Les recherches montrent que plus vous effectuez d'études, plus vous vous sentirez malheureux. L'idée est qu'un autodidacte sera comptant d'arriver là où il est. A contrario, celui qui a fait de longues études considère qu'il "mérite mieux". Ne serait-ce que parce qu'il a un prêt étudiant à rembourser.
Si ajoute que durant ses études, notre diplômé s'est habitué à tout analyser, à réfléchir beaucoup, à lire de nombreux articles, etc. Pourquoi s'arrêterait-il le jour du diplôme ? Du coup, une fois en poste, il se mettra à analyser son travail, à chercher des pistes d'améliorations pour l'entreprise... D'autant plus que durant ses études on lui a appris LA façon de bien faire ! Ainsi, les plus jeunes veulent donner leur avis sur tout. De temps à autre, ils passent pour des cons prétentieux. De toute façon, on tiendra rarement compte de leurs griefs.
La tendance à vouloir réfléchir sur tout reste. Mais faute de prise sur son quotidien, notre bac+5 tombe dans l'aquoibonisme.
Personnellement, j'ai un exemple précis. J'ai travaillé dans une entreprise qui fournissait des prestations informatique. Notamment un pack "internet d'entreprise" avec pare-feu, anti-virus, détection des spams et des malwares. Une vraie clôture infranchissable ! Sauf que nos propres ordinateurs de bureau n'avaient pas internet. Il y avait un unique "poste internet" par étage, utilisable seulement en consultation (impossible de télécharger des documents.) L'entreprise avait peur d'être contaminé par des virus. On n'utilisait pas notre propre suite logiciel car on n'avait pas confiance en elle !
Comment voulez-vous vendre avec conviction des produits, que votre entreprise ne veut pas utiliser ? Apparemment, j'étais le seul à avoir relevé cette contradiction. A partir de là, j'avais l'impression d'être entouré de moutons. Je me sentais très seul et n'avais plus aucun scrupule à jouer au Solitaire durant mes "creux de travail".
Les galères de la recherche d'emploi et du monde du travail. Un petit blog sans prétention...
mardi 11 février 2014
dimanche 9 février 2014
Le téléphone (2)
Parfois, il peut se passer des jours, voir des semaines, sans la moindre opportunité d'emplois. Pas d'entretien, pas de coups de fils, rien. C'est le pire qu'il puisse arriver à un chômeur, car vous n'avez alors aucune lueur d'espoir de boulot. J'ai connu des gens qui sont restés plusieurs mois dans ce cas.
Puis, un jour, miraculeusement, le téléphone sonne :
"Allo, ici le cabinet JMBC. Nous avons vu votre CV sur une CVthèque. Quel type de poste recherchez-vous ?
- Idéalement, un travail de "senior", avec utilisation de l'anglais, en CDI, payé dans la moyenne du marché et pas trop loin de chez moi.
- Nous recherchons quelqu'un pour un emploi subalterne, en CDD, payé au lance-pierre et situé au Diable-vauvert. Ca vous intéresse ?"
A cet instant là, tout le monde vous dirait de répondre "non". Sauf que vous avez un loyer à la fin du mois. Et on ne peut pas le régler en scrupules. Donc, vous dites oui. C'est une proposition merdique, mais vous n'avez pas d'alternative (même si en entretien, vous direz que vous êtes en contact avec plein d'entreprises.) Au moins, moi, j'ai écarté les propositions hors d'Ile-de-France...
Puis, un jour, miraculeusement, le téléphone sonne :
"Allo, ici le cabinet JMBC. Nous avons vu votre CV sur une CVthèque. Quel type de poste recherchez-vous ?
- Idéalement, un travail de "senior", avec utilisation de l'anglais, en CDI, payé dans la moyenne du marché et pas trop loin de chez moi.
- Nous recherchons quelqu'un pour un emploi subalterne, en CDD, payé au lance-pierre et situé au Diable-vauvert. Ca vous intéresse ?"
