Le chômeur est, par définition, quelqu'un de jaloux. Il passe ses journées à gamberger. En général, il sort peu et en journée. Il lui arrive néanmoins de croiser des gens en costard-cravate. Il s'imagine qu'ils ont un emploi, un salaire, des responsabilités, un statu social. Que lorsqu'ils rentrent chez eux, ils ont des projets d'acheter une maison ou de partir en vacances. Alors que lui, lorsqu'il rentre, c'est avec de vagues espoirs d'entretiens et les factures qui s'accumulent...
Grâce aux nouvelles technologies, la jalousie monte d'un cran. Le chômeur tue désormais son ennui sur Facebook ou Twitter. Lui, il n'a pas grand chose à raconter. Par contre, il peut consulter la vie rêvée de ses contacts. Des soirées incroyables en présence de "pipoles", des dîners somptueux et l'été, des vacances au bout du monde... En juillet et en août, il n'y a quasiment pas d'offres d'emploi. Et bien sûr, pas d'entretien. Donc les journées sont encore plus longues. Et le chômeur de les passer en regardant les vacances de ses "amis". Sur les réseaux sociaux, on ne montre que ses meilleurs moments. Et chaque journée à la plage, chaque photo d'hôtel cinq étoiles, chaque vidéo de balade en jet-ski lui renvoie un peu plus à sa condition de chômeur. Les autres s'amusent et lui, il est seul. Et fauché. Et comme il n'a rien d'autres à faire, il y retourne. Quitte à se sentir de plus en plus minable.