Le salaire, c'est le nerf de la guerre. Trop de patrons et de DRH sous-estiment son importance. Au quotidien, on sait bien que le moins cher est rarement le mieux. Un prix trop bas est même suspect. Mais les employeurs ont tendance à préférer le moins-disant.
De nombreux patrons de PME voient les employés comme des coûts et non comme des investissements. On entend rarement dire : "On veut un expert, quitte à mettre le prix." Mais plutôt : "Je suis sûr qu'on peut en trouver un meilleur qui demandera moins."
Lorsque le patron est le fondateur, la situation devient explosive. "J'ai sué sang et haut pour monter sa boite. Lui, il a juste déposé un CV. De quel droit ose-t-il demander une augmentation ?" Ca peut aller jusqu'au : "Qui est-il pour critiquer ma façon de payer les gens ? Il a monté la boite ? Je vais le virer sur-le-champ !"
Globalement, le "si t'es pas content, t'as qu'à aller voir ailleurs si c'est mieux" est la tendance. Consciemment ou inconsciemment, les entreprises privilégient les juniors. Mais à l'instar du gout pour les yesmen, cette politique est un poison sur la durée.
Car en face, les employés sont conscients du marché. Au "la porte est ouverte" répond le "au prix où je suis payé, je ne vais pas me décarcasser." Les plus hardis (donc les forces vives de l'entreprise) n'hésiteront pas à tenter l'aventure de la recherche d'emploi. Quitte à planter leur employeur du jour au lendemain. Les seuls qui restent, ce sont les ectoplasmes qui veulent pantoufler. A moyen terme, c'est donc une stratégie nuisible.
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