A cet instant là, tout le monde vous dirait de répondre "non". Sauf que vous avez un loyer à la fin du mois. Et on ne peut pas le régler en scrupules. Donc, vous dites oui. C'est une proposition merdique, mais vous n'avez pas d'alternative (même si en entretien, vous direz que vous êtes en contact avec plein d'entreprises.) Au moins, moi, j'ai écarté les propositions hors d'Ile-de-France...
jeudi 6 février 2014
Le téléphone (1)
S'il fallait résumer le chômage en un verbe, ce serait "attendre". Attendre le coup de fil ou le mail providentiel. Celui qui dit : "On veut vous voir". Voir carrément : " On a décidé de vous prendre."
Aujourd'hui, grâce au portable, on n'est jamais loin de son téléphone ou de sa boite mail. Mais avant, c'était le temps des journées à fixer le téléphone. Ca devenait une obsession. Attendre que ce fichu téléphone ne sonne. Inconsciemment, on restait au garde-à-vous, prêt à bondir sur le combiné. Lorsqu'on vient de passer un entretien ou qu'on a envoyé une candidature pour un job de rêve, l'intensité augmentait. S'éloigner, ne serait-ce que pour un besoin naturel, était une torture. "Et si on m'appelait à ce moment-là ?" A croire qu'un recruteur allait se dire : " Alain n'est pas là ? Tant pis, je vais prendre Nicolas à la place. "
Même aujourd'hui, le pire, c'est lorsqu'un recruteur vous dit : " On prendra une décision tel jour. " Le jour J, pas d'appel. Vous vous dites : " C'est foutu. " Piteusement, vous appelez le lendemain : " Excusez-moi de vous demander pardon. Mais je voudrais savoir si, par hasard, vous avez pris une décision... " Là, c'est généralement un moment de désinvolture : " Ah oui, c'est vrai, on a oublié de vous dire... En fait, on a décidé de prendre quelqu'un d'autre." ou " En fait, on n'a pas encore tranché. On verra ça lundi prochain. Ou mardi. " C'est comme ça, on vous avait convoqué à un entretien le jour même. Vous avez du courir pour imprimer des CV et traverser toute l'Ile-de-France. Par contre, pour vous répondre, monsieur prend son temps ! Vous êtes bon pour de nouvelles journées à attendre que le téléphone sonne. Au moins, vous avez encore un espoir d'être pris. Et c'est déjà ça.
Aujourd'hui, grâce au portable, on n'est jamais loin de son téléphone ou de sa boite mail. Mais avant, c'était le temps des journées à fixer le téléphone. Ca devenait une obsession. Attendre que ce fichu téléphone ne sonne. Inconsciemment, on restait au garde-à-vous, prêt à bondir sur le combiné. Lorsqu'on vient de passer un entretien ou qu'on a envoyé une candidature pour un job de rêve, l'intensité augmentait. S'éloigner, ne serait-ce que pour un besoin naturel, était une torture. "Et si on m'appelait à ce moment-là ?" A croire qu'un recruteur allait se dire : " Alain n'est pas là ? Tant pis, je vais prendre Nicolas à la place. "
Même aujourd'hui, le pire, c'est lorsqu'un recruteur vous dit : " On prendra une décision tel jour. " Le jour J, pas d'appel. Vous vous dites : " C'est foutu. " Piteusement, vous appelez le lendemain : " Excusez-moi de vous demander pardon. Mais je voudrais savoir si, par hasard, vous avez pris une décision... " Là, c'est généralement un moment de désinvolture : " Ah oui, c'est vrai, on a oublié de vous dire... En fait, on a décidé de prendre quelqu'un d'autre." ou " En fait, on n'a pas encore tranché. On verra ça lundi prochain. Ou mardi. " C'est comme ça, on vous avait convoqué à un entretien le jour même. Vous avez du courir pour imprimer des CV et traverser toute l'Ile-de-France. Par contre, pour vous répondre, monsieur prend son temps ! Vous êtes bon pour de nouvelles journées à attendre que le téléphone sonne. Au moins, vous avez encore un espoir d'être pris. Et c'est déjà ça.
