- Le casse-cou. A 30 ans passés, il est célibataire. Il arrive au guidon d'une grosse cylindrée. A la case "activité", il a mis base jump, canyoning et saut à l'élastique. L'expression "bon père de famille" a été rayée des administrations ; elle n'en reste pas moins en vigueur dans les entreprises. Mis à part Red Bull et Quicksilver, on veut des cadres seniors masculins qui soient posés. Donc c'est vie en couple et monospace. Paradoxalement, pour une femme, ce côté tête brûlée serait un plus : on la considérerait comme "dynamique".
- Le bout-en-train. Il connait l'intégralité des blagues Carambar sur le bout des doigts. A chaque occasion, il glisse un trait d'humour. Et il met un point d'honneur à tutoyer son interlocuteur. Dans certains secteurs (notamment la vente aux particuliers), on apprécie ce genre de personne, qui mettent de l'ambiance. Néanmoins, dans la plupart des cas, il est vite catalogué "lourdingue". Un recruteur peut même écourter l'entretien.
- Le touriste. Son costard est deux fois trop grand. Il n'a pas mis le premier bouton de sa chemise. Ni le deuxième. Il est affalé sur sa chaise et ponctue ses phrases de "ouais". Ce qui l'intéresse le plus dans le poste ? "Les voyages." Autre chose ? "Ouais, l'ambiance dans l'entreprise avec les fêtes, tout ça." Merci, on vous rappellera. (NDLA : j'en ai vu un comme ça de mes propres yeux.)
- L'intello. Il part dans de grandes tirades à chaque question. Il veut montrer qu'il sait plein de choses. Pour autant, ça a tendance à sortir en pagaille. Au mieux, le recruteur sera vite perdu. Au pire, si son niveau de connaissance est bien inférieur au candidat, il se sentira écrasé. Donc il va le saquer.
Les galères de la recherche d'emploi et du monde du travail. Un petit blog sans prétention...
mardi 8 avril 2014
Les personnalités recalées en entretien : 2. les hommes
Hier, nous avons évoqué les comportements féminins éliminatoires en entretien. Voici leur pendant masculin.
Les personnalités recalées en entretien : 1. les femmes
Un entretien, ce n'est pas juste un CV et éventuellement, un test de personnalité. Sinon, on pourrait les passer à distance, avec son ordinateur. Les recruteurs s'intéressent aussi au profil et à la personnalité des candidats. Ce dernier doit s'intéresser au job et être prêt à s'y investir à fond. Ou à défaut, à donner l'illusion d'être motivé. C'est a priori évident : vous êtes au chômage ; vous avez envie de travailler (ne serait-ce que pour payer les factures.) Sauf que certains types de personnes s'autodétruisent en entretien et ils sont donc d'emblée exclus. Honneur aux dames.
- La mère de famille. Un entretien mardi ? Non, elle doit aller chercher le petit au judo. Le mercredi ? D'accord, mais elle doit partir avant 16h30, car la petite a poney. Au fil de l'entretien, elle n'arrête pas de mentionner sa progéniture. Elle souligne bien que la famille passe en premier. Elle veut tout de suite savoir si elle peut poser ses jeudi (les gamins vont chez l’orthodontiste) et elle précise qu'une fois par mois, il y a la réunion de parent-d'élèves. Donc, il ne faut pas compter sur elle pour les réunions tardives. Le recruteur risque de lui répondre que le mieux, c'est qu'elle reste au chômage. Comme ça, elle pourra aller sans problème au judo, au poney, à l'orthodontiste, aux réunions de parents d'élèves !
- La future mère. C'est la première, quelques années plus tôt. Elle précise qu'elle vient de se marier. En plus, actuellement, ils recherchent un 3 pièces. Le recruteur la voit venir : dans 3 mois, elle est enceinte et dans 6 mois, elle sera en congé maternité. Avec un peu de chance, elle retombera enceinte peu après et elle s'offrira un congé parental.
- L'artiste. Elle, c'est sur les "activités" qu'elle s'étend. Elle a une passion auxquels elle consacre ses week-ends. Lorsqu'elle évoque son futur, elle se voit organiser des expos à Paris ou à New York. Traduction : le boulot, c'est juste un "job alimentaire". Là, elle est handicapée par les préjugés sur les artistes (fainéantise, dilettantisme, saute d'humeur...) et surtout, le recruteur comprend qu'elle ne fera pas de vieux os. Or, c'est lui qui veut garder la main sur la carrière de ses employeurs !
