Mais dans les entreprises, vous croisez toujours, ici et là, des gens ayant une vraie passion. D'ailleurs, ces gens-là supportent souvent mieux le confinement. Au lieu de se lamenter d'une vie socio-professionnelle perdue, ils ont repris leur passion.
Et puis, il y a les zappés. Toujours entre deux chômages, ils ont le temps de se consacrer autre chose. Plus les années passent et plus ils trouvent un peu d'épanouissement dans cette passion. Seuls leurs amis et leur famille s'intéressent à leur "œuvre". Mais préparer un vernissage (même lorsqu'il n'y a que 5 invités), c'est tellement plus intéressant que le budget du prochain trimestre.
Avec le temps, ils prennent du recul. Leur "job alimentaire" fait du sur-place. Ils vont d'un CDD à un CDI qui ne dépasse pas la période d'essai. Pourquoi chercher à s'intégrer dans une boite qui va vous virer dans 2, 3, 6 mois ? Les managers n'aiment pas les intellectuels : ils veulent de jeunes yesmen qui foncent et travaillent 60h par semaine ! Pas des aquoibonistes ! Surtout que souvent, ce sont des gens qui en savent davantage que leur N+1...
A force, c'est l'impasse. Parmi les blogeurs des années 2000, j'en ai ainsi vu plusieurs forcé de se reconvertir à la quarantaine. Quitter le monde industriel pour une nouvelle aventure. Ce n'est pas qu'une crise de la quarantaine : ils sont souvent en fin de droit.
Souvent aussi, ils ont monté leur propre boite. Des gens auxquels leurs managers refusaient des responsabilités, démontrent ainsi leur capacité de gestionnaires.
En conclusion, si à 25 ans, vous n'arrivez pas à trouver un CDI, cherchez-vous une passion. Ça vous servira à 40 ans, lorsque plus personne ne voudra de vous... Quant aux DRH, n'allez pas vous plaindre ensuite que vous n'avez que de jeunes yesmen avec un fort turnover.