Début septembre, Pole Emploi est en ébullition. Les gouvernements, quel qu'ils soient, aiment bien se faire mousser avec les chiffres du chômage en septembre. Il faut donc faire baisser le chiffre, coute que coute. Les conseillers ont des démangeaisons sur le bouton "supprimer".
Pourquoi septembre ? Car c'est un moment propice. Il y a les chômeurs qui ont eu un petit boulot ou un stage et qui ont "oublié" de le déclarer. D'autres sont partis en vacances (en théorie, c'est autorisé à condition de prévenir au préalable.) Certains chômeurs n'ont pas rempli leur déclaration mensuelle d'activité. Et enfin, il y a ceux qui ne se sont pas présentés à un entretien à Pole Emploi. Tout ce petit monde est ra-dié ! Comme ça, l'agence locale peut indiquer que le nombre de chômeur de son périmètre baisse. On lui offrira une médaille en chocolat! Quant au ministre, il pourra se vanter de son bilan.
A la limite, tout ces chômeurs-là sont en tort et c'est normal qu'ils soient sanctionnés.
Sauf que très souvent, la machine bug ; des gens honnêtes sont radiés. Notamment ceux qui ont travaillé et l'ont bien déclaré. Ou ceux qui se sont rendus à des entretiens, mais où leur conseiller était absent. Ceux qui ont mal rempli leur déclaration (ou trop tard.) La règle N°1, c'est de garder TOUS les papiers que Pole Emploi vous envoi ou vous imprime (et il y en a beaucoup.) Et si on vous menace de sanction, allez SUR-LE-CHAMP à Pole-emploi.
Malgré tout, l'agence avouera difficilement ses torts. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de bouton "annuler". Quand vous êtes radié, vous avez dépassé le point de non-retour. Le processus est long. Il y a un embouteillage dans les agences. Cyniquement, Pole emploi admet que beaucoup de radiés ne feront pas appel de leur décision et ils disparaitront de la fameuse "catégorie A". Et les autres ? Au mieux, ils recevront leurs allocations avec quelques semaines de retard. Au pire, ce sera le mois suivant, voir le mois d'après. Mais de toute façons, un chômeur peut faire reporter le paiement de son loyer ou de ses crédits, non ?
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