Les zappés
Jusqu'à récemment, le chômage des cadres touchait avant tout les autodidactes. Ils ont progressé dans une entreprise, à l'ancienneté ou au mérite et sont devenus cadres. Mais suite à un licenciement, ils sont au chômage et ils n'ont aucun diplôme à valoriser. Or, être bac+5 est une condition sine qua none pour un job de cadre.
Depuis une dizaine d'années, on voit de "nouveaux" cadres au chômage. Des trentenaires dont le parcours professionnel stagne. Ils sont d'autant plus aigris qu'au moment des études, on leur avait promis la lune. Certains ont même du emprunter pour étudier. Et après la remise du diplôme, c'est la douche froide. Ils se retrouvent face à des bataillons de candidats autant qualifiés qu'eux. Ils sont bac+5 ? Et alors, tout le monde est bac+5 ! Ils ont fait un long stage à l'étranger ? Et alors, tout le monde a fait un stage à l'étranger !
Donc, faute de mieux, ils acceptent un job merdique. Ou plutôt, la seule boite qui leur a dit "oui", c'était celle qui proposait un job merdique. Certains s'accrochent, sans enthousiasme. Et surtout, sans évolutions possibles. D'autres se retrouvent vite au chômage (licenciement, fin de CDD...) C'est le début d'un cercle vicieux job merdique/chômage. D'autres enfin cherchent à changer radicalement d'orientation professionnelle. Pour eux, mieux vaut un boulot mal payé, mais plaisant, qu'un hypothétique job d'encadrement. Leurs parents ont pu faire carrière avec le bac, voir un BEP ; les ingénieurs pouvaient rêver de devenir PDG de PME. Et eux, avec une Bac+5, ils ne s'en sortent pas. Pire : certaines portes finissent par se fermer, car on ne les considère plus assez "malléables" pour des postes de "junior".
Ils sont trop vieux pour avoir droit aux dispositifs pour jeunes et trop jeunes pour avoir droit aux aides pour les seniors. Ce sont les zappés. La génération sacrifiée du marché de l'emploi.
Depuis une dizaine d'années, on voit de "nouveaux" cadres au chômage. Des trentenaires dont le parcours professionnel stagne. Ils sont d'autant plus aigris qu'au moment des études, on leur avait promis la lune. Certains ont même du emprunter pour étudier. Et après la remise du diplôme, c'est la douche froide. Ils se retrouvent face à des bataillons de candidats autant qualifiés qu'eux. Ils sont bac+5 ? Et alors, tout le monde est bac+5 ! Ils ont fait un long stage à l'étranger ? Et alors, tout le monde a fait un stage à l'étranger !
Donc, faute de mieux, ils acceptent un job merdique. Ou plutôt, la seule boite qui leur a dit "oui", c'était celle qui proposait un job merdique. Certains s'accrochent, sans enthousiasme. Et surtout, sans évolutions possibles. D'autres se retrouvent vite au chômage (licenciement, fin de CDD...) C'est le début d'un cercle vicieux job merdique/chômage. D'autres enfin cherchent à changer radicalement d'orientation professionnelle. Pour eux, mieux vaut un boulot mal payé, mais plaisant, qu'un hypothétique job d'encadrement. Leurs parents ont pu faire carrière avec le bac, voir un BEP ; les ingénieurs pouvaient rêver de devenir PDG de PME. Et eux, avec une Bac+5, ils ne s'en sortent pas. Pire : certaines portes finissent par se fermer, car on ne les considère plus assez "malléables" pour des postes de "junior".
Ils sont trop vieux pour avoir droit aux dispositifs pour jeunes et trop jeunes pour avoir droit aux aides pour les seniors. Ce sont les zappés. La génération sacrifiée du marché de l'emploi.
mardi 4 février 2014
Pole Emploi : l'inscription
Je me souviens bien ma première inscription à Pole Emploi. A l'époque, ça s'appelait l'ANPE.