- La surveillante d'hôpital psychiatrique en Bulgarie. Elle vient sans maquillage, ne sourit pas et communique uniquement par monosyllabes.
dimanche 6 avril 2014
Théorie du complot
Un chômeur a beaucoup de temps pour gamberger. Tout y passe : parents, conjoint, ancien employeur... Tout le monde est responsable de son état ! Le système éducatif est bien sur dans la liste. Pourquoi lui a-t-on menti sur l'état réel du marché du travail ? Pourquoi lui a-t-on seriné que le chômage, c'était pour les autres ? Pourquoi lui a-t-on fait miroiter un statut et un salaire mirobolants ?
Pour certains, la réponse semble sortir du film Des hommes d'honneur : les étudiants ne peuvent pas encaisser la vérité.
La vérité, c'est que le diplôme n'est pas une garantie de trouver un emploi ; a fortiori un bon emploi. Y compris dans les Grandes Ecoles. Personne n'a entendu parler de votre formation. Certains recruteurs confondent IUT et IUP. D'autres prennent un DEA pour un DAEU ! De toutes façons, dés votre 2e emploi, on ne vous posera plus de questions sur votre parcours post-bac. Les plus bluffers s'inventent des diplômes prestigieux. Non seulement on les croit, mais ils obtiennent même des promotions !
S'ils savaient tout cela, les étudiants videraient les amphis sur-le-champ ! Plus personne ne voudrait payer les exorbitants frais d'inscriptions ! Plus personne n'irait s'inscrire dans les formations privées non-reconnues par l'état !
Et forcément, plus d'élèves, donc plus de profs, de recteurs, etc. Les profs ont donc tout intérêt à entretenir le mythe de la méritocratie.
Pour certains, la réponse semble sortir du film Des hommes d'honneur : les étudiants ne peuvent pas encaisser la vérité.
La vérité, c'est que le diplôme n'est pas une garantie de trouver un emploi ; a fortiori un bon emploi. Y compris dans les Grandes Ecoles. Personne n'a entendu parler de votre formation. Certains recruteurs confondent IUT et IUP. D'autres prennent un DEA pour un DAEU ! De toutes façons, dés votre 2e emploi, on ne vous posera plus de questions sur votre parcours post-bac. Les plus bluffers s'inventent des diplômes prestigieux. Non seulement on les croit, mais ils obtiennent même des promotions !
S'ils savaient tout cela, les étudiants videraient les amphis sur-le-champ ! Plus personne ne voudrait payer les exorbitants frais d'inscriptions ! Plus personne n'irait s'inscrire dans les formations privées non-reconnues par l'état !
Et forcément, plus d'élèves, donc plus de profs, de recteurs, etc. Les profs ont donc tout intérêt à entretenir le mythe de la méritocratie.
jeudi 3 avril 2014
Tanguy, le remake involontaire
Normalement, la fin des études est synonyme d'indépendance. Cette indépendance est d'autant plus attendue, à l'heure où de plus en plus fréquemment, on termine ses études à 25 ans. " J'en ai bavé, mais ça y est, je vais avoir un boulot et mon appart' ! "
Sauf que si vous débutez par un contrat précaire, votre situation financière sera forcément précaire. Aucun loueur ne signera un bail avec un intérimaire. Quant à demander un crédit, si vous débutez un emploi, même en CDI... Au moins, vous ferez bien rire votre conseiller bancaire !
Donc, vous restez chez vos parents. Et si vous enchainez les jobs bidons, ce sera du "provisoire qui dure". Dans d'autres cas, suite à un licenciement ou un divorce, l'infortuné doit retourner chez ses parents. Pour moi, ça a toujours été une ligne à ne pas franchir. Mais souvent, on n'a pas le choix. Et c'est le paroxysme du renoncement.
Les pseudo-documentaires de la TNT adorent les images de trentenaires bloqués chez leurs parents. Ca rappelle le film Tanguy. Avec une nette préférence pour les otaku obèses, en pyjama jusqu'à midi et qui râle parce que môman a oublié les Flamby à Carrefour. Il y a des cas de mères seules (et plus rarement, de pères seuls), qui reviennent avec leurs propres enfants.
