça serait de dépasser la période d'essai. Là, ça serait rupture conventionnelle, avec préavis et compensation. D'ailleurs, les cabinets de conseil font tout pour que ça n'arrive pas (prolongation de la période d'essai, comptage des congés et du chômage partiel...) Une fois la période d'essai finie, n'hésitez pas à demander une attestation...
Le pire scénario, c'est la mission qui s'arrête au bout de quelques semaines. Là, c'est le licenciement express. Vous êtes viré, vous ne repassez pas par la case départ, vous ne touchez pas d’indemnités.

Alors vous vous habitués à naviguer à vue. Vous écoutez à peine le commercial. Vous vous impliquez (et vous vous appliquez) à peine chez le client. Vous voyez défiler les gens et vous ne retenez ni les visages, ni les prénoms. Au point où vous appelez un collègue du nom d'une personne croisée dans une ancienne mission. Au point où vous envoyez votre demande de congé à la RH d'un cabinet où vous étiez précédemment.
Vous n'avez non plus rien à fiche de tel petit chef infect : de toute façon, dans n mois, il ne sera plus qu'un souvenir. Un surcroit temporaire d'activité ? Vous l'avalez, car ensuite, lorsque vous serez au chômage, vous aurez tout le temps de vous reposer...
Paradoxalement, ce côté complètement dépassionné et complètement blasé peut plaire au client. Au moins, vous faites ce qu'on vous dit de faire, sans jamais vous plaindre. Et ça vous vaudra une prolongation de mission !