Le temps s'écoule lentement pour le chômeur. Rien ne ressemble plus à un jour de semaine qu'à un autre jour de semaine. L'agenda est rythmé par les rendez-vous à Pole Emploi, les petites annonces et pour les plus chanceux, les entretiens.
Un jour, le chômeur lève le nez. Ca y est, on est en octobre. La rentrée est terminée (et l'euphorie qui va avec.) L'été est terminé. C'est déjà l'heure d'hiver. Les projets d'avenir restent dans les cartons. Et toujours pas de travail. 2 mois de chômage en plus. 2 mois de moins d'indemnisation.
C'est démoralisant pour les menteurs. Il faut toujours raconter qu'on est en recherche d'emploi "depuis peu". D'ailleurs, c'est votre "premier vrai entretien" depuis la perte d'emploi. Un chômeur de longue durée, c'est suspect. Les recruteurs se disent (parfois à juste titre) qu'il n'a plus l'habitude de se lever le matin et d'enchainer 8h de travail quotidien. Plus prosaïquement, ils se disent que s'il a échoué lors des précédents entretiens, c'est qu'il doit avoir une tare que lui n'a pas détecté. Donc méfiance. Donc le chômeur doit raconter qu'il cherche du travail depuis n-2 mois maxi. Et la date glisse au fil des mois. Lorsque vous sortez d'un CDD, vous en arrivez à quasiment en doubler la durée !
Les galères de la recherche d'emploi et du monde du travail. Un petit blog sans prétention...
lundi 27 octobre 2014
mardi 21 octobre 2014
Question idiote, réponse idiote...
Les recruteurs adorent poser des questions bateau. Non pas celles ayant trait à votre CV, mais les banalités. Parfois, l'entretien est plié au bout de 40 minutes, mais le recruteur tient à aller au bout d'une heure, quitte à meubler. D'autres fois, ils cherchent à se rassurer. Pour leur défense, il n'y a pas vraiment de formation en recrutement. Si vous n'êtes pas RH ou chasseur de têtes, vous ne savez pas forcément comment vous y prendre. Vous avez peur de miser sur le mauvais cheval.
Règle N°1 : oui, il y a des bonnes réponses.
Règle N°2 : répondez vite. Toute hésitation, toute réflexion sera prise pour un (mauvais) mensonge.
Règle N°3 : on ne vous demande pas d'être franc ou honnête ; vous devez avant tout dire ce que le recruteur veut entendre. Bienvenue dans le monde du travail !
Règle N°4 : ce sont des questions qu'on va vous poser 1000 fois... Mais il faut faire comme si c'était la première fois. Toute marque d'ennui (du style : encoooore ?) ou les blagounettes sont à proscrire.
Quelques questions-types :
Règle N°1 : oui, il y a des bonnes réponses.
Règle N°2 : répondez vite. Toute hésitation, toute réflexion sera prise pour un (mauvais) mensonge.
Règle N°3 : on ne vous demande pas d'être franc ou honnête ; vous devez avant tout dire ce que le recruteur veut entendre. Bienvenue dans le monde du travail !
Règle N°4 : ce sont des questions qu'on va vous poser 1000 fois... Mais il faut faire comme si c'était la première fois. Toute marque d'ennui (du style : encoooore ?) ou les blagounettes sont à proscrire.
Quelques questions-types :
- Quelles sont vos 3 qualités ? Evitez de dire "le dynamisme" (vu 1000 fois) ou "le charisme" (on s'en serait rendu compte.) A défaut, dites "le sérieux" ou "le calme" (dans le sens "pas de décision à l'emporte-pièce".)
- Quels sont vos 3 défauts ? Là, il n'y a aucune bonne réponse ! Tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous ! Charge à vous de trouver la moins pire des solutions.
- Quelle est votre meilleure expérience/votre pire expérience ? Soyez enthousiaste sur la "bonne" expérience. Sur la mauvaise, atténuez au maximum les choses. Et ne dites surtout pas de mal de votre ancien chef !
- Quels sont vos hobbys ? Bien sûr, il faut éviter de rappeler qu'ils sont inscrits, noir sur blanc, à la fin de votre CV. Evitez aussi d'évoquer des sports extrêmes (on pensera que vous êtes une tête brûlée) ou des hobbys solitaires (qui donnent une image d'asocial.)
- Pourquoi est-ce que je VOUS prendrais ? Là, il faut tout donner ! Soyez combatif ! Variante : qu'est-ce qui vous plait, dans ce job ?
- Vous avez une question ? C'est LE meublage. Au cours de l'entretien, notez bien un point que vous voudriez éclaircir. Au pire, posez une question sur l'entreprise. Tout cela soulignera votre intérêt. Bien sûr, il faut éviter de piéger le recruteur (cf. "vous m'avez dit que l'ambiance est bonne. Mais vous m'avez aussi dit que mon prédécesseur a fait un burn-out. Ce n'est pas contradictoire ?)
- Vous vous voyez où, dans 5 ans ? Une autre question-piège. Si vous postulez dans une PME où vous n'avez aucune possibilité d'évolution, c'est une voie sans issue ! Sinon, dites que vous voulez plus de responsabilités, plus d'autonomie, etc. Mesdames, évitez d'évoquer vos projets de bébés (c'est éliminatoire...)
En conclusion, la meilleure parade, c'est de préparer les questions cons. Et plus généralement de se préparer à toute question indiscrète/piégeuse/embarrassante.
lundi 13 octobre 2014
Soyez différent... Mais pas trop
Lorsqu'un journal évoque le recrutement, c'est souvent sous un jour idyllique. Ainsi, cet article parle des anti-conformistes.
Anti-conformiste, ça n'est pas uniquement les gens qui ont un piercing ou qui refusent les costume-cravates. On parle de personnes vraiment différentes, avec un parcours original. Bien sûr, une entreprise a en permanence besoin de sang neuf. Il faut des gens qui sortent des sentiers battus pour apporter de nouvelles idées, de nouvelles solutions... Mais en pratique, personne ne veut les embaucher.
Tout d'abord, lorsque quelqu'un embauche un employé, il a tendance à vouloir un clone de lui-même. Il veut de la sécurité. Après tout, il se connait bien. Donc, il se dit que quelqu'un qui a plus ou moins le même parcours agira plus ou moins comme lui. La conséquence bien connue, c'est les bataillons de telle promotion de telle Grande Ecole, qui se retrouvent à travailler ensemble, qui dans les ministères, qui dans les conseils d'administration. Avec des risques de consanguinité et de manque de recul.
Surtout, ils ont souvent peur de ne pas pouvoir maitriser leur employé. Un déviant sera imprévisible, d'après la grille de lecture de son chef. Le chef fera un complexe vis-à-vis de quelqu'un de créatif ou d'intelligent. Un petit génie risque carrément d'être "dangereux" pour la carrière de son supérieur. Dans la Silicon Valley, on les adore. L'idée est d'en extraire le maximum d'idées (puis de les jeter une fois passé la date de péremption.) En France, on se méfie. Les artistes sont vus comme fainéant et les intellos, comme ne passant jamais à l'action. Dans le monde industriel, les gens ont tendance à brider leur créativité et à chercher plutôt des "bonnes réponses".
Enfin, les cabinets de recrutement ne veulent prendre aucun risque. Présenter un original à son client, c'est risquer de déplaire à son client. Donc de perdre un marché.
Concrètement, si vous avez un "parcours atypique", les portes se ferment. Mieux vaut maquiller son CV. Quant à la passion ou au loisir un peu "pointu", mettez le en page 2, l'endroit que personne ne regarde...
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