Consciemment ou pas, volontairement ou pas, l'adulte est infantilisé par ses parents. D'autant plus que généralement, il vit à leur frais. Au mieux, ils font preuve de condescendance permanente. Voilà l'adulte fliqué en permanence : "Pourquoi t'es pas en train de chercher un job/un appartement/un compagnon ?" Au pire, il est considéré comme quelqu'un incapable de vivre de façon autonome. Après tout, s'il en est là, c'est qu'il ne sait pas se débrouiller, non ?
Avec la raréfaction des CDI, les exigences toujours plus importantes des banques et des bailleurs, ainsi que l'inflation des prix de l'immobilier, ce genre de situation risque de se développer.
Sauf que si vous débutez par un contrat précaire, votre situation financière sera forcément précaire. Aucun loueur ne signera un bail avec un intérimaire. Quant à demander un crédit, si vous débutez un emploi, même en CDI... Au moins, vous ferez bien rire votre conseiller bancaire !
Donc, vous restez chez vos parents. Et si vous enchainez les jobs bidons, ce sera du "provisoire qui dure". Dans d'autres cas, suite à un licenciement ou un divorce, l'infortuné doit retourner chez ses parents. Pour moi, ça a toujours été une ligne à ne pas franchir. Mais souvent, on n'a pas le choix. Et c'est le paroxysme du renoncement.
Les pseudo-documentaires de la TNT adorent les images de trentenaires bloqués chez leurs parents. Ca rappelle le film Tanguy. Avec une nette préférence pour les otaku obèses, en pyjama jusqu'à midi et qui râle parce que môman a oublié les Flamby à Carrefour. Il y a des cas de mères seules (et plus rarement, de pères seuls), qui reviennent avec leurs propres enfants.
Consciemment ou pas, volontairement ou pas, l'adulte est infantilisé par ses parents. D'autant plus que généralement, il vit à leur frais. Au mieux, ils font preuve de condescendance permanente. Voilà l'adulte fliqué en permanence : "Pourquoi t'es pas en train de chercher un job/un appartement/un compagnon ?" Au pire, il est considéré comme quelqu'un incapable de vivre de façon autonome. Après tout, s'il en est là, c'est qu'il ne sait pas se débrouiller, non ?
Avec la raréfaction des CDI, les exigences toujours plus importantes des banques et des bailleurs, ainsi que l'inflation des prix de l'immobilier, ce genre de situation risque de se développer.
mercredi 2 avril 2014
Salon de l'emploi
En France, chaque année, plusieurs centaines de milliers de postes ne sont pas pourvus. Il y aura pourtant de quoi éponger grandement les chiffres du chômage. Voilà pourquoi Pole Emploi organise régulièrement des salons de l'emploi. Il s'agit d'essayer de mettre en contact ceux qui proposent des emplois et ceux qui en cherchent.
Donc, vous, chômeur, vous mettez votre plus beau costume, imprimez votre pile de CV et vous rendez au salon. Vous ne croyez pas aux miracles, mais au pire, ça vous fera des entretiens. Or, tout entretien est toujours bon à prendre...
Sur place, c'est la cohue. Les agences Pole-emploi d'Ile-de-France y ont déversé presque tout leur stock de chômeurs. Première déconvenue : les emplois à pourvoir requièrent des savoir-faire trop spécifiques (aéronautique, énergie...), sont dans des secteurs aux conditions de travail difficiles (bâtiment, hôtellerie...) ou sont situés au milieu de nul part.
Reste la solution des candidatures spontanées. Souvent de grands groupes sont présents dans les salons. Bien sur, ils sont pris d'assaut. Les 2 ou 3 RH doivent enchainer les entretiens de 5 minutes (10 minutes, si le candidat est intéressant.) Malgré cela, la file d'attente approche l'heure. Vous crevez de chaud, à cause des spots. Lorsque enfin, c'est votre tour, le recruteur est lessivé. Sur le petit stand, on se bouscule en permanence. Il y a peut-être un poste dans votre branche, mais pas tout de suite. Il prend votre CV en jurant qu'il vous recontactera le jour venu. Les plus nerveux se lâchent carrément, se moquant de vous et votre CV. De toutes façons, l'un dans l'autre, votre CV ira aux oubliettes. Et vous en êtes bien conscient, tandis qu'un autre prend déjà votre place. C'est la deuxième déconvenue.
