Surtout, vous aviez plein de binômes avec un futur retraité et son jeune successeur. Le premier montrant toutes les ficelles au second. Une bonne manière de faire du knowledge management.
Mais les grandes entreprises ne veulent plus des quinquas. Ils sont chers, sont souvent assez obtus et ils sont largués avec les outils numériques. Surtout, les entreprises ne veulent plus voir de "vieux hommes blancs". Bref, que des ennuis !
Dans la dernière grande entreprise où j'ai travaillé, j'étais l'un des plus vieux. Le gros des troupes avait 25, 30 ans et les doyens, 45 ans. C'est bien simple : en 8 ans dans une certaine industrie, je n'ai assisté qu'à un seul pot de départ en retraite ! Sur le papier, les entreprises disposent ainsi de jeunes gens motivés, formés aux dernières innovations et avec davantage de parité.
Sauf que les plus jeunes sont aussi plus prompt à péter les plombs à la moindre difficulté. Et que par définition, ils font souvent des erreurs de débutant. Dans cette entreprise, c'était pénible. D'une part, j'étais face à des enfants gâtés... Et cela n'arrêtait pas de défiler ! Car à la moindre frustration, hop, démission ! Donc, aucun knowledge management : c'est comme si l'entreprise brulait ses archives, tous les 6 mois.
Or, dans le même temps, on a eu de cesse de repousser l'âge de la retraite. Avant, à 55 ans, il était déjà possible de négocier une pré-retraite. Notamment, lors des plans sociaux. Aujourd'hui, plus question de partir avant 65 ans !
Vers 45 ans, les employés, y compris les managers, sont mis sur la touche. Les plus chanceux reviennent comme consultant, après avoir monté leur autoentreprise. Les autres échouent dans des PME. Ils se retrouvent à des posts subalternes et c'est assez triste de les entendre parler de leur gloire passé. Dans les PME, vous voyez donc davantage de départs en retraite. Mais le passage de relais s'effectue avec quelqu'un d'à peine plus jeune...