J'étais très naïf. Je pensais que d'emblée, on allait me proposer des stages, des formations, voir des emplois. Le PARE (Plan d'Aide au Retour à l'Emploi) venait d'être voté. Désormais, les chômeurs allaient avoir des droits, mais aussi des devoirs. J'étais venu avec des courriers de refus (pas encore d'e-mail) pour prouver que j'étais un chômeur actif. Quelqu'un qui cherche bel et bien un emploi. Je m'attendais à un interrogatoire façon CIA, avec la lampe dans la figure...
La personne de l'accueil m'a à peine regardé. Alors que je commençais à justifier ma recherche d'emploi, il a coupé court aux discussions et il m'a tendu un dossier. Je l'ai remplis, on m'a dit qu'on me recontactera et voilà. C'était tout. En 15 minutes chronos (dont 10 minutes de file d'attente), ma première visite à l'ANPE/Pole Emploi était bouclée !
J'étais très naïf. Je pensais que d'emblée, on allait me proposer des stages, des formations, voir des emplois. Le PARE (Plan d'Aide au Retour à l'Emploi) venait d'être voté. Désormais, les chômeurs allaient avoir des droits, mais aussi des devoirs. J'étais venu avec des courriers de refus (pas encore d'e-mail) pour prouver que j'étais un chômeur actif. Quelqu'un qui cherche bel et bien un emploi. Je m'attendais à un interrogatoire façon CIA, avec la lampe dans la figure...
La personne de l'accueil m'a à peine regardé. Alors que je commençais à justifier ma recherche d'emploi, il a coupé court aux discussions et il m'a tendu un dossier. Je l'ai remplis, on m'a dit qu'on me recontactera et voilà. C'était tout. En 15 minutes chronos (dont 10 minutes de file d'attente), ma première visite à l'ANPE/Pole Emploi était bouclée !
lundi 3 février 2014
Tout travail mérite salaire...
Parfois, au milieu de votre désert professionnel, vous tombez sur des oasis. Ils se nomment CDD ou intérim. En général, ce ne sont pas des missions très excitantes, mais c'est ça ou attendre un très hypothétique CDI.
Avantage : ça vous remet le pied à l'étrier. Pendant quelques semaines, voir quelques mois, vous quittez votre statut de chômeur. Psychologiquement et financièrement, c'est important. Avec un peu de chance, la mission durera suffisamment longtemps pour vous ouvrir de nouveaux droits de chômage...
Inconvénient : c'est du précaire. De plus, à force, vous risquez de devenir "intérimaire à temps plein". Les recruteurs se méfient des candidats qui ont enchainé les missions. Ils sont catalogués "instables".
Parce que dans la tête d'un DRH, quelqu'un qui ne fait que des missions à court-terme, c'est que a) c'est une tête brûlée qui refuse les CDI ou b) un employé tellement nul que ses chefs n'en veulent pas à temps plein. Certes, il y a effectivement des gens qui veulent "rester libre" et d'autres tellement maladroits ou niais qu'on est bien content de les voir partir. Néanmoins, il y a surtout des entreprises qui emploient des intérimaires à la chaine. L'intérêt étant de disposer d'une main d’œuvre dont on peut facilement se séparer (et qui n'entre pas comptablement dans les charges de personnel.) Les ateliers de production sont traditionnellement de gros consommateurs d'intérimaires. Mais on en trouve aussi à des postes d'encadrement.
Pour motiver un intérimaire sur une mission longue, l'entreprise pense posséder une carotte : la promesse d'un CDI. On fait croire à l'infortuné qu'il est dans un genre de période d'essai. Donc, il doit faire des efforts pour prouver qu'il mérite le poste ! Le salaire ? On l'abaisse par rapport à ses prétentions, mais promis, on le remontera à la signature du CDI. Les horaires ? Ca serait bien s'il faisait des heures supplémentaires (sans les noter), ça améliorerait ses chances de CDI... Et puis pour le job, ça serait bien s'il faisait un peu plus que ce qu'on lui demande, car ça améliorera ses chances de CDI... Et à la fin, si on a encore besoin de lui, on lui prolonge son intérim. Une fois, j'ai ainsi effectué 20 intérims successifs dans une entreprise ! Au bout du 20ème, on m'a dit que non, il n'y avait pas de CDI... Mais 2 jours avant mon départ, mon chef m'a demandé de traiter un dossier urgent (avec des heures supplémentaires) en me jurant qu’éventuellement, derrière, on pourrait me prolonger mon intérim... Quelques années plus tard, une autre boite m'a demandé des sacrifices en me faisant miroiter un CDI (alors que mon prédécesseur, était un intérimaire dont le contrat a couru sur un an.) Moi, je lui ai fait miroiter mon majeur...
