En mars, Personnal Psycholgy a publié cette étude, qui a ensuite été reprise par nombre de revues. En gros : arrêtez de dire que vous souffrez ; à la longue vos collègues vont vous haïr.
L'étude évoque celui qui "se vante de son stress". L'explication, c'est que tout le monde est dans le même bateau. Sous-effectif, objectifs intenable, journées à rallonge, climatisation en panne... Ce qui vous touche vous, touche aussi vos collègues. Eux, ils savent rester discrets sur leurs souffrance. Et ils n'ont pas besoin qu'on leur rappelle qu'ils sont dans un environnement toxique ! Donc, une levé de bouclier. Celui qui se plaint est cornerisé, voire harcelé.
Plus réalistement, vos collègues vont vous accuser d'être hypocondriaque. On a tous croisé ces gens qui prétendent être surmené/dépressif/en burn-out, etc. La maladie est une excuse bien commode pour ne rien faire. Car à la moindre remarque, notre malade imaginaire explose : "Comment ose-t-il me demander ça, alors que cette nuit, j'ai à peine dormi 4 heures ?" Personne n'est dupe de son jeu ; c'est un mauvais acteur. En plus, souvent, il possède un médecin complaisant, qui lui signe des arrêts-maladie de plusieurs mois.
Dans la génération Z, ce comportement revient. Aux Etats-Unis, certains veulent être unique. Il faut se distinguer par son genre, son appartenance ethnique, ses pronoms, son régime alimentaire... Et ses maladies mentales, autodiagnostiquées, bien sûr. Ils veulent être des êtres fragiles et que la société s'adapte à eux et à leurs désires.
La souffrance mentale est souvent invisible et -heureusement- elle n'est pas constante. Un dépressif peut rire d'une blague vraiment conne et fondre en larme deux heures après. On peut faire un burn-out alors qu'on possède une charge de travail moyenne. Le malade sera d'autant moins crédible si c'est un homme blanc, a fortiori si c'est une force de la nature. On écoutera davantage une femme ou un "membre d'un groupe marginalisé".
Et votre manager ? Pour lui, un subordonné malade, c'est une catastrophe. D'autant plus qu'il est livré à lui-même. Seule solution : prendre en charge une partie de votre travail... Pour quelques jours.
Si vous êtes consultant, c'est encore pire. Le client a embauché un consultant pour qu'il ait une bonne productivité. Sinon, il aurait pris un quota ! Le commercial qui vous suit, il n'a pas le temps -ni la compétence- pour faire du social. Si vous êtes rejeté par le client, vous ne ferez pas de vieux os en inter-contrat. Le fameux double-licenciement.
En résumé, parler de votre souffrance au travail, ça ne fait qu'empirer les choses. Les soi-disant campagnes de prévention sont surtout là pour repérer (et dégager) ceux qui se cachent. Beaucoup préfèrent donc garder leurs problèmes pour eux.
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