Après une poignée d'entretiens, vous êtes vidé. Vous n'avez aucune piste sérieuse. Vous n'avez rien appris. C'est une de ces journées foireuses qui vous mineront le moral. A côté de la sortie, il y a toujours un buffet. De l'eau, vite ! Une personne portant un badge "Pole-Emploi" fonce sur vous : le buffet, ce n'est pas pour les chômeurs. En insistant bien sur le mot "chômeur" afin que vous compreniez bien que vous êtes une sous-merde. Et que votre restant d'amour-propre soit anéanti.
Donc, vous, chômeur, vous mettez votre plus beau costume, imprimez votre pile de CV et vous rendez au salon. Vous ne croyez pas aux miracles, mais au pire, ça vous fera des entretiens. Or, tout entretien est toujours bon à prendre...
Sur place, c'est la cohue. Les agences Pole-emploi d'Ile-de-France y ont déversé presque tout leur stock de chômeurs. Première déconvenue : les emplois à pourvoir requièrent des savoir-faire trop spécifiques (aéronautique, énergie...), sont dans des secteurs aux conditions de travail difficiles (bâtiment, hôtellerie...) ou sont situés au milieu de nul part.
Reste la solution des candidatures spontanées. Souvent de grands groupes sont présents dans les salons. Bien sur, ils sont pris d'assaut. Les 2 ou 3 RH doivent enchainer les entretiens de 5 minutes (10 minutes, si le candidat est intéressant.) Malgré cela, la file d'attente approche l'heure. Vous crevez de chaud, à cause des spots. Lorsque enfin, c'est votre tour, le recruteur est lessivé. Sur le petit stand, on se bouscule en permanence. Il y a peut-être un poste dans votre branche, mais pas tout de suite. Il prend votre CV en jurant qu'il vous recontactera le jour venu. Les plus nerveux se lâchent carrément, se moquant de vous et votre CV. De toutes façons, l'un dans l'autre, votre CV ira aux oubliettes. Et vous en êtes bien conscient, tandis qu'un autre prend déjà votre place. C'est la deuxième déconvenue.
Après une poignée d'entretiens, vous êtes vidé. Vous n'avez aucune piste sérieuse. Vous n'avez rien appris. C'est une de ces journées foireuses qui vous mineront le moral. A côté de la sortie, il y a toujours un buffet. De l'eau, vite ! Une personne portant un badge "Pole-Emploi" fonce sur vous : le buffet, ce n'est pas pour les chômeurs. En insistant bien sur le mot "chômeur" afin que vous compreniez bien que vous êtes une sous-merde. Et que votre restant d'amour-propre soit anéanti.
mardi 1 avril 2014
Le CV (3) : mentir, c'est bien !
Comment se sortir de la "malédiction du premier job" ? Comment éviter de devenir un "intérimaire à temps plein" ? La solution est implicite, même si elle est taboue : il faut mentir sur son CV. On l'a dit, les recruteurs ne s’embarrassent pas avec les profils peu expérimentés ou les parcours tortueux. On n'accepte même pas qu'un salarié soit licencié ou qu'il dise du mal de son ancien employeur.
C'est une vraie hypocrisie. Quant à Pole Emploi, on parle de "remettre en forme son CV" ou de "rendre cohérent son parcours", on sous-entend qu'il faut prendre des libertés avec la réalité.
Dans les films comiques, c'est un ressort archi-usité. Un chômeur s'invente une compétence, trouve un emploi et bien sûr, tôt ou tard, il est face à quelqu'un qui possède cette compétence. Par exemple, un ancien de la grande école où le héros est censé être passé ou quelqu'un qui parle la langue exotique que le héros est censé maitriser, etc. Et comme le héros est un mauvais faussaire, il se fait démasquer en quelques secondes.
Dans la vraie vie, il s'agit d'être raisonnable. Évitez donc de rajouter des expériences ou des compétences incroyables. Qui plus est, si vous êtes censé avoir travailler comme directeur international d'une très grande entreprise, pourquoi postulez-vous aujourd'hui à un emploi subalterne ? N'oubliez pas que le recrutement n'est qu'une étape. Une fois en poste, les mythomanes compulsifs risquent d'être vite démasqués et ça sera nuisible pour votre crédibilité, surtout pour les chefs d'équipe.
Vous êtes la même personne, avec les même qualités, mais on vous regardera différemment. Votre profil devient "intéressant". Le téléphone sonnera davantage. Les portes s'ouvrent.
C'est une vraie hypocrisie. Quant à Pole Emploi, on parle de "remettre en forme son CV" ou de "rendre cohérent son parcours", on sous-entend qu'il faut prendre des libertés avec la réalité.
Dans les films comiques, c'est un ressort archi-usité. Un chômeur s'invente une compétence, trouve un emploi et bien sûr, tôt ou tard, il est face à quelqu'un qui possède cette compétence. Par exemple, un ancien de la grande école où le héros est censé être passé ou quelqu'un qui parle la langue exotique que le héros est censé maitriser, etc. Et comme le héros est un mauvais faussaire, il se fait démasquer en quelques secondes.
Dans la vraie vie, il s'agit d'être raisonnable. Évitez donc de rajouter des expériences ou des compétences incroyables. Qui plus est, si vous êtes censé avoir travailler comme directeur international d'une très grande entreprise, pourquoi postulez-vous aujourd'hui à un emploi subalterne ? N'oubliez pas que le recrutement n'est qu'une étape. Une fois en poste, les mythomanes compulsifs risquent d'être vite démasqués et ça sera nuisible pour votre crédibilité, surtout pour les chefs d'équipe.
- Le mensonge doit avoir pour but de lisser les "accidents" de votre CV (licenciement, longue période de chômage, enchainement de contrats courts...) Rallongez vos expériences, regroupez les jobs similaires ; votre parcours doit être "fluide". Vous devez passer pour un employé "stable", qui a enchainé de longs CDI et qui a quitté un CDI pour trouver un autre CDI.
- Pour obtenir un meilleur job, il faut convaincre votre recruteur que vous l'avez fait. Si vous expliquez que durant votre précédent poste, vous étiez juste chargé de la préparation du café, on vous considérera incompétent pour un poste à responsabilité. En plus, vous aurez l'air d'un Calimero. A vous de gonfler votre expérience. Vous avez suivi de très loin un gros projet ? Vous voilà "chef de projet" !
- Si votre CV est vraiment minable, inventez-vous des expériences. Google est votre ami pour pécher des informations sur ce job pipeau. Choisissez plutôt une grande entreprise : le recruteur qui demandera une référence s'y fera bouter par la standardiste.
- Ne mentez pas sur votre dernière expérience. C'est elle que le recruteur appellera en priorité. Préférez plutôt les expériences anciennes.
- N'oubliez pas te mettre d'équerre les CV que vous avez distribué à droite et à gauche (réseaux sociaux, sites d'emploi, APEC...) Ca serait dommage que votre mensonge vole en éclat en 2 clics sur Google...
Vous êtes la même personne, avec les même qualités, mais on vous regardera différemment. Votre profil devient "intéressant". Le téléphone sonnera davantage. Les portes s'ouvrent.
lundi 31 mars 2014
Respect à double-sens
Aujourd'hui, les CDI se raréfient. On préfère faire signer d'interminables "contrats de chantier", contrats d'intérim, voir carrément, des conventions de stages. Le premier intérêt, c'est que ces catégories n'apparaissent pas dans les charges de personnels. Du pain-béni pour une PME forcée de dépasser le seuil fatidique des 50 employés. On peut les licencier quasiment du jour au lendemain. Enfin, en mettant la pression sur un tiers (le cabinet de consultant et l'agence d'intérim), on peut revoir les salaires à la baisse.
Mettre la pression, c'est le leitmotiv du patron. Il faut instituer un rapport de force favorable. Autant il n'ose pas réprimander ses salariés en CDI, autant ses précaires doivent se sentir en permanence sur une corde raide. L'idée est qu'ils doivent donner leur maximum, en vue d'un hypothétique CDI. Et pendant des mois. Lorsqu'ils seront en bout de course, on les remplace par des salariés neufs. Dans un pays où il y a plus de 3 millions de chômeurs, le réservoir de chair fraiche semble inépuisable.
Les free-lance connaissent bien cette pression. C'est le "faites nous un beau dessin, on vous payera pas, mais ça vous fera une belle référence" des dessinateurs. Ou le "créez-nous un site web, s'il nous convient, on le payera" des informaticiens. Le donneur d'ordre se prend pour un roi de la négociation !
Effectivement, les juniors se donnent à fond. Ils croient durs comme fer à ce CDI. Et avec un salaire à la hausse (car on leur demande de "faire un effort", le temps du contrat ou de la période d'essai.) Dans les grandes entreprises, le fait de pouvoir mettre un nom prestigieux sur son CV est une belle motivation.
Et dans les autres cas ? Le salarié se démotive rapidement. Les cadres ont fait de longues études où on leur a répété qu'ils sont la crème de la crème. Travailler avec un contrat précaire, pour un salaire de misère, c'est une insulte ! Ils comprennent vite qu'à la fin du contrat précaire, il n'y a qu'un autre contrat précaire (dans la limite légale des possibilités de renouvellement.) Quant aux augmentations... Un employeur m'a demandé de "faire un effort" durant ma période d'essai. Puis de "maintenir cet effort", le temps de définir des objectifs à atteindre. Une fois les objectifs définis, on m'a dit d'attendre qu'ils soient atteints. Et une fois les objectifs atteints, j'ai réclamé mon du... Et j'ai été licencié.
Dans ces conditions, le salarié précaire reste en "recherche active" d'emploi. Les plus hardis partent du jour au lendemain, dés qu'ils trouvent mieux. J'ai vu des salariés quitter un travail après un ou deux jours, voir carrément de planter un ex-futur employeur. Les plus mollassons ou les moins chanceux restent en poste, mais à reculons. Absentéisme, squattage de machine à café (pour les plus vieux), twittage compulsif (pour les plus jeunes)... C'est le règne de l'aquoibonisme et l'acte de présence.
Un bon salaire et un bon statut ne garantissent pas une productivité optimum. En revanche, si vous considérez vos salariés comme une main d’œuvre jetable, vous êtes sur d'avoir une productivité minimale en retour.
Mettre la pression, c'est le leitmotiv du patron. Il faut instituer un rapport de force favorable. Autant il n'ose pas réprimander ses salariés en CDI, autant ses précaires doivent se sentir en permanence sur une corde raide. L'idée est qu'ils doivent donner leur maximum, en vue d'un hypothétique CDI. Et pendant des mois. Lorsqu'ils seront en bout de course, on les remplace par des salariés neufs. Dans un pays où il y a plus de 3 millions de chômeurs, le réservoir de chair fraiche semble inépuisable.
Les free-lance connaissent bien cette pression. C'est le "faites nous un beau dessin, on vous payera pas, mais ça vous fera une belle référence" des dessinateurs. Ou le "créez-nous un site web, s'il nous convient, on le payera" des informaticiens. Le donneur d'ordre se prend pour un roi de la négociation !
Effectivement, les juniors se donnent à fond. Ils croient durs comme fer à ce CDI. Et avec un salaire à la hausse (car on leur demande de "faire un effort", le temps du contrat ou de la période d'essai.) Dans les grandes entreprises, le fait de pouvoir mettre un nom prestigieux sur son CV est une belle motivation.
Et dans les autres cas ? Le salarié se démotive rapidement. Les cadres ont fait de longues études où on leur a répété qu'ils sont la crème de la crème. Travailler avec un contrat précaire, pour un salaire de misère, c'est une insulte ! Ils comprennent vite qu'à la fin du contrat précaire, il n'y a qu'un autre contrat précaire (dans la limite légale des possibilités de renouvellement.) Quant aux augmentations... Un employeur m'a demandé de "faire un effort" durant ma période d'essai. Puis de "maintenir cet effort", le temps de définir des objectifs à atteindre. Une fois les objectifs définis, on m'a dit d'attendre qu'ils soient atteints. Et une fois les objectifs atteints, j'ai réclamé mon du... Et j'ai été licencié.
Dans ces conditions, le salarié précaire reste en "recherche active" d'emploi. Les plus hardis partent du jour au lendemain, dés qu'ils trouvent mieux. J'ai vu des salariés quitter un travail après un ou deux jours, voir carrément de planter un ex-futur employeur. Les plus mollassons ou les moins chanceux restent en poste, mais à reculons. Absentéisme, squattage de machine à café (pour les plus vieux), twittage compulsif (pour les plus jeunes)... C'est le règne de l'aquoibonisme et l'acte de présence.
Un bon salaire et un bon statut ne garantissent pas une productivité optimum. En revanche, si vous considérez vos salariés comme une main d’œuvre jetable, vous êtes sur d'avoir une productivité minimale en retour.
Inscription à :
Articles (Atom)