Avantage : ça vous remet le pied à l'étrier. Pendant quelques semaines, voir quelques mois, vous quittez votre statut de chômeur. Psychologiquement et financièrement, c'est important. Avec un peu de chance, la mission durera suffisamment longtemps pour vous ouvrir de nouveaux droits de chômage...
Inconvénient : c'est du précaire. De plus, à force, vous risquez de devenir "intérimaire à temps plein". Les recruteurs se méfient des candidats qui ont enchainé les missions. Ils sont catalogués "instables".
Parce que dans la tête d'un DRH, quelqu'un qui ne fait que des missions à court-terme, c'est que a) c'est une tête brûlée qui refuse les CDI ou b) un employé tellement nul que ses chefs n'en veulent pas à temps plein. Certes, il y a effectivement des gens qui veulent "rester libre" et d'autres tellement maladroits ou niais qu'on est bien content de les voir partir. Néanmoins, il y a surtout des entreprises qui emploient des intérimaires à la chaine. L'intérêt étant de disposer d'une main d’œuvre dont on peut facilement se séparer (et qui n'entre pas comptablement dans les charges de personnel.) Les ateliers de production sont traditionnellement de gros consommateurs d'intérimaires. Mais on en trouve aussi à des postes d'encadrement.
Pour motiver un intérimaire sur une mission longue, l'entreprise pense posséder une carotte : la promesse d'un CDI. On fait croire à l'infortuné qu'il est dans un genre de période d'essai. Donc, il doit faire des efforts pour prouver qu'il mérite le poste ! Le salaire ? On l'abaisse par rapport à ses prétentions, mais promis, on le remontera à la signature du CDI. Les horaires ? Ca serait bien s'il faisait des heures supplémentaires (sans les noter), ça améliorerait ses chances de CDI... Et puis pour le job, ça serait bien s'il faisait un peu plus que ce qu'on lui demande, car ça améliorera ses chances de CDI... Et à la fin, si on a encore besoin de lui, on lui prolonge son intérim. Une fois, j'ai ainsi effectué 20 intérims successifs dans une entreprise ! Au bout du 20ème, on m'a dit que non, il n'y avait pas de CDI... Mais 2 jours avant mon départ, mon chef m'a demandé de traiter un dossier urgent (avec des heures supplémentaires) en me jurant qu’éventuellement, derrière, on pourrait me prolonger mon intérim... Quelques années plus tard, une autre boite m'a demandé des sacrifices en me faisant miroiter un CDI (alors que mon prédécesseur, était un intérimaire dont le contrat a couru sur un an.) Moi, je lui ai fait miroiter mon majeur...
Chômage et amitié
Le chômeur possède une vie sociale assez limitée. En général, chômage=problèmes financiers. Donc, pas d'argent pour les sorties. Surtout, le chômeur porte en lieu de la culpabilité. N'est-il pas un peu responsable de son infortune ? En restant inactif, n'est-il pas inutile pour la société ? etc. (NDLA : notez l'emploi de phrases interro-négatives, afin de souligner l'état d'esprit "négatif" du chômeur...) Il a donc tendance à rester chez lui.
Mais malgré tout, la vie continue. Il y a bien des repas de famille ou des anniversaires à fêter. Parmi les proches du chômeur, il y a ceux qui ont été au chômage. Ils compatissent et tout les matins, ils brûlent un cierge en espérant ne pas retourner à cet état. Et puis, il y a ceux qui n'ont jamais connu le chômage. Ou alors, pas longtemps. Souvent, ils ont gardé le même job depuis la fin des études. Faute de pouvoir se mettre à la place du chômeur, ils ont tendance à le prendre de haut. Du boulot, il y en a ! S'il est toujours au chômage après des mois et des mois, c'est que ça lui plait plus ou moins, non ? Et en faisant des raccourcis, ce sont eux, qui financent le chômage de leur ami !
