Comme tout zappé, j'ai de la rancœur envers les écoles où je suis passé.
J'étais dans un cursus tourné vers l'entreprise. Et pourtant, on nous parlait jamais de la vie en entreprise. Lorsqu'il y avait un stage à effectuer, on nous donnait de brèves consignes. En gros, il fallait se débrouiller pour parler au prescripteur et le convaincre de nous donner un stage. C'était à peu près tout.
Clairement, nos profs auraient pu passer davantage de temps pour nous apprendre à rédiger un CV et la fameuse lettre de motivation.
Surtout, il aurait fallu qu'on nous parle vraiment de l'entreprise. La vision -assez floue- qu'on en avait, c'était celle d'une organisation rationnelle : il y a des protocoles précis, les décisions sont logiques et les meilleurs éléments sont promus. Voilà qui explique pourquoi les jeunes diplômes sont autant de petits cons qui pensent tout savoir ! A aucun moment, on a évoqué l'irrationnel. Au contraire, il était honnis : " Les colériques et les marchands de tapis n'obtiennent jamais rien."
On retombe sur le bon vieux débat. Pour moi, c'est parce que nombre de profs n'ont aucune expérience du secteur privé et du salariat. Ils n'en ont qu'une connaissance très théorique. A ce moment-là, pourquoi n'a-t-on pas davantage d'enseignants ayant travaillé auparavant, a fortiori dans les cursus tournés vers l'industrie ? Les complotistes, eux, y voit un mensonge sciemment diffusé. L'entreprise est un chaos. On y progresse par la ruse, le copinage et le mensonge, indépendamment de ses compétences réelles. Si on nous avouait tout cela, pourquoi perdre son temps à faire des études ? Pourquoi bachoter pour des examens qui n'auront aucune valeur une fois dehors ? Qui plus est, quelle serait l'utilité des profs, s'ils n'offrent pas d'assurances contre le chômage ? Il vaut donc mieux qu'ils bercent les élèves avec des illusions.
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