lundi 27 avril 2015

Conceptions du travail

Deux conceptions du travail s'affrontent. Chacune se veut dogmatique et porterait l'ultime clef pour résorber le chômage.

La vision plutôt à gauche, c'est que le travail est une contrainte. C'est un mal nécessaire de nos sociétés modernes : on travaille pour faire bouillir la marmite. Une contrainte subie, que l'on effectue sans joie. Du coup, la productivité est en berne : on en fait le minimum en attendant la cloche.
La solution, c'est de travailler moins. Plus de temps libre, donc plus d'épanouissement. Ainsi, d'une part, les salariés sont davantage motivés. Donc, ils travaillent mieux. En plus, si vous baissez la charge de travail de 1/5e, à charge égale, l'employeur sera obligé d'embaucher une 5e personne. Donc moins de chômage !
C'était l'idée des 35h. L'inconvénient, c'est que d'une part, l'impression de travailler moins s'estompe vite. Donc la productivité redescend. De plus, dans des nombreuses PME, voir des entreprises de plusieurs centaines de salariés, plus vous vous éloignez du cœur de métier, moins les services sont pourvus. Par exemple, dans l'industrie, les services production/fabrication sont bien pourvus. A contrario, il n'y a qu'une poignée de commerciaux et un seul comptable.  Dans ses services, il n'y aurait pas d'embauches liées à la réduction du temps de travail. Les employés devront y effectuer le même travail, mais en moins de temps. Si ce sont des cadres, on leur dira de se démerder et de faire des heures supplémentaires non-déclarées. Et paradoxalement, une mesure censée faire le bonheur des salariés devient une cause de burn-out.

L'autre vision, c'est la carotte. Les salariés veulent de l'argent, point. C'est ça qui les motive. Donc, ils sont prêt à travailler plus si on les paye davantage. Avec des heures supplémentaires (voir un travail le week-end), la productivité augmente. Donc on crée de la croissance et des emplois.
L'inconvénient, c'est que cela dépend de la macroéconomie. Si vous êtes dans un pays pauvre, que le magasin soit ouvert le dimanche ou pas ne change rien. Vous ne ferez pas davantage de courses. L'autre inconvénient, volontiers soulevé, c'est que les heures supplémentaires sont un moyen de pression. "Tu ne veux pas faire d'heures sup' ? Alors pars ! Je trouverai facilement quelqu'un prêt à travailler davantage."

Pour autant, j'ai rencontré davantage de personne qui préfèrent travailler plus (et être mieux payées) que d'avoir davantage de temps libre.

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