D'emblée, ils s’enquièrent de sa situation. Eux, ils ne parlent jamais de leur boulot; ils l'évacuent d'un "rien de neuf." Mais par contre, ils ont envie de connaitre les derniers développements du chômeur : "Alors, t'en es où, côté boulot ? T'as des pistes ?" C'est déjà lourdingue en soit. Le chômeur était là pour se changer les idées, pour passer un bon moment. Pas pour repenser à l'entretien complétement foiré de la semaine dernière ou cette annonce où son profil correspondait à 99% et qui ne l'a jamais recontacté.
En général, c'est suivi d'un : "Mais t'es pas tant à plaindre que ça ! C'est un peu comme des vacances, non ?" Oui, à part les problèmes financiers, le stress des entretiens, les crises d'angoisses, les menaces de Pole Emploi... De vraies vacances !
Puis il y a le conseil foireux. "Tu devrais regarder sur Internet. Je crois qu'il y a pas mal de sites d'offres d'emploi." Ou "J'ai vu que [multinationale] lance un nouveau projet. Il doivent recruter. Tu devrais postuler..."
Là, volontairement ou pas, il a ruiné la soirée du chômeur. Ce dernier a envie d'aller retourner dans sa grotte et s'y enfermer jusqu'à nouvel ordre. Pour peu qu'on soit un samedi soir, il ruinera aussi son dimanche. Les plus violents prendront l'ami à parti. Et l'autre, ne comprendra pas ce qui arrive. Il voulait être juste amical...
Mais malgré tout, la vie continue. Il y a bien des repas de famille ou des anniversaires à fêter. Parmi les proches du chômeur, il y a ceux qui ont été au chômage. Ils compatissent et tout les matins, ils brûlent un cierge en espérant ne pas retourner à cet état. Et puis, il y a ceux qui n'ont jamais connu le chômage. Ou alors, pas longtemps. Souvent, ils ont gardé le même job depuis la fin des études. Faute de pouvoir se mettre à la place du chômeur, ils ont tendance à le prendre de haut. Du boulot, il y en a ! S'il est toujours au chômage après des mois et des mois, c'est que ça lui plait plus ou moins, non ? Et en faisant des raccourcis, ce sont eux, qui financent le chômage de leur ami !
D'emblée, ils s’enquièrent de sa situation. Eux, ils ne parlent jamais de leur boulot; ils l'évacuent d'un "rien de neuf." Mais par contre, ils ont envie de connaitre les derniers développements du chômeur : "Alors, t'en es où, côté boulot ? T'as des pistes ?" C'est déjà lourdingue en soit. Le chômeur était là pour se changer les idées, pour passer un bon moment. Pas pour repenser à l'entretien complétement foiré de la semaine dernière ou cette annonce où son profil correspondait à 99% et qui ne l'a jamais recontacté.
En général, c'est suivi d'un : "Mais t'es pas tant à plaindre que ça ! C'est un peu comme des vacances, non ?" Oui, à part les problèmes financiers, le stress des entretiens, les crises d'angoisses, les menaces de Pole Emploi... De vraies vacances !
Puis il y a le conseil foireux. "Tu devrais regarder sur Internet. Je crois qu'il y a pas mal de sites d'offres d'emploi." Ou "J'ai vu que [multinationale] lance un nouveau projet. Il doivent recruter. Tu devrais postuler..."
Là, volontairement ou pas, il a ruiné la soirée du chômeur. Ce dernier a envie d'aller retourner dans sa grotte et s'y enfermer jusqu'à nouvel ordre. Pour peu qu'on soit un samedi soir, il ruinera aussi son dimanche. Les plus violents prendront l'ami à parti. Et l'autre, ne comprendra pas ce qui arrive. Il voulait être